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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0152
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LE MANCHON DE FRANCINE
(Scènes de la vie de Bohème 1

Deux années do suite, la pelisse de M. Loubet a disparu pendant le
banquet de l’association des étudiants. (Les Gazettes.)


— Oh!... tu n’as pas pu le faire faire un peu plus grand?

— Mais, ma chérie, les deux pelisses de M. Loubet y ont passé!...

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Si Monseigneur Vilatte n’existait pas, il eût fallut l’inventer
pour la gaîté de notre Carême, et, à l’église de la rue Legendre,
il se .joue des vaudevilles fous qui rappellent la manière de la
Mariée du Mardi-gras. N’est-ce pas étourdissant, cet huissier
qui se présente à la chapelle cultuelle au nom d'une certaine
dame qui a prêté 3,000 francs à Monseigneur? Comme Vilatte, un
rude lapin, n'a pas rendu les 3,000 francs — ce qui est bon à
prendre est bon à garder — l’huissier vient saisir les plumeaux
et les vieux chandeliers stigmatisés par le mépris de M. Cle-
menceau.Mais l’archovêque-l'apin proteste; ces plumeaux et ces
chandeliers appartiennent à l’association cultuelle. Alors l’huis-
sier saisit les effets personnels de l’évêque, sa mitre et sa crosse
démontable. Oh ! cotte crosse démontable, facile à emporter,
même en voyage! Monseigneur a cédé. Vilatte, crosse en l’air!
Enfin, quand on est un archevêque âgé, on met en l’air ce qu’on
peut. Sursum corda, mon vieux lapin ! Donc, après la saisie de
la crosse démontable, Monseigneur ne s'est pas démonté. Et
savez-vous, pendant ce temps-là, ce que faisait le bedeau de
l’église, le nommé Albert-Jacques Pruvost? 11 avait amené,dans
sa chambre au-dessus de la chapelle, une fillette de quatorze ans,
Marguerite Brunin, qu’il avait rencontrée le Mardi-Gras sur les
boulevards! La voilà bien, la mariée du Mardi-Gras!

Petits Brunin aux yeux doux,

S . n’y a rien à f...aire avec vous...

Chantait le pauvre Del met. Il y avait à faire, et les deux
amants constituaient, à eux deux, une petite association cultuelle,
schismatique peut-être, mais cultuelle quand même. L’as-ociation
dura quinze jours, et je veux croire que le soir, devant l'àtre, on
faisait chapelle, après avoirgehantô la messe rose en mineure.
Vilatte (Ponce) s’en lavait les mains. Les magistrats ont inter-
rompu ce beau rêve. Ah ! les huissiers, les commissaires de
police et les professeurs de morale! Quels empêcheurs de cul-
tuelle en rond! Grosso pour l’huissier! Monseigneur n’a plus de
crosse, et le bedeau ne sonne plus les matines avec la mâtine.
Que va devenir la chapelle de la rue Legendre? Vraiment, nous
vivons dans des temps bien troublés, et la grippe, la fâcheuse

grippe menace le vieux lapin Vilatte qui n’a même plus une
mitre à se mettre sur la tète. Désolation de la désolation !

*

* *

La grippe, en effet, exige qu’on reste couvert — comme le
temps — et c’est le motif inventé par les plus grandes dames de
l'aristocratie anglaise pour revenir au bonnet de nuit cher à
nos grand’mères. Les médecins ont persuadé aux ladies que
cette coiffure de nuit était le meilleur préservatif contre le
rhume ; dans cet ordre d’idées anglaises, les hommes conser-
veront-ils leur capote? Ou bien reviendront-ils aux madras
noués sur l’occiput en forme de corne? Ainsi affublés, comment
les époux peuvent-ils s’aimer? Avez-vous songé parfois aux
étreintes ridicules qui devaient avoir lieu entre deux êtres de
sexe différent au temps de Gavarni ? De là, sans doute, l’expres-
sion : Triste comme un bonnet de nuit. Et cependant ça n’em-
pêche pas de faire des enfants. On ne peut pas dire :

Ils n’en ont pas en Angleterre

Ils en ont même beaucoup ; mais je me méfie des fruits de
ces rapprochements sans grâce entre bonnets de nuit et bonnets
de coton, même si ces bonnets sont luxueusement fanfreluchés,
et si les époux ne font qu’une tête en un même bonnet. Archers
du palais, veillez! Ne laissez pas, sous prétexte d’hygiène, cotte
mode absurde franchir la Manche bien avant le tunnel. Il y
avait jadis une pièce où Brasseur disait : <i Des bas noirs, ça
ne m’inspire pas. Une reine même m’offrirait de partager sa
couche... si elle avait des bas noirs, je ne pourrais pas ». Nous
avons une aversion analogue pour le bonnet de nuit peu inspi-
rateur, et nous préférons de beaucoup les cheveux épars sur
l’oreiller, à l’instar de la célèbre blonde peinte par Chaplain.

Et pendant ce tcmps-Ià, des journaux demandent à leurs lec-
teurs, si les époux doivent oui ou non se tutoyer, et les gens
mariés envoient des réponses bien drôles. Il y a le prud'homme
qui écrit gravement : « On doit dire cous à sa femme, parce
qu’on dit tu à sa maîtresse » Il y a l’opportuniste qui use de
prudence diplomatique : « Je dis vous à ma femme devant le
monde, mais dame, dans l'intimité, il n’est. oas commode de
dire : Voulez-vous vous pencher un peu plus â gauche? Avec le
ht, ça va tout seul ». Petit polisson! Enfin il y a le raffiné qui ne
veut pas banaliser le tutoiement amoureux, et préfère le
réserver pour les circonstances extraordinaires, pour les repré-
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