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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1906 (Nr. 153-204)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19269#0171

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PREMIERS

LE VIEUX MARCHEUR LES MIDINETTES

— Ont-ils delà chance de reverdir comme ça tous les ans, les mâtins! — Comme ça pousse!...

— ... à faire des bêtises...

LES POTINS DE PARIS

par SNOB

Dessins d'Albert Guillaume.

Sauf pour les fumistes qui ont trouvé un moyen ingénieux de
risquer quelques bonnes facéties, l’opération du recensement a
été plutôt un pensum.

Et quelle indiscrétion de demander à certaines petites dames
le nom et la position sociale des personnes ayant passé la nuit
dans leur appartement, et l’administration prévient que cela doit
être certifié dans une « chemise spéciale ». Oh! cette chemise!
c’est la plus belle nuit de ma vie. Et quel plaisir d’avouer son
âge, de révéler qu’on n’est pas marié, et que la dame, justement
respectée jusqu’ici par le concierge, n’est qu’une amie de... col-
lage. Il faut dénombrer les pièces qui ont un lit — combien y en
a-t-il chez Mme Milady? — et ne pas oublier d’énumérer les ré-
duits les plus secrets, pour affirmer, sans doute, qu’on est dans
l’aisance.

Mors, pour se venger, le Français, né malin, fait des farces,
et risque des réponses dans ce goût-là :

— Etes-vous marié? — Et madame votre sœur?

— Vos prénoms? — On m’appelle toujours : mon gros lapin.

— Votre profession? — Homme de lettres. Et au-dessous : Ne
sait ni lire, ni écrire.

— Etes-vous Français? — Je suis le fruit d’un heureux croise-
ment sino-japonais.

Et ainsi de suite, pendant deux pages. Et le recenseur s’arra-
che les cheveux, s’il en a, et trouve qu'il y a des recensés par-
faitement stupides. Je voudrais bien savoir quel nom MUe Polaire
a inscrit dans sa chemise spéciale. J’ai vu, dans un dernier pro-
cès, qu’avec ses amis elle signait Popo. « T’embrasse fortement,
Popo. » S’appeler Polaire, un nom qui éveille des idées d’astre,
de firmament, de scintillements d’étoile :

Mais, pour moi qui voyais ses yeux,

Q’importaient les étoiles !

et devenir prosaïquement, de par son bon plaisir : La môme
Popo ! Popo me navre. 11 évoque des visions de gibbosité pos-
térieure qui, cependant, ne sont pas le fait du svelte Friquet, et
je me souviens du beau temps où le nom de Polaire flamboyait

au fronton du théâtre de Madame. Qu’aurait dit l’ombre de
Muntigny — une ombre si distinguée — si son cher théâtre avait
été surmonté du nom de Popo?

La morale du procès, d’ailleurs très parisien, c’est que le bon
jeune homme naïf, embrassé si fortement, fut, de l’avis du bon
juge, une poire... tapée.

— Alors, si j’ai bien compris, s’est écrié M. le président
Seré de Rivières, l’accusé n’a jamais eu l’argent, n’a jamais eu
les bijoux, mais il a eu...

— Popo ! s’est écrié dans la salle un avocat loustic.

— C’est vous qui l’avez dit, mon cher maître, riposta le bon
juge, mais Mlle Popo, pardon, MUe Polaire a touche soixante-
quinze mille francs !

Espérons que le jeune homme, embrassé fortement, en a eu
pour son argent, comme Napoléon, après l’envoi de ses dia-
mants à la comtesse Walenska.

L’auteur, par une délicatesse que tout le monde appréciera,
n’avait pas voulu mettre Walewska. Avec Walenska, on ne re-
connut pas l’héroïne, et grâce à cette n discrète, on aurait pu
dire comme à l’empereur :

— Vous avez des N, mis partout.

Le fait est que la salie n’était pas précisément sympathique, et
la pièce eut le sort des roses. On riait même des choses qui
n’avaient en elles rien de risible, et l’on se retournait vers la
loge où l’auteur se montrait avec son fils, plus fringant que
jamais.

— Si vous avancez, je me jette par la fenêtre, dit Mme Walenska.

— Ce serait dommage, répond l’empereur.

On s’est tordu, et j’avoue que, comme le bon Coppée, « je n’ai
pas trouvé cela si ridicule ».

Maintenant Castillan, possible en Bonaparte, est maigre en
Napoléon. Je préfère la silhouette de Duquesne; et puis, pourquoi
une perruque châtain clair, presque blonde? L’artiste aurait,
paraît-il, répondu que cela adoucissait la figure. Peut-être n'est-il
pas nécessaire d’adoucir le masque légendaire de Napoléon, et
le Corse aux cheveux plats avait plutôt la nuance de la brune
Otero si bouclée.

*

ïfc îfc

Cette fois Edouard VII, pardon, le duc de Lancastre, n’a pas
pu applaudir la séduisante cantatrice, et l'entente cordiale n’a
pas pu se manifester dans les petits théâtres. Un deuil de beau-
père s’y opposait, mais quand même, ça a été bien bon d’ètre
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