LE RIRE AU THÉÂTRE
le fermier poète. — Comme je n’ai pas de lyre, voici ce que j’ai imaginé !
Dessin de Brun-Sirdey.
— Mon fils — disait le grand roi— il n’y
a plus de Pyrénées!
M. Claretie, qui a quelque chose de
Louis XIV dans sa façon de porter le nez
incliné à gauche— côté du cœur—M. Cla-
retie dit volontiers à ses auteurs :
— Mon cher confrère, il n’y a plus de
canicule!
Et il monte leurs pièces au milieu du
mois de juin.
C'est le cas de la Rivale, de MM. Kiste-
mackers et Delard. Le premier est Belge.
Le second conserve le musée fondé par la
duchesse de Galliera, qui était Génoise. En
voilà plus qu’il n’en faut pour faire une
pièce bien parisienne. La Rivale est, en ef-
fet, bien parisienne, et par son sujet et par
ses interprètes, MllesPiérat, Grand et Bertlie
Cerny, la seconde « divine », la divine bis,
le titre de divine en premier continuant à
être détenu par MlleBartet. Pour éviter les
confusions, on appelle aussi Mlle Cerny « la
Brillante ».
Chacune de ces dames sociétaires ou pen-
sionnaires est ainsi désignée par un sobri-
quet, qui rappelle ses affections de cœur.
Il y a la «Clémencelle », la « Ruelle », et
même la « Simyane ». On ne connaît pas
de « Dujardine ». Malheureusement, le pu-
blic ne partage pas toujours le goût de nos
hommes publics pour ces aimables per-
sonnes.
— Quel dommage — disait l’autre jour
un sociétaire, à qui l’on apprenait l’insuffi-
sante recette d’une représentation à laquelle
participaient toutes ces dames — quel dom-
mage qu’on ne puisse pas mettre sur l’af-
fiche les noms de leurs protecteurs au lieu
des leurs! On ferait le maximum!
*
* *
Déjazet a repris Tire au flâne. Retirée
Séverin Mars dans Une Aventure de Frédé-
rick-Lemaître, au théâtre de l’Gîuvre.
Dessin de Flecrac.
de l’affiche un peu avant sa onze centième
représentation, la pièce de Sylvane et
Mouéjy y reparaît après un court interrègne.
M. Rolle songe à organiser, pour la Noël
de 1909, un réveillon de deux
millième, et il projette une grande
fête de dix millième au prin-
temps de 1931. M. Fallières y
serait invité.
*
* *
Deux nouveaux syndicats sont
nés dans le monde des théâtres :
le syndicat des danseuses et le
syndicat des auteurs dramati-
ques. Celui-ci est moins rigolo
que ce lui-là, bien qu’il soit pré-
sidé par M. Georges Ohnet, au-
teur gai. On affirme que les
ballerines syndiquées ont songé
à offrir leur présidence à
Mlle Trouhanowa, celle qui dé-
clarait si gentiment à Richard
Strauss :
— L’empereur? Je m’asseois
dessus!
On a pensé qu’une danseuse qui s’asseoit
avec tant de désinvolture sur les grands de
la terre, remplirait admirablement le fau-
teuil présidentiel. Léo Marchés.
— Voyons; adroite, vousavez l’est : à gauche l’ouest ; devant
vous, le midi : qu’est-ce que vous avez derrière vous ?
— Le sac, mon lieutenant ! Dessin de Burret.
le fermier poète. — Comme je n’ai pas de lyre, voici ce que j’ai imaginé !
Dessin de Brun-Sirdey.
— Mon fils — disait le grand roi— il n’y
a plus de Pyrénées!
M. Claretie, qui a quelque chose de
Louis XIV dans sa façon de porter le nez
incliné à gauche— côté du cœur—M. Cla-
retie dit volontiers à ses auteurs :
— Mon cher confrère, il n’y a plus de
canicule!
Et il monte leurs pièces au milieu du
mois de juin.
C'est le cas de la Rivale, de MM. Kiste-
mackers et Delard. Le premier est Belge.
Le second conserve le musée fondé par la
duchesse de Galliera, qui était Génoise. En
voilà plus qu’il n’en faut pour faire une
pièce bien parisienne. La Rivale est, en ef-
fet, bien parisienne, et par son sujet et par
ses interprètes, MllesPiérat, Grand et Bertlie
Cerny, la seconde « divine », la divine bis,
le titre de divine en premier continuant à
être détenu par MlleBartet. Pour éviter les
confusions, on appelle aussi Mlle Cerny « la
Brillante ».
Chacune de ces dames sociétaires ou pen-
sionnaires est ainsi désignée par un sobri-
quet, qui rappelle ses affections de cœur.
Il y a la «Clémencelle », la « Ruelle », et
même la « Simyane ». On ne connaît pas
de « Dujardine ». Malheureusement, le pu-
blic ne partage pas toujours le goût de nos
hommes publics pour ces aimables per-
sonnes.
— Quel dommage — disait l’autre jour
un sociétaire, à qui l’on apprenait l’insuffi-
sante recette d’une représentation à laquelle
participaient toutes ces dames — quel dom-
mage qu’on ne puisse pas mettre sur l’af-
fiche les noms de leurs protecteurs au lieu
des leurs! On ferait le maximum!
*
* *
Déjazet a repris Tire au flâne. Retirée
Séverin Mars dans Une Aventure de Frédé-
rick-Lemaître, au théâtre de l’Gîuvre.
Dessin de Flecrac.
de l’affiche un peu avant sa onze centième
représentation, la pièce de Sylvane et
Mouéjy y reparaît après un court interrègne.
M. Rolle songe à organiser, pour la Noël
de 1909, un réveillon de deux
millième, et il projette une grande
fête de dix millième au prin-
temps de 1931. M. Fallières y
serait invité.
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Deux nouveaux syndicats sont
nés dans le monde des théâtres :
le syndicat des danseuses et le
syndicat des auteurs dramati-
ques. Celui-ci est moins rigolo
que ce lui-là, bien qu’il soit pré-
sidé par M. Georges Ohnet, au-
teur gai. On affirme que les
ballerines syndiquées ont songé
à offrir leur présidence à
Mlle Trouhanowa, celle qui dé-
clarait si gentiment à Richard
Strauss :
— L’empereur? Je m’asseois
dessus!
On a pensé qu’une danseuse qui s’asseoit
avec tant de désinvolture sur les grands de
la terre, remplirait admirablement le fau-
teuil présidentiel. Léo Marchés.
— Voyons; adroite, vousavez l’est : à gauche l’ouest ; devant
vous, le midi : qu’est-ce que vous avez derrière vous ?
— Le sac, mon lieutenant ! Dessin de Burret.