Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — N.S. 1905 (Nr. 101-152)

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.23870#0015

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
chez le juge ^instruction ^e changer ses petites habitudes. Ces Sans-Culottides modernes

■» manquent certainement d'ampleur.

*

Et puis, plus de bal de l'Opéra. Que va dire la statue de Gavarni
sur son socle de la place Saint-Georges ? Je sais bien qu'ils
avaient un peu changé, que les femmes du monde y étaient rares,
et que l'esprit était souvent remplacé par un beau geste, par la
bonne raison qu'il est plus facile de pincer les parties charnues
d'une femme que de lui décocher un mot drôle. « Décochons ! déco-
chons! Il en restera toujours quelque chose. »

C'est égal, il y avait tout de même là, dans les couloirs de
marbre une catégorie de femmes qu'on ne retrouvera pas dans
les bals offerts par les music-halls ; les dominos étaient plus frais,
et le temple Garnier donnait aux tripotages une certaine majesté.
Les grands cercles avaient conservé leur loge par tradition, et
quelques demi-mondaines bien endimanchées s'y risquaient
encore avec un petit battement de cœur, à l'idée de retrouver
quelques contemporains de Gramont-Caderousse, polyglottes,
sachant causer, sachant souper... et bien d'autres choses encore !...

En échange, nous avons le bal Tabarin dans une salle décorée
par Willette, Burret, Minartz. On nous promet les sisters Mayo
(je ne réponds pas de l'orthographe), et un intermède chorégra-
phique dansé par MM. Reschal, Jacquet et Gibard. Il y a même
une négresse — la négresse — comme dans tout établissement
bien tenu, et la soirée se termine par une glissade générale dans
le toboggan. Evidemment ce doit être très gai, mais le public
donnera-t-il? Ce divertissement a déplus en plus disparu de nos
mœurs, et les grands bals publics: Jardin des Fleurs, Mabille, Va-
lentino, la Boule-Blanche, le Moulin-Rouge, l'Élysée-Mont-
martre, etc., se sont transformés un à un. Dans ma petite jeu-
nesse, on dansait le dimanche à la Grenouillère et au Château
d'Asnières :

Le soir, chez Cassegrain, l'on buvait aux succès,
A l'amour, à la gloire, au Roicing-club français ;
La dame de comptoir nous comtemplait rêveuse..
Et l'on ahurissait les fiers municipaux,
En dansant, au Château, le pas des Esquimaux
— Mon client était mort et bien mort... mon rôle de médecin riait Ou bien la tulipe orageuse.

terminé... * 1

* *

LES POTINS DE PARIS Ces vers ravissants — ils sont de moi — évoquent un passé

Par SNOB

Dessins d'Albert Guillaume.

Nous commençons à nous remettre un peu de la quinzaine de
tohu-bohu à laquelle on a donné, je ne sais pourquoi, le nom
de « Trêve des confiseurs », sans doute parce que les confiseurs
n'ont jamais été si activement nocifs. Les hommes établissent
leur budget avec une mine significative, en trouvant sans doute,
comme dans la chanson, que les bouteilles sont petites et que les
femmes sont chères, et celles-ci trouvent que ça devrait être le jour
de l'an tous les premiers du mois.

Qui donc a prétendu qu'il valait mieux donner que recevoir?

Pour nos étrennes, M. Henri Arnould nous a gratifié d'un
nouveau calendrier assez réjouissant. Mon Dieu, je ne dis
pas que les Aubierge, Scholastique, Melon, Mamert, Rigobert —
j'en passe et des meilleurs — n'avaient pas des noms à coucher
dehors, mais voici les nouveaux saints que nous propose M. Ar-
nould, ingénieur des Arts et Manufactures : Manon, Orphée, la
Caboche (pourquoi pas la Bobine ?), Casanova, Turgot, Emile Zola,
Thiers, Scheurer-Kestner, et... le Christ. Quelle salade, mon Dieu,
quelle salade !

Au reste, ce calendrier n'est pas plus ridicule que le calen-
drier républicain de 1793, où les saints étaient remplacés par des
légumes, avec des noms d'animaux tous les quintidi. Le cochon
apparaissait le 5 Frimaire, et les fêtes des Sans-Culottides
n'étaient pas oubliées.

Comme Sans-Culottides, nous n'avons plus en janvier que les
bals de l'Hôtel-de-Ville chantés par Mac-Nab, mais voici qu'un
conseiller, nommé Landrin, demande que les buffets ne soient
plus gratuits. On pourra toujours danser :
Mam'zelle que j'iui dis,
Voilà mon abatis,
Voulez-vous en suer une ?
mais on ne pourra plus ficher sans payer, ni emporter sous son
bras la boîte de cigares. Quel coup pour la fanfare ! A l'avenir, il
y aura encore des buffets à l'Hôtel-de-Ville, mais des buffets
payants. Je ne voudrais pas être prophète de mauvais augure,

mais je ne crois pas trop m'avancer en affirmant que ces nou- c'est i \ pupfis

veaux buffets n'auront jamais le succès des anciens. C'est si dur _ Tout l'monde peut pourtant pas vendre des automobiles!
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen