LES MAISONS D’iLLUSION
— Les femmes de députés ont décidé d'augmenter aussi leur indemnité...
Dessin d'Opisso.
POTINS DE LOGES
ET BRUITS DE COULISSES
le Rhamsès, de M. Paul Vidal, qui est en
jeu.
Suivant que M. Gaiihard restera ou ne
restera pas, celle-là ou celle-ci triomphera.
En attendant, elles envoient des notes aux
courriéristes :
« C’est MUe Br...al qui est définitivement
désignée pour créer le principal rôle de
Rhamsès, l’œuvre de M. Paul Vidal. La
belle artiste, etc., etc... »
Le lendemain, on lit :
« Rien n’est encore décidé relativement
à la création du principal rôle féminin du
Rhamsès, de M. Paul Vidal. Mlle Gr....au en
sera probablement la titulaire, selon le vœu
de l’auteur. La superbe artiste, etc., etc... »
*
* *
Du reste, le >< communiqué » personnel
est très à la mode à l’Opéra. Une autre
cantatrice, beaucoup moins en vue, rédige
de petites notes qui sont des chefs-d’œuvre
et les fait insérer dans les journaux amis.
Chaque fois qu’elle paraît en scène, cette
débutante, qui n’est pas sans talent, vante
en vingt lignes « sa voix merveilleuse, son
articulation impeccable, son art consommé
de cantatrice et de comédienne, le senti-
ment avec lequel elle interprète les chefs-
d'œuvre, etc., etc... »
Et cela se termine généralement ainsi :
« MM. Alvarez et Deluns ont donné, de
leur mieux, la réplique à la grande canta-
trice. *>
*
* *
Entendu à la Comédie-Française.
On donne une pièce d’idées, haute et
noble, un peu trop haute et noble peut-
être pour le public. Au troisième rang des
fauteuils d’orchestre, une dame, opulente
et mûre, dort du sommeil de l’innocence.
Comme on commence à la remarquer, un
monsieur redingoté, qui l’accompagné, la
réveille discrètement. Lors la dame, de
s’exclamer, maussade :
— Laisse-moi tranquille! Je dors exprès...
Cette pièce m’embête!
*
* *
M. Guitry, mécontent de la critique, a
supprimé nombre de services de presse
pour la première du Voleur. Il trouve que
les critiques furent insuffisamment élogieux
pour son beau talent. Comme on s’étonnait
de ce coup d’État, l’éminent acteur-direc-
teur déclara :
— Non, je ne donnerai pas de places à
des gens qui me débinent. Figurez-vous
qu’un de ces animaux-là a prétendu que je
paraissais trente cinq-ans dans les Passa-
gères !
Chacun sait que M. Guitry est né à la
fin de l’Empire.
Certains camarades, plutôt rosses, pré-
tendent que c’est le premier.
Joseph Prudhon.
M. B riand ne se doute pas de la surexci-
tation que fait régner, à l’Opéra, son retard
à se prononcer sur la question du renou-
vellement ou du non-renouvellement du
privilège de M. Gaiihard. Chaque jour qui
passe sans amener de solution augmente la
fièvre. L’Académie nationale est devenue
une succursale de la Potinière. On y can-
cane, on y intrigue à qui mieux mieux, et
les combinaisons les plus fantaisistes s’é-
chafaudent. Au foyer de la danse, ces de-
moiselles sont prêtes à en venir aux mains :
chacune a son favori: M. Schümann même
a trouvé une admiratrice qui défend chau-
dement sa cause. Comme on s’en étonnait :
■— Tiens! dit-elle, il m’a promis une aug-
mentation !
Heureuse ingénuité du jeune âge!
.6; *
* *
C’est entre les deux grandes étoiles de ia
maison que la lutte est la plus chaude. Ces
cantatrices se disputent les grands rôles.
Chaque création est l’objet, entre partisans
de l’une et de l’autre, d’une bataille ran-
gée. L’une a triomphe pour Tristan et
l’autre pour Ariane. En ce moment, c’est
&=> _
LIQUEUR
gavroche. — Mince! Un singe qu’on a laissé sortir!
Dessin do DÉPAyüiT.
BENEDICTINE
Exquise Digestive
— Les femmes de députés ont décidé d'augmenter aussi leur indemnité...
Dessin d'Opisso.
POTINS DE LOGES
ET BRUITS DE COULISSES
le Rhamsès, de M. Paul Vidal, qui est en
jeu.
Suivant que M. Gaiihard restera ou ne
restera pas, celle-là ou celle-ci triomphera.
En attendant, elles envoient des notes aux
courriéristes :
« C’est MUe Br...al qui est définitivement
désignée pour créer le principal rôle de
Rhamsès, l’œuvre de M. Paul Vidal. La
belle artiste, etc., etc... »
Le lendemain, on lit :
« Rien n’est encore décidé relativement
à la création du principal rôle féminin du
Rhamsès, de M. Paul Vidal. Mlle Gr....au en
sera probablement la titulaire, selon le vœu
de l’auteur. La superbe artiste, etc., etc... »
*
* *
Du reste, le >< communiqué » personnel
est très à la mode à l’Opéra. Une autre
cantatrice, beaucoup moins en vue, rédige
de petites notes qui sont des chefs-d’œuvre
et les fait insérer dans les journaux amis.
Chaque fois qu’elle paraît en scène, cette
débutante, qui n’est pas sans talent, vante
en vingt lignes « sa voix merveilleuse, son
articulation impeccable, son art consommé
de cantatrice et de comédienne, le senti-
ment avec lequel elle interprète les chefs-
d'œuvre, etc., etc... »
Et cela se termine généralement ainsi :
« MM. Alvarez et Deluns ont donné, de
leur mieux, la réplique à la grande canta-
trice. *>
*
* *
Entendu à la Comédie-Française.
On donne une pièce d’idées, haute et
noble, un peu trop haute et noble peut-
être pour le public. Au troisième rang des
fauteuils d’orchestre, une dame, opulente
et mûre, dort du sommeil de l’innocence.
Comme on commence à la remarquer, un
monsieur redingoté, qui l’accompagné, la
réveille discrètement. Lors la dame, de
s’exclamer, maussade :
— Laisse-moi tranquille! Je dors exprès...
Cette pièce m’embête!
*
* *
M. Guitry, mécontent de la critique, a
supprimé nombre de services de presse
pour la première du Voleur. Il trouve que
les critiques furent insuffisamment élogieux
pour son beau talent. Comme on s’étonnait
de ce coup d’État, l’éminent acteur-direc-
teur déclara :
— Non, je ne donnerai pas de places à
des gens qui me débinent. Figurez-vous
qu’un de ces animaux-là a prétendu que je
paraissais trente cinq-ans dans les Passa-
gères !
Chacun sait que M. Guitry est né à la
fin de l’Empire.
Certains camarades, plutôt rosses, pré-
tendent que c’est le premier.
Joseph Prudhon.
M. B riand ne se doute pas de la surexci-
tation que fait régner, à l’Opéra, son retard
à se prononcer sur la question du renou-
vellement ou du non-renouvellement du
privilège de M. Gaiihard. Chaque jour qui
passe sans amener de solution augmente la
fièvre. L’Académie nationale est devenue
une succursale de la Potinière. On y can-
cane, on y intrigue à qui mieux mieux, et
les combinaisons les plus fantaisistes s’é-
chafaudent. Au foyer de la danse, ces de-
moiselles sont prêtes à en venir aux mains :
chacune a son favori: M. Schümann même
a trouvé une admiratrice qui défend chau-
dement sa cause. Comme on s’en étonnait :
■— Tiens! dit-elle, il m’a promis une aug-
mentation !
Heureuse ingénuité du jeune âge!
.6; *
* *
C’est entre les deux grandes étoiles de ia
maison que la lutte est la plus chaude. Ces
cantatrices se disputent les grands rôles.
Chaque création est l’objet, entre partisans
de l’une et de l’autre, d’une bataille ran-
gée. L’une a triomphe pour Tristan et
l’autre pour Ariane. En ce moment, c’est
&=> _
LIQUEUR
gavroche. — Mince! Un singe qu’on a laissé sortir!
Dessin do DÉPAyüiT.
BENEDICTINE
Exquise Digestive