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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1906 (Nr. 153-204)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19269#0155

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— Ces inventaires, c’est terrible!... Les fidèles couchent dans
églises... Voilà trois nuits que ma femme n’est pas rentrée... et
m’écrit qu’on attend les agents du fisc dans cinq ou six paroisses...

LES POTINS DE PARIS

par SNOB

Dessins d'Albert Guillaume.

* *

Mais revenons à Paris, où l’on commence à parler un peu
moins de la <• fameuse histoire». J’ai constaté seulement que
l’intéressé avait lâché, le dimanche, Saint-Philippe-du-Roule
pour Saint-Augustin, sans doute parce que la messe de onze
heures y est moins... palais de glace, et j ai savouré, après coup,
les mots sur la « Vénus à Cruppi », et ie médecin « Es(co)cu-
lape ». C’est ainsi qu’avec de grands chagrins Paris fait de peti-
tes chansons. Mais quelle jolie anecdote, entre mille, que celle
du chauffeur, et quel parti Georges Feydeau saura en tirer
pour le Palais-Royal :

Le maître, par prudence, louant une frissonnière sous le nom
de son chauffeur, et celui-ci disant un jour :

— Ah! demain, je ne peux conduire monsieur. Le rez-de-chaus-
sée est à mon nom... et c’est moi qui m’en sers.

Et impossible de rien dire, puisque le chauffeur peut crier,
comme bien d’autres : « Je sais tout. » C’est vraiment à crever
ses pneus de désespoir. Bah! vous verrez que tout cela s’arran-
gera bien plus facilement que la conférence d’Algésiras ; et, dans
le monde de la diplomatie, on a constaté avec joie que l’empereur
Guillaume avait aidé le baron de Courcel à passer sa pelisse.
C’est évidemment bon signe.

Il a le bras trop court,

Rumfiîdoum, Rumfildoum,

comme on chantait aux Mathurins. Au reste, c’est extraordinaire
comme, depuis Joseph, le manteau tient une place considérable
dans les relations diplomatiques. Marco de Goldenberg — Marco,
qui aimes-tu donc? — condamné dernièrement à quelques années
de prison pour ses indélicatesses envers Mmes Anna Matheny, la
reine des eaux de table, la baronne de Kapré (oh! oh!) et miss
Gant, une séduisante Anglaise dont la pointure lui allait comme...
un gant, avait érigé le coup du paletot à hauteur d’une action
diplomatique.

Chez les grandes couturières, Marco disparaissait du salon d’essayage en em-
portant la bourse dé ses bien-aimées, mais il laissait son pardessus comme preuve
d’un prochain retour; et on ne le revoyait plus jamais, jamais... qu’en cor-
rectionnelle, où chaque Mme Putiphar apparut nantie d’un manteau mâle, de cou-

les

elle

meuse, et lui intimer l’ordre de ne pas lire un journal qu’elle
avait ouvert.

Il est vrai que Louise Théo répondit avec son beau sourire :

— Vous m’ennuyez; allez chercher l’armée monégasque.

Et ce fut, toute proportion gardée, aussi grand, aussi beau
que la réponse de Mirabeau au marquis de Dreux-Brézé. Pen-
dant ce temps, Mata-Hari, vous savez la grande lady brune qui
dansait, presque nue, au musée Guimet, en immolant ses pudeurs
devant Hindra, passait, hiératique, à travers les groupes des
joueurs, avec des chapeaux extraordinaires, sorte de casques
indiens surmontés d’aigrettes en marabout. M. Gunzbourg l’a
fait danser dans le Roi de Lahore, mais elle était vêtue d’étoffes
somptueuses; alors, c’était moins suggestif qu’à la fameuse soi-
rée chez la vicomtesse Vilain XIV.

LES BIENHEUREUX

Vous êtes-vous, parfois, demandé quel pouvait
être l’état d’âme d’un monsieur qui s’habillait en
pierrot ou en mousquetaire, pour descendre, tout
seul, dans la rue?

Cet état d’âme devient, au reste, de plus en
plus rare à constater, et les jours gras se tradui-
sent chez nous par une pluie de confetti tombant
dans la boue; mais à Nice, ce n’est pas la même
chose, le carnaval est une institution qui com-
porte un véritable ministère des fêtes, et, autour
des chars officiels j'ai vu, dans un soleil radieux,
toute une population, nullement officielle, dan-
sant, avec-frénésie, devant une madame Carnaval,
qui ressemblait à Liane de Pougy, et recommen-
çant, le soir, à la lumière électrique. Ailleurs, la
foule est noire; à Nice, grâce à la multitude des
costumes chatoyants, elle donne une impression
de blanc et de rose. Et c’est ravissant.

Le soir, au Cercle municipal, grand dîner de
gala, dans la salle du premier étage, une salle
comme, hélas! nous n’en avons pas à Paris, dans
aucun restaurant : spacieuse, éblouissante de lu-
mière, mettant bien en valeur les décolletages et
les diamants. Grand succès pour la brune Jane
de Fava, dînant avec son amie Mealy, notre der-
nière reine d’opérette, et disant:

— Non, certes, je n’habite pas à Monaco, j’ha-
bite en France, dans notre bonne France, où l’on
paye des impôts,sans doute, mais où le gendarme
n’a pas le droit de vous dire de rentrer, parce
que l’on dit bonjour par la fenêtre à une amie.

Le fait est que l’on ne se doute pas de l’auto-
ritarisme déployé par les agents de Son Altesse
Sérénissime. J’ai vu, dans la salle des jeux, un
individu galonné s’approcher de Théo, de celle
qui fut Madame l'Archiduc et la Jolie Parfu-

LETTRES d’invitation

— Chez eux c’est toujours assommant, on se rasera... écris-leur que tu es dans une posi-
tion intéressante...

— Oh! Jules!... Depuis quand?

— Depuis un quart d’heure.
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