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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0045
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Ce double échec déconcerta quelque temps Valude. Mais il so
remit. <i De la ténacité », a va:*', recommandé l’illustre critique. 11 en
aurait. A tout prix, il ferait jouer sa pièce. Mais ne sachant pas
à quel théâtre la présenter sous sa forme actuelle, il résolut de
la modifier : refaire une autre pièce, il n’y fallait pas songer;
c’eût été avouer que son idée première, si péniblement conçue,
ne valait rien et, par conséquent, se résigner à une sorte de
capitulation. Clodia, drame en vers, devint la Nonne mysté-
rieuse, drame en prose, et l’action se passait au moyen âge, dans
un couvent où se trouvait recluse, à l’insu des siens, une demoi-
selle de noble famille; ce drame valait principalement par une
étude exacte des mœurs médicales. Cependant l’Ambigu ne
l’accueillit pas : le directeur le trouva trop triste.

Mais Valude avait juré de s’entêter. La fatalité s’acharnait
après lui? Il en triompherait. De la Nonne mystérieuse, avec
une belle audace il fit la Vierge énergique. Comédie de mœurs,
contemporaines qui échoua aussi bien au Vaudeville qu'au
Gymnase. Le directeur du Gymnase avait dit à Valude, en lui
rendant son manuscrit : « Deux passages m’ont surtout étonné :
dans l’un Hélène, votre héroïne, dit qu’elle montera au Capitole
pour rendre grâce à Jupiter; et dans l’autre elle parle des pri-
vilèges que sa naissance lui assure dans la société féodale Vous
n’avez peut-être pas suffisamment étudié le langage des jeunes
filles de notre bourgeoisie. » Valude s’aperçut alors qu’il avait
oublié de faire disparaître les traces des versions précédentes de
sa pièce. Fâcheuse négligence, qui, seule évidemment, lui avait
valu cet insuccès.

Mais il s’était promis d’être joué quand même. 11 traita les
directeurs d’idiots, avec l’assentiment de Planchu. Et la Vierge
énergique fut, par une troisième métamorphose, la Demoiselle
du troisième, comédie-bouffe que le Palais-Royal trouva lugubre.
De rage, Valude fit de sa pièce un ballet : la Danseuse de Séville.
» Nous verrons bien, s’écria-t-il, si les directeurs de l'Olympia

— Madame, c’est le petit vicomte...

— Dis-lui que, pour l’instant, je suis au plus mâle...

Dessin de Birog.

— Voilà bien ma veine... Plus rien à brûler, pas même mon lit : il est
en fer! Dessin de George Edward.

oseront dire que mon dialogue manque d’esprit. » Les directeurs
de l’Olympia ne dirent rien du dialogue, et pour cause; mais le
ballet leur déplut.

Valude devenait héroïque; il avait supprimé les paroles de su
pièce, il les rétablit, un de ses amis lui ayant assuré que le Con-
cert des Abattoirs cherchait un bon vaudeville. La Danseuse
de Séville s’appela la Fille à Pipelet, vaudeville en un acte.

Valude, ayant pris le chemin du concert des Abattoirs, décou-
vrit, non sans peine, dans le réduit qui lui servait de bureau,
le directeur, un gros homme glabre, M. Petrus, ancien ténor
d’opérette qui jouait les ganaches. On lui offrit un tabouret
boiteux; il lut et attendit l’arrêt, déjà résigné à la condam-
nation.

Mais c’est très bien ! s’écriait Petrus en se frottant les
mains. J’ai là quelques manuscrits reçus. Je les laisse et je vous
joue votre pièce. On voit bien que vous n’avez jamais dû écrire
que du vaudeville. Vous avez la patte. Je vous parle en homme
de théâtre.

Valude jubilait. M. Petrus prit un temps et poursuivit.

— Un seul obstacle m’empêcherait do monter votre pièce. Elle
exige des frais de mise en scène...

— Oh ! protesta Valude, une simple loge de concierge!

— Vous n’ètes pas du métier, répliqua l’autre; mais voici ce
que je vous proposerai, dit Petrus : partageons les frais. Donnez-
moi deux cents francs et demain je vous mets en répétition. Si
je no croyais pas à un succès, je ne vous offrirais mémo pas
cette combinaison.

Valude versa l’argent avec joie; puis il courut chez Planchu
lui apprendre la bonne nouvelle. La nuit, il fit des rêves de
gloire.

Le lendemain, quand il retourna au concert dos Abattoirs, il
apprit que Petrus avait filé avec ses deux cents francs et les
dettes de la maison. Ce coup l’anéantit.

Il redevint définitivement Anatole Duval. Pour le consoler, le
fidèle Planchu lui apprit la bàtardé.

G. Timmoky.
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Voilà bien ma veine… Plus rien à brûler, …; Madame, c’est le petit vicomte…
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Serientitel
Le rire: journal humoristique
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Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Edward, Georges
Birog
Entstehungsdatum
um 1907
Entstehungsdatum (normiert)
1902 - 1912
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Mann <Motiv>
Mansarde
Ofen
Eisen
Bett <Motiv>
Brandschutz
Liebespaar <Motiv>
Dienstmädchen <Motiv>
Schlafzimmer <Motiv>
Unterbrechung <Motiv>
Vizegraf
Haustür

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Alle Rechte vorbehalten - Freier Zugang
Creditline
Le rire, N.S. 1907, No. 208 (26 Janvier 1907), S. Abs
 
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