LE RIRE AU THÉÂTRE
— Portons-le au commissariat!
” ;,es pas ça ; on lui collerait un procès-verbal pour port d’arme prohibée!
Dessin de Fontanez.
Je pense qu’avec cela, vous pourrez vous faire une opinion.
*
* *
A l’Ambigu, La Môme aux beaux yeux fera pleurer longtemps
les beaux yeux des mômes du quartier.
Vive le mélodrame où Margot a pleuré!
Margot a mouillé bien des mouchoirs. Mais il faut reconnaître
que M. Decourcelle lui a fait bonne mesure d’effets dramatiques :
assassinats, enlèvements, séquestration, erreur judiciaire, tout y
est, et une fois de plus nous avons entendu parler la « voix du
sang ». La voix du sang parle beaucoup à l’Ambigu; ce n’est pas
la grande muette, c’est la grande bavarde. Situation nouvelle :
un ingénieux médecin, pour s’approprier la femme du monde
qu’il aime, imagine de mettre à sa place, dans son lit, une gigo-
lette récemment décédée. Et tandis qu’on enterre la susdite pier-
reuse, il s’en va filer le parfait amour avec l’autre. Truc recom-
mandé aux amoureux dont la présence d’un mari gène les ébats.
Cela vaut encore mieux, en somme, que d’assassiner le mari.
Léo Marchés.
Potins de loges et bruits de coulisses
M. Henry Bataille, qui avait fait jouer une Résurrection, tirée
de Tolstoï, va faire jouer un Faust, tiré de Goethe. Il préparé,
paraît-il, un Ruy Btas, tiré de Victor-Hugo, une Tour de Nes/es,
tirée d’Alexandre Dumas père, un Ami des Femmes, tiré
d’Alexandre Dumas fils, un Fils de Giboyer, tiré d’Emile Augier,
une Madame Sans-Gêne, tirée de Sardou, un Passant, tiré de
Coppée, un Cyrano de Bergerac, tiré d’Edmond Rostand, un
Vieux Marcheur, tiré de Lavedan, une Petite Fonctionnaire,
tirée de Capus et une Dame de chez Maxim's, tirée de Feydeau.
*
A l’Odéon.
Après une représentation de Jules César, M. Antoine s'em-
porte contre un de ses pensionnaires, qui n’a pas lancé une de
ses tirades avec assez de violence.
— C'est mou . de la vigueur, voyons, dépensez-vous, criez,
gueulez... nom de Dieu de m...!
— Pardon, risposte l’artiste, je joue Octave, je ne joue pas
Antoine !
*
* *
A propos du passage de Coquelin de la Gaîté à la Porte-Saint-
Martin .
M. Guitry lit dans un courrier de théâtres :
— C'est désormais à la Porte-Saint-Martin qu’on applaudira le
plus illustre des comédiens français.
Le directeur de la Renaissance se précipite dans le cabinet du
fidèle Massav.
— Mon cher, il faut envoyer une rectification. Voilà un journal
qui annonce que je vais jouer à la Porte-Saint-Martin.
M. Massay jette un coup d’œil sur le journal.
— Mais, dit-il, ce n’est pas de vous qu’il s’agit, c’est de
'Joquelin...
M. Guitry est suffoqué.
— Comment, s’écrie-bil, ce n’est pas de moi!... Cos journa-
listes sont idiots! Joseph Prudhon.
Nous avons eu Madame Butterfly à l’O-
péra-Comique. Malheureusement, je n’ai
pu assister à cette solennité musicale.
Mais, grâce à l’intervention d’un de mes
amis, qui occupe d’importantes fonctions au
sous-secrétariat des postes et télégraphes,
j’ai réussi à avoir communication de deux
dépêches adressées à des journaux étran-
gers, par leurs correspondants.
Première dépêche adressée au journal
Il mirlitone de Milan : « Première But-
terfly, Opéra-Comique, triomphe sans pré-
cédent. Pièce émouvante; musique mer-
veilleuse. Enfoncé Wagner; écrasé Ri-
chard Strauss. Marguerite Carré admirable,
Clément admirable, Périer, admirable, dé-
cors admirables, orchestre admirable,
chœurs admirables, Albert Carré admira-
ble. Premier acte, sept rappels, deuxième
acte, onze rappels, troisième acte, dix-huit
rappels. Public enthousiaste, critique cha-
leureuse. »
Deuxième dépêche adressée au journal le
Tadblag de Vienne : « Première Butter-
fly, échec complet. Démarquage Madame
Chrysanthème; japo-niaiserie de paravent;
fleurs et plumes extrême-orientales. Mu-
sique très faible, réminiscences vieille
formule. Existe pas à côté Richard Strauss.
Public très froid; peu d’applaudissements;
critique très mauvaise ».
UN GRAND D’ESPAGNE ET UNE PETITE FEMME
Dessin de Fabian*
—
S» « LIQUEUR
BENEDICTINE
[f Exquise Digestive^
-xr-
— Portons-le au commissariat!
” ;,es pas ça ; on lui collerait un procès-verbal pour port d’arme prohibée!
Dessin de Fontanez.
Je pense qu’avec cela, vous pourrez vous faire une opinion.
*
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A l’Ambigu, La Môme aux beaux yeux fera pleurer longtemps
les beaux yeux des mômes du quartier.
Vive le mélodrame où Margot a pleuré!
Margot a mouillé bien des mouchoirs. Mais il faut reconnaître
que M. Decourcelle lui a fait bonne mesure d’effets dramatiques :
assassinats, enlèvements, séquestration, erreur judiciaire, tout y
est, et une fois de plus nous avons entendu parler la « voix du
sang ». La voix du sang parle beaucoup à l’Ambigu; ce n’est pas
la grande muette, c’est la grande bavarde. Situation nouvelle :
un ingénieux médecin, pour s’approprier la femme du monde
qu’il aime, imagine de mettre à sa place, dans son lit, une gigo-
lette récemment décédée. Et tandis qu’on enterre la susdite pier-
reuse, il s’en va filer le parfait amour avec l’autre. Truc recom-
mandé aux amoureux dont la présence d’un mari gène les ébats.
Cela vaut encore mieux, en somme, que d’assassiner le mari.
Léo Marchés.
Potins de loges et bruits de coulisses
M. Henry Bataille, qui avait fait jouer une Résurrection, tirée
de Tolstoï, va faire jouer un Faust, tiré de Goethe. Il préparé,
paraît-il, un Ruy Btas, tiré de Victor-Hugo, une Tour de Nes/es,
tirée d’Alexandre Dumas père, un Ami des Femmes, tiré
d’Alexandre Dumas fils, un Fils de Giboyer, tiré d’Emile Augier,
une Madame Sans-Gêne, tirée de Sardou, un Passant, tiré de
Coppée, un Cyrano de Bergerac, tiré d’Edmond Rostand, un
Vieux Marcheur, tiré de Lavedan, une Petite Fonctionnaire,
tirée de Capus et une Dame de chez Maxim's, tirée de Feydeau.
*
A l’Odéon.
Après une représentation de Jules César, M. Antoine s'em-
porte contre un de ses pensionnaires, qui n’a pas lancé une de
ses tirades avec assez de violence.
— C'est mou . de la vigueur, voyons, dépensez-vous, criez,
gueulez... nom de Dieu de m...!
— Pardon, risposte l’artiste, je joue Octave, je ne joue pas
Antoine !
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A propos du passage de Coquelin de la Gaîté à la Porte-Saint-
Martin .
M. Guitry lit dans un courrier de théâtres :
— C'est désormais à la Porte-Saint-Martin qu’on applaudira le
plus illustre des comédiens français.
Le directeur de la Renaissance se précipite dans le cabinet du
fidèle Massav.
— Mon cher, il faut envoyer une rectification. Voilà un journal
qui annonce que je vais jouer à la Porte-Saint-Martin.
M. Massay jette un coup d’œil sur le journal.
— Mais, dit-il, ce n’est pas de vous qu’il s’agit, c’est de
'Joquelin...
M. Guitry est suffoqué.
— Comment, s’écrie-bil, ce n’est pas de moi!... Cos journa-
listes sont idiots! Joseph Prudhon.
Nous avons eu Madame Butterfly à l’O-
péra-Comique. Malheureusement, je n’ai
pu assister à cette solennité musicale.
Mais, grâce à l’intervention d’un de mes
amis, qui occupe d’importantes fonctions au
sous-secrétariat des postes et télégraphes,
j’ai réussi à avoir communication de deux
dépêches adressées à des journaux étran-
gers, par leurs correspondants.
Première dépêche adressée au journal
Il mirlitone de Milan : « Première But-
terfly, Opéra-Comique, triomphe sans pré-
cédent. Pièce émouvante; musique mer-
veilleuse. Enfoncé Wagner; écrasé Ri-
chard Strauss. Marguerite Carré admirable,
Clément admirable, Périer, admirable, dé-
cors admirables, orchestre admirable,
chœurs admirables, Albert Carré admira-
ble. Premier acte, sept rappels, deuxième
acte, onze rappels, troisième acte, dix-huit
rappels. Public enthousiaste, critique cha-
leureuse. »
Deuxième dépêche adressée au journal le
Tadblag de Vienne : « Première Butter-
fly, échec complet. Démarquage Madame
Chrysanthème; japo-niaiserie de paravent;
fleurs et plumes extrême-orientales. Mu-
sique très faible, réminiscences vieille
formule. Existe pas à côté Richard Strauss.
Public très froid; peu d’applaudissements;
critique très mauvaise ».
UN GRAND D’ESPAGNE ET UNE PETITE FEMME
Dessin de Fabian*
—
S» « LIQUEUR
BENEDICTINE
[f Exquise Digestive^
-xr-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift:
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1907
Entstehungsdatum (normiert)
1902 - 1912
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)