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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0008
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LA. GALETTE DES ROIS

Re*pictueusement dédié à S. M. le roi d’Espagne.

— Vous savez, vous, quand un roi a choisi sa reine, son'premier soin est de lui faire un cadeau...

— Non... c’est de lui faire un Infant...

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

J’ai connu, jadis, un maître d’armes — ces choses-là peuvent
arriver à de fort honnêtes gens — et lorsque l’époque des
étrennes arrivait, ce brave homme qui avait, je ne sais pourquoi,
la plus grande confiance en mon goût, ne manquait jamais de
me consulter sur les cadeaux qu’il devait offrir à sa légitime.
Nous avions ensemble, à l’approche du jour de l’an, des conver-
sations d’une haute fantaisie.

J’ai reçu, la semaine dernière, sa visite accoutumée:

— Pardon, excuse de vous déranger, mais je sais que vous êtes
un malin, et je viens, encore une fois, vous demander ce que je
pourrais donner à ma femme, Mélanie, pour son jour de l’an.

— Eh bien, donnez-lui... une robe.

— Une robe! mais elle en a plein ses armoires, des mètres
d’étoffe rouge, blanc, noir : elle ne les fait jamais confectionner

— Ah bon ! Donnez-lui... un petit bijou.

— Des bijoux! Mais elle a des bagues, des croix, des médail-
lons : elle ne porte jamais rien.

J avoue que j’étais très embarrassé, à mon tour, lorsque mon
maître d’armes a continué :

... Je suis passé, ce matin, par le marché Saint-Honoré, et j’ai
vu, à la halle aux poissons, une raie superbe. Et je l'aime
beaucoup.

— Bravo ! m écriai-je, c’est une excellente idée. Donnez une
raie à Mélanie.

Sous une forme naïve, ce brave homme symbolisait Je rêve de
la plupart des ménages : se donner des étrennes utiles qui
servent à la communauté. C’est ainsi qu’on a pu lire, à la qua-
trième pa^e des journaux, que la plus jolie clrenne qu'on puisse
donner, c est un sac de charbon, un panier de bouteilles de
limonade purgative, ou une belle boîte de poudre insecticide.
Marinette Changen avait demandé à un de ses amis de lui
envoyer quelque chose de « rigolo «.

Celui-ci lui a envoyé un paquet de sinapismes.

Au reste, au point de vue psychologique, c’est un sentiment
très bizarre que celui qui poussé, en même temps, trente millions

de Français à se laisser aller à l’impulsion d’une irrésistible
générosité. La générosité à jour fixe est d’ailleurs précédée de
l’indigestion également à jour fixe. Beaucoup de gens se croient
obligés d’avaler, la veille du jour de l’An, quelques kilogrammes
de charcuterie panée et de raisin blanc. Ils savent que, le len-
demain, ils seront malades, mais ils s’exécutent avec la sérénité
résignée de gens accomplissant un rite mystérieux et intan-
gible.

Détail à noter : au commencement de l’année, il y a toujours
un redoublement d’annonces de purgatifs dans le Times. L’An-
glais, éminemment pratique, prend ses précautions en vue d’une
maladie certaine, inexorable. Avec le fatalisme du musulman,
il sait que c’était écrit et que les individus, pas plus que les peu-
ples, n échappent à leurs destinées.

*

* * '

Tout cela n’arriverait pas si l’on était végétarien comme cette
jolie chanteuse, Adamowitch, qui a épousé l’archiduc d’Au-
triche Léopold, devenu, depuis cette incartade, simplement
M. Léopold Woelfling.

Perdre son titre n’est rien, mais perdre son estomac, c’est plus
grave; or, M"‘c Léopold, fidèle aux principes de l’oncle Sarcey,
a supprimé complètement la viande des menus conjugaux; et
l’archiduc, très amoureux et, par conséquent, brûlant beaucoup
de phosphore, trouve que ces épinards, ces chicorées et ces sa-
lades ne sont vraiment pas assez reconstituants.

— Madame, je veux, demain matin, un bifteck saignant et
bossu.

— Monsieur, vous aurez une purée de navets et des pruneaux.

Cette vie d’ascète — au beurre — a fini par lasser Léopold, et,

du coup, il a été consulter son avoué au sujet d’un divorce.

L’avoué a conseillé au prince déprimé d’aller, d’abord, se re-
faire à l’hôtel et de réfléchir. M. Woelfling est parti pour la lîi-
viera, où il s’est rnis à un régime richement azoté ; mais déjà
l’effet de ce régime commence à se faire sentir. Son épouse lui
manque — oh combien! — et il.songe à revenir à Zurich pour la
retrouver.

Est-ce la saison nouvelle
Ou le pâté d’ortolans
Qui me grat-gratifie
De l’ardeur de mes vingt ans?
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Titel/Objekt
La galette des Rois
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Le rire: journal humoristique
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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Guillaume, Albert
Entstehungsdatum
um 1907
Entstehungsdatum (normiert)
1902 - 1912
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Alle Rechte vorbehalten - Freier Zugang
Creditline
Le rire, N.S. 1907, No. 206 (12 Janvier 1907), S. Aah
 
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