LE RIRE AU THÉÂTRE _______ cour d'assises, ni fête populaire avec chansonnette
61 ï*ofretin.
Par Richard 0?Monroy — Dessins de de Losques Jr L'intérêt qui allait jadis à l'innocent injustement
accusé.se porte maintenant sur un savant, Francard,
On dirait jadis de certain artiste qu'il avait une '7M^^'^A ^ ? tr°UVé U" aviateurAf se ™[t vjoier son in~
bonne voix pour crier : « Au feu ! » A l'Opéra-Co- fiT À vention par un certain Mauvrac Niez donc encore
mique, on dira une bonne voix pour crier : « Au 1 influence des noms! Il y a «franc,, dans Fran-
jeu ! >» Il est dommage que, pour les spectateurs dis- V, V> card comme il y a « mauvais » dans Mauvrac.
traitée cri soit svnonyme. L'autre soir, dans Manon, ) ^ E"lever le ballon, c estdéjà mal, mais enlever
Lescaut chantait : / ' 1 celui/e fMme Francard, « ^art plus grave. Et c'est
/ 1 sans doute pour cela que Severin-Mars qui joue le
Au jeu ! au jeu ! / J rôle en halluciné, tue Etiévant qui ioue le rôle en
Permettez-moi de jouer sur parole. / / redingote beige.
Au jeu ' au leu ! / / ^3 °
- . / I — Mince ! m'a dit un spectateur qui avait l'air de
Un monsieur qui somnolait — ces choses-là ar- / J \ ne pas être assez conquis par cette conquête de l'air,
rivent même dans les théâtres subventionnés — croit I <f v \ dans un théâtre où l'on a monté tant de pièces mili-
entendre : « Au feu! au feu ! » Et il se met à faire \. \ taires et patriotiques, on n'aurait dû nous parler que
chorus comme un beau diable. De plus, une dame y 1 du ballon de l'Alsace,
avait, paraît-il, laissé tomber un caramel au cho- iSv S ^ / ***
colat - soyons précis — sur la bouche de chaleur, | S M- Bour, qui avait caressé le rêve somptueux de
d'où une vague odeur de roussi. Il n'en fallut pas plus 1 ~~y I nous donner, dans le langage des dieux, des pièces
pour provoquer une panique qui, en quelques ins- \ / l qu'on n'aurait pu jouer nulle part ailleurs, est revenu
tants, vida la salle. / tout simplement aux œuvres en prose qu'on pourrait
Ce fut une excellente répétition générale pour in- 4 / / iouer> avec succès, partout. Les Merlereau comme
cendie, mais les librettistes de l'avenir feront bien I / // idée, rappellent un peu la Femme à papa, et, sans
de supprimer dans leurs couplets tous les mots ter- Ml l\ oublier Brizard, de Froufrou, beaucoup de pères
minés en eu, à commencer par le nommé Dieu, ce i> jlà continuent à être plus jeunes que leur fils. Cette gé-
qui fera plaisir à Rabagas et à feu monsieur Combes. M I f nération cocardière du second Empire était très spé-
Quant aux artistes, ils feront bien de ne pas récla- ffj J ciale. Elle aimait mieux les femmes que l'auto et le
mer des feux, surtout lorsqu'ils seront en scène. / bridge.
*** Disons, en passant, que Huguenet et Brûlé, les
L'Ambigu a voulu changer sa manière. Sans de- Georges Beer, l'auteur de Merlereau père et fils, ont remporté un succès du
venir tout à fait comique, il nous a servi une pièce T «, \ meilleur aloi.
scientifique, ou il ny a,ni crime, ni gendarmes, ni, Richard 0 Monroy.
61 ï*ofretin.
Par Richard 0?Monroy — Dessins de de Losques Jr L'intérêt qui allait jadis à l'innocent injustement
accusé.se porte maintenant sur un savant, Francard,
On dirait jadis de certain artiste qu'il avait une '7M^^'^A ^ ? tr°UVé U" aviateurAf se ™[t vjoier son in~
bonne voix pour crier : « Au feu ! » A l'Opéra-Co- fiT À vention par un certain Mauvrac Niez donc encore
mique, on dira une bonne voix pour crier : « Au 1 influence des noms! Il y a «franc,, dans Fran-
jeu ! >» Il est dommage que, pour les spectateurs dis- V, V> card comme il y a « mauvais » dans Mauvrac.
traitée cri soit svnonyme. L'autre soir, dans Manon, ) ^ E"lever le ballon, c estdéjà mal, mais enlever
Lescaut chantait : / ' 1 celui/e fMme Francard, « ^art plus grave. Et c'est
/ 1 sans doute pour cela que Severin-Mars qui joue le
Au jeu ! au jeu ! / J rôle en halluciné, tue Etiévant qui ioue le rôle en
Permettez-moi de jouer sur parole. / / redingote beige.
Au jeu ' au leu ! / / ^3 °
- . / I — Mince ! m'a dit un spectateur qui avait l'air de
Un monsieur qui somnolait — ces choses-là ar- / J \ ne pas être assez conquis par cette conquête de l'air,
rivent même dans les théâtres subventionnés — croit I <f v \ dans un théâtre où l'on a monté tant de pièces mili-
entendre : « Au feu! au feu ! » Et il se met à faire \. \ taires et patriotiques, on n'aurait dû nous parler que
chorus comme un beau diable. De plus, une dame y 1 du ballon de l'Alsace,
avait, paraît-il, laissé tomber un caramel au cho- iSv S ^ / ***
colat - soyons précis — sur la bouche de chaleur, | S M- Bour, qui avait caressé le rêve somptueux de
d'où une vague odeur de roussi. Il n'en fallut pas plus 1 ~~y I nous donner, dans le langage des dieux, des pièces
pour provoquer une panique qui, en quelques ins- \ / l qu'on n'aurait pu jouer nulle part ailleurs, est revenu
tants, vida la salle. / tout simplement aux œuvres en prose qu'on pourrait
Ce fut une excellente répétition générale pour in- 4 / / iouer> avec succès, partout. Les Merlereau comme
cendie, mais les librettistes de l'avenir feront bien I / // idée, rappellent un peu la Femme à papa, et, sans
de supprimer dans leurs couplets tous les mots ter- Ml l\ oublier Brizard, de Froufrou, beaucoup de pères
minés en eu, à commencer par le nommé Dieu, ce i> jlà continuent à être plus jeunes que leur fils. Cette gé-
qui fera plaisir à Rabagas et à feu monsieur Combes. M I f nération cocardière du second Empire était très spé-
Quant aux artistes, ils feront bien de ne pas récla- ffj J ciale. Elle aimait mieux les femmes que l'auto et le
mer des feux, surtout lorsqu'ils seront en scène. / bridge.
*** Disons, en passant, que Huguenet et Brûlé, les
L'Ambigu a voulu changer sa manière. Sans de- Georges Beer, l'auteur de Merlereau père et fils, ont remporté un succès du
venir tout à fait comique, il nous a servi une pièce T «, \ meilleur aloi.
scientifique, ou il ny a,ni crime, ni gendarmes, ni, Richard 0 Monroy.