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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0238
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SONNET

— Voyons, chère belle, parlementons!

— Non, non, pas plus par le menton que par ailleurs! Dessin cts Yokaï.

LE RIRE AU THÉÂTRE

Pour Madame de Noaillof

Le badin cornichon, l’oignon sentimental,

Doux accompagnateurs du pot-au-feu sans faste»
Mûrissent doucement dans le potager vaste
Où monte vers le soir un parfum de santal.

* *

Dans son aquarium de transparent cristal

Baille un cyprin captif, aux rougeurs d’enfant chaste:

Cependant qu’en plein ciel (ironique contraste)

Le moineau fend l’azur d’un coup d’aile brutal.

* *

Or l’humble aquarium est là sur la fenêtre;

Et le petit poisson, fatigué de nager,

D’un oeil exorbité fixe le potager.

Voyant un cornichon fluet qui vient de naître.

Il songe que son sort du sien sera l’égal :

- - A lui, l’aquarium ; à l’autre, le bocal !...

Hugues Delorme.

ENCORE LE VACCIN

I.e docteur. — Vous n’aimeriez pas mieux à la jambe?

I.a damk. — Non, mon petit, ça ne prend pas! Dessin de Pouda.

Déjazet ne joue plus Tire au flâne. C’est la grande nouvelle
de la semaine et le monde des théâtres en est tout ébaubi. Il
s’était tellement habitué à voir ce titre : Tire au flanc, sur les
colonnes Morris, devenues les colonnes Picard. Car tout s’est
transformé depuis la première de Tire au flanc. Songez donc :
trois ans ! En trois ans, que de changements ! Le ministère Combes
a cédé la place au ministère Rouvter, lequel a été remplacé par
le ministère Sarrien, délogé par le ministère Clemenceau. 11 y
a trois ans, Loubet était encore président de la République,
Dérouléde exilé, on se passionnait pour l’affaire Dreyfus; la
rente française était au pair. Comme c’est loin tout cela! Il y a
trois ans, le trust des théâtres sévissait; Guillaume II n’était pas
encore allé à Tanger; la séparation n’était pas faite; Footit
était au Nouveau-Cirque'; M. Lintilhac n’était pas licencié en
droit; M. Jaluzot dirigeait le Printemps ; le général Picquart
était lieutenant-colonel en réforme et M. Berteaux montait à
cheval. En trois ans, il y a eu des crises, des morts illustres, des
grèves, dos catastrophes et Tire au flâne a traversé tout cela le
sourire aux lèvres — si j’ose dire. Tire au flanc semblait im-
mortel. y

Et Tire au flanc pourtant a disparu. C'est presque un
deuil national. En se retrouvant, l’autre jour, à Déjazet, les cri-
tiques hochèrent la tête mélancoliquement. Pour quelques-uns
d’entre eux, la première de Tire au flâne évoquait l’époque
lointaine où ils avaient encore des cheveux; pour d’autres, celle
où ils croyaient avoir du talent.

Et M. Catulle Mendès, tristement, calculait combien il faudrait
de Searron, de Glatigny et de Vierge d’Avila, bout à bout, pour
faire un Tire au flâne.

C’est Madame la Douane, pièce alsacienne, qui a remplacé
l’épique bouffonnerie de Mouézy-Eon et Sylvane. Les auteurs,
MM. Dinter et Jean La Rode, y blaguent 'les gabelous de Sa
Majesté Guillaume II aussi agréablement que MM. Hennequin
et Veber blaguaient ceux de M. Falliéres, dans Vous n'aoez
rien à déclarer ? Le gabelou donne beaucoup, cette saison, dans
les théâtres.

Et la pièce a fort bien réussie.

— En voilà pour 300 représentations! disait un spectateur de
la première.

Mais M. Rolle, qui passait par là, songeant aux onze cents
soirées de Tire au flanc, fut très vexé, il s’approcha, un peu
pâle et inquiet :

— Vous croyez donc que c’est un four?

Léo Marchés.
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