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Le rire: journal humoristique — N.S. 1905 (Nr. 101-152)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23870#0821

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pour décrire lu scène effarante dont je fus le
témoin. Les mots, à moi, me manquent pour
dépeindre cet assassinat sadique et lâche et
je tremble d'effroi en me rappelant l'instant
tragique... '
r Dans la maison qui fait face à celle où j'ha-
bite, au n8 347, il y avait de la lumière dans
une des pièces du troisième étage. Les ri-
deaux de la fenêtre étaient soigneusement
tirés afin, sans nul doute, de faire obstacle
aux regards indiscrets.

Malheureusement — comment les meur-
triers ignoraient-ils ce détail capital? — les
rideaux, d'une étoffe légère, étaient transpa-
rents !...
Et je pus voir...

La chambre était éclairée par quatre flam-
beaux.

Au milieu de la pièce, sur une grande table
recouverte d'une nappe blanche, un jeune
nomme était couché, absolument nu.

Soudain, un individu à la barbe noire, vêtu

,, . , . ..-, , ,, d'une redingote de couleur sombre, lui posa

le peintre. — J ai beaucoup de plaisir a faire le portrait de madame : elle a un caractère ° , , , , , , ' . , .

très xviii0 siècle. un bâillon sur la bouche et, brutalement, lui

le mari. — Eh bien, monsieur, je plains les hommes de cette époque!... Quel sale caractère! empoigna la tête.

Dessin de j. Plumet. L'infortunée victime essaya de résister et

tenta de lever les bras : d'un mouvement ra-
LE MYSTÈRE DE LA RUE PIGALLE pide, la brute qui l'avait saisi le réduisit à l'immobilité.

____ Je vis alors s'approcher un homme grand et maigre, à face de

t _. ., a. ,, , .. ,.rn„,j„ tjtdi" bourreau. Il avait une petite calotte sur la tête et portait un

Les Révélations d'un journalju^matin. - L Enquête du RIRE gnmd blanc. u . ]a ^ une ^ ^ ^

outils brillants, pinces, lancettes, etc.. C'étaient là les instru-
On lisait hier dans un grand journal du matin ; ments du supplice.

Un crime horrible.
JACK L'ÉVENTREUR A PARIS

Un jeune homme éventré à Montmartre. —
Une scène terrifiante. — Sadisme et ven-
detta. — Les mains rouges. — La maison
d'en face.

Notre collaborateur, Arthur Sapin, raconte
comment il a été témoin, la nuit dernière,
d'une effroyable tragédie.

M. Hamard, notre très vigilant chef de la
sûreté, s'éveillera ce matin, le sourire sur les
lèvres et savourera tranquillement son cho-
colat sans se douter qu'un crime horrible vient
d'ensanglanter Paris.

Ce crime effrayant, dont je fus la nuit der-
nière le témoin impuissant et atterré, est en-
core ignoré de tous. Nos lecteurs, en nous
lisant, seront les premiers à le connaître.

Vers trois heures après minuit, la rue
Pigalle retentissait encore des chants de
joyeux noctambules. Un groupe de fêtards en-
tonnait le refrain à la mode :



C'est la danse nouvelle,

Mademoiselle !
Cette danse qui nous aguiche

C'est la Mattchiche!!

Ces noceurs, menant grand bruit, je me mis
à la fenêtre de mon appartement, 342, rue Pi-
galle, pour les regarder passer.

Deux petites femmes, les jupes relevées
avec quelque licence, dansaient la fameuse
Mattchiche au beau milieu de la chaussée.
Puis le groupe s'éloigna.
Il faisait une nuit idéale. Le ciel resplen-
dissait d'étoiles. Une rumeur vague, comme
la respiration d'un Paris endormi, montait
jusqu'à moi...

Soudain, mes mains se crispèrent. Une sueur
froide me glaça le front; un éblouissement me
troubla les yeux.

Je me ressaisis pourtant et il me fallut bien
alors contempler dans toute son abominable
vérité, le spectacle le plus effroyable que j'ai
vu de ma vie. — Qu'il est impossible, Victoire, que vous soyez antimilitariste a\ec moi!

Il faudrait un Edg^rd Poe ou un Hoffmann, Dessin de Georges mkl-meh.
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