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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1906 (Nr. 153-204)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19269#0803

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SUPRÊME RECORD DU TEMPS

La Aoilà bien, la folie de la v.tesse! En plein mois de Réveillon, grâce à l’Automobile, on se croit déjà au Quatorze Juillet!!!

LES

«

POTINS DE

Par SNOB

PARIS

L’automobilisme triomphe! Dans Potiche, il a fait ses entrées
à la Comédie-Française.

Tout en automobile, par l’automobile et... en automobile.

Les Champs-Elysées, illuminés à quatre heures et demie, avec
leurs candélabres, leurs girandoles électriques, leurs phares
tournoyants, prennent un air de lete, comme si l’on attendait un
souverain, et semblent l’allée triomphale qui mène à un palais
de fées.

Le fait est que ce Grand-Palais est véritablement féerique, et
dès l’entrée, c'est un éblouissement. « Salon de l’automobile »
On ne se serait jamais figuré autrefois que l’automobile pût ètr
un salon, mais ces landaulets, ces limousines, ces coupés, ce
pliaetons, — vernissés, étincelants, avec leui’s cuivres qu
brillent comme de l’or, et leurs accessoires finement ciselés
sont devenus de véritables bijoux. Regardez, par exemple, L
berline destinée à S. M. le roi de Portugal.

L’intérieur est vaste—ah! dame, le contenant doit être encor
plus important que le contenu — et adonné d’un luxueux enca
drement de dentelle en point de Venise. Les Portugais seron
plus gais que ïamais, en voyant passer le plantureux souverai,
encadré dans toute cette dentelle. Quelle pureté dans les lignes
quelles harmonieuses rondeurs! Je parle, bien entendu, de 1
berline.

Et, quand, sur une simple pression de bouton, ce temple d
l’industrie devient tout à coup le temple du feu, avec ses stand
se dressant dans des radiations d’apothéose, ses arceaux illu
mines de milliers de lampes aboutissant, au dôme central, a u
soleil fulgurant, un cri d’admiration s’élève de la foule enthou
siasmée. C’est vraiment très beau, et l’on comprend l’envahis
sement des visiteurs. Le jour de l’inauguration, les couple
avançaient lentement serrés les uns contre les autres :

— Un véritable pince... taille, nous disait, en riant, l’aimabl
président de Zuylen.

Les jolies femmes étaient en majorité, couvant, d'un œil amci
reux, tous ces véhicules coquets, évoquant des idées d’enlève
ment, de liberté sur les grandes routes et d’embarqueme ut pou

Cythère, soit dans des canots automobiles, soit dans des ballons
donnant aux amants extasiés les ailes de l’oiseau. L’horizon
agrandi, la griserie de la vitesse, le tète-à-tête enfin réalisé,
voila à quoi rêvent nos Parisiennes, n’admettant pas une minute
que les grandes conquêtes de l'humanité savante ne doivent pas,
avant tout, servir à heur bien-être, a leurs amours et à leurs dé-
lectations charnelles.

Ah! amours de petites femmes, comme vous avez raison! Les
mécaniciens ont beau perfectionner leurs freins, ils n’en met-
tront pas aux fantaisies des chauffeuses Lisez plutôt le dernier
enlèvement qui vient de se produire à Cleveland.

M. Lawrence Damsgrode et miss Irène Denard avaient voulu
se marier, en dépit de l’opposition des parents. Ces choses-là
arrivaient déjà du temps de Molière, mais, alorsvon n’avait que
la chaise de poste. Au cours d’une excursion en automobile,
pendant laquelle nos amoureux avaient échangé force baisers—
et peut-être autre chose itou — ils s’arrêtèrent devant la maison
d’un magistrat, ajoutant qu’ils étaient excessivement pressés,
comme dans les Brijunds :

Mariez-nous, et tout de suite,

Dépêchez-vous; tous deux nous sommes prêts.

Que nous puissions bien vite, vite.

Aller flâner un peu sous les bosquets...

La cérémonie était à peine commencée, lorsque deux police-
men arrivèrent à bicyclette — j’entends un bruit de bottes, de
bottes, de bottes — et firent remarquer à M. Damsgrode qu’il
s’était livré à un excès de vitesse. J’espère qu'il n’y avait pas eu;
que cet excès-là.

Le jeune fiancé, interrompant les agents, fit monter le magis-
trat dans la voiture, et donna l’ordre au chauffeur de partir en
troisième vitesse. Le notaire perdit son chapeau, et prit, sans,
doute, quelque chose pour son rhume : mais Fragoletto Dams-
grode et Fiorella Denard n’en furent pas moins mariés avec une
vitesse de quatre-vingts kilomètres à l’heure. NT’est-ce pas char-
mant, ce vaudeville-opérette en pleine vie reelle, symbolisant,
tous les progrès modernes : l’amour en auto, les agents à bicy-
clette, le mariage en tourbillon; et, de l’autre côté, les tendi—
podes, les parents qui refusent, le n >taire qui perd son chapeau1
l'autorité qui veut constater des excès de vitesse, comme si I'ok»
pouvait ralentir l’amour1
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Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Guillaume, Albert
Entstehungsdatum
um 1906
Entstehungsdatum (normiert)
1901 - 1911
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, N.S. 1906, No. 203 (22 Décembre 1906), S. 2

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
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