TOUTES LES GRÈVES !.

A leur tour, les postichs s'agitentj ainsi que le montre cette photographie. Sous pré-
texte qu'ils sont des hommes à guichet, ils se fâchent et décident de pratiquer, eux
aussi, « le sabottage ».

des e»ApLoyê$

Les saoulangers donnent le signal du mouve-
ment et font connaître à l'univers surpris et
charmé cette sorte de manifestation, spirituelle
entre toutes, que l'on appelle le sabottage. Sous
la direction d'un chef habile, des mitrons brassent dans le pétrin
les vieux cataplasmes des hôpitaux qui doivent fournir la mie des
pains viennois, cependant que d'autres s'empressent d'attraper des
mouches pour en faire les raisins de Corintbe des petits pains de
seigle.

YcJ^l'Cl? uXf En peu de temps les guichets //// ... et quant au côté gommé des timbres,

^0' M des bureaux de poste rivalisent / //M il donnerait des nausées aux mangeurs —

y ^ avec les bouches d'égout... y*'' de choses — informes du regretté Flaubert

— Toi, y a pas besoin de te regarder
longtemps pour voir que t'es ce qu'on ap-
Après la grève des postiers, celle des facteurs est immi- pelle un facteur de pianos. Eh bien, si tu

nente. Ces braves gens sont accablés sous le poids des car- ne marches pas avec les autres facteurs,

tes postales illustrées, ils réclament une augmentation du t'es qu'un faux frère et un feignant.

personnel en faisant observer avec raison que les facteurs, i /%filJV~'

par définition, sont faits pour être multipliés. Il est proba- l (jU fa

ble que le mouvement prendra une grande extension. \ ir**,

Qu'on en Juge par ces quelques mots entendus l'autre jour
dans la bouche d'un facteur-boîtier...

Il est dès à présent acquis qu'un cer-
tain nombre de facteurs seront chargés de
l'organisation de la grève. Avec le facteur
de lettres et le facteur d'imprimés, nous
avons le facteur de désordre. J'attends de
pied ferme sa visite au moment des étren-
nes.

La grève des employés du Comptoir d'Escompte a été votée à pied levé par une voix. Un dernier mot sur la grève déclarée par des ouvriers des arsenaux maritimes et

Les revendications de cet employé ne portaient que sur une angmentation de salaire. motivée par une circulaire du ministre. Le ministre a donné satisfaction aux ouvriers

L'employé en question désirait 1.000.000 de francs, au lieu de 300. Nous apprenons en sans changer quoi que ce soit à sa circulaire. Aussi les rouges comme les jaunes sont

dernière heure qu'une entrevue va pouvoir avoir lieu entre les deux parties. Des pour- restés bleus d'avoir été faits chocolat. Peut-être, en se ressaisissant, vont-ils nous en

parlers sont déjà engagés. Nul doute, que dans de pareilles conditions, cette grève de faire voir de toutes les couleurs.

Galley ne prenne toute l'importance de Dieppe ou du Tréport. Dessin de H. Aveloi.