— Voyons, docteur, entre nous, quelle maladie a-t-elle? Est ce grave?
— Assez grave... Je crois qu’il va falloir que vous lui achetiez deux ou trois robes!
VOIX DES ÊTRES ET DES CHOSES
Objets inanimés, avez-vous
donc une âme ?
M. de Lamartine.
Le feu. — Depuis trop longtemps je
jeûne. Je vais dévorer ce pâté de maisons.
La scie dans le bûcher. — Enfin, je vois
quelque chose à me mettre sous les dents!
La bûche sous la scie. — Si cela conti-
nue, je vais faire un éclat.
La forêt. — Dire que jamais je n’ai été
vierge !
Le fouet au cocher. — Arrête-toi ; je
n’en puis plus, ta vas me faire claquer!
Les feuilles de chêne. — Nous s mîmes
assez nombreuses pour tous les képis de
tous les généraux!
Les étoiles. — Et nous pour toutes leurs
manches !
La lune. — Pourquoi donc suis-je de
miel? 11 n’y a point, chez moi, d’abeilles.
C’est sans doute à cause de mes rayons ?...
Le tilleul. — Mon écorce s’en va. Je
suis malade; et personne qui me fasse une
infusion !
Le marronnier. — Déjà l’automne I C’est
LE TSAR LUI-A1Ê.HE EST NIHILISTE
Dessin de Dépaquit.
Dessin de Grignon-
moi qui maronne de voir tomber mes
marrons !
La cloche du clocher. — Je sens une
paille dans mon bronze, etje vois une poutre
au-dessus de moi.
Le cheval a l’écureuil. — Moi aussi je
fais panache.
Le taureau. — J’ai un cou de taureau!
Le bœuf. — Je ne sors jamais sans mes
sabots.
L’ane. — Mes oreilles sont deux cornets
de dragées renversés.
L’araignée. — Je la connais dans les
coins.
L’escargot. — Il faut que je me dépêche;
je vais rendre visite à la limace, ma voi-
sine.
Le sapin. — C’est trente sous la course!
Le rossignol. — J’ai cent mille francs
dans le gosier.
Le corbeau. — Je suis noir, mais je suis
beau.
Le merle. — Avec mes bottines jaunes,
je ferais bonne figure à la ville ; je préfère
la campagne.
La pie. — J’ai dix papes dans ma famille.
Le serin. — Et moi, tous les hommes
dans la mienne.
Henri Bacheun.
— Assez grave... Je crois qu’il va falloir que vous lui achetiez deux ou trois robes!
VOIX DES ÊTRES ET DES CHOSES
Objets inanimés, avez-vous
donc une âme ?
M. de Lamartine.
Le feu. — Depuis trop longtemps je
jeûne. Je vais dévorer ce pâté de maisons.
La scie dans le bûcher. — Enfin, je vois
quelque chose à me mettre sous les dents!
La bûche sous la scie. — Si cela conti-
nue, je vais faire un éclat.
La forêt. — Dire que jamais je n’ai été
vierge !
Le fouet au cocher. — Arrête-toi ; je
n’en puis plus, ta vas me faire claquer!
Les feuilles de chêne. — Nous s mîmes
assez nombreuses pour tous les képis de
tous les généraux!
Les étoiles. — Et nous pour toutes leurs
manches !
La lune. — Pourquoi donc suis-je de
miel? 11 n’y a point, chez moi, d’abeilles.
C’est sans doute à cause de mes rayons ?...
Le tilleul. — Mon écorce s’en va. Je
suis malade; et personne qui me fasse une
infusion !
Le marronnier. — Déjà l’automne I C’est
LE TSAR LUI-A1Ê.HE EST NIHILISTE
Dessin de Dépaquit.
Dessin de Grignon-
moi qui maronne de voir tomber mes
marrons !
La cloche du clocher. — Je sens une
paille dans mon bronze, etje vois une poutre
au-dessus de moi.
Le cheval a l’écureuil. — Moi aussi je
fais panache.
Le taureau. — J’ai un cou de taureau!
Le bœuf. — Je ne sors jamais sans mes
sabots.
L’ane. — Mes oreilles sont deux cornets
de dragées renversés.
L’araignée. — Je la connais dans les
coins.
L’escargot. — Il faut que je me dépêche;
je vais rendre visite à la limace, ma voi-
sine.
Le sapin. — C’est trente sous la course!
Le rossignol. — J’ai cent mille francs
dans le gosier.
Le corbeau. — Je suis noir, mais je suis
beau.
Le merle. — Avec mes bottines jaunes,
je ferais bonne figure à la ville ; je préfère
la campagne.
La pie. — J’ai dix papes dans ma famille.
Le serin. — Et moi, tous les hommes
dans la mienne.
Henri Bacheun.