somptueux que tu vois, je l’ai gagné au
tournoi divinatoire du Canard. Il vaut
trente mille francs au bas mot. J’ai ici un
loyer d’une valeur de douze mille, mais je
n’en paie pas un sou, l’immeuble apparte-
nant au Petit Pantinois, qui l’a partagé en
divers lots aux vainqueurs de ses concours.
Tous ces bibelots rares, ces tableaux de
maîtres sont d’identique provenance. Il y
a encore un peu de désordre, parce que
nous rentrons seulement du château...
— Tu as aussi un château?
— Un château historique, même, Ker-
maboul, au fond de la Bretagne... Ce fut,
l’an dernier, le gros lot du concours de la
Grosse Marianne, et la chance mefavorisa.
Mais il faut que je te présente ma femme...
Car je dois te dire que je suis le plus for-
tuné des maris, grâce à YEcho de Cythère,
qui organisa, il y a trois ans, une tombola
dont les principaux lots furent des jeunes
filles à marier avec dots princiôres... Une
seule ombre au tableau de mon bonheur :
nous n’avons pas d’enfants...
— Et ça vous désole? Eh bien, mon cher,
sois tout à la joie, car j’ai une excellente
nouvelle à t’annoncer. Je tiens, en effet, de
source absolument sûre que le Mutin orga-
nise en ce moment, sous le haut patronage
de M. Piot, une équipe de rédacteurs-éta-
lons, garantis non avariés, qui seront char-
gés de se mettre, avec toute la discrétion
désirable, à la disposition des ménages
abonnés stériles !
Champignol.
L’AGE D’OR DES LECTEURS
Quoi I c’était bien mon ancien copain
Verdunez que je retrouvais dans cet inté-
rieur confortable, dans cette atmosphère de
luxe, Verdunez connu, jadis, voué à une
existence si désespérément puréiforme?
— Peste ! mon cher, tu as donc fait un
héritage?
— Ma foi non; j’ai simplement lu les
journaux.
Et il poursuivit, tout en faisant les hon-
neurs de son home :
— Oui, mon bon, c’est uniquement les
journaux et leurs concours qui m’ont valu
tout ça. Rien ne m’avait réussi dans la vie,
le sort me devait' une revanche... Il s’est,
j’en conviens, galamment exécuté.
— Explique.
— C’est bien simple. L’ameublement
le s-ergot. — Il n’y a pas que moi à faire le pied de grue!
— Eh bien, baron, toujours jeune?
— De plus en plus, comtesse : actuellement, je fais pipi au lit. Dessin de Fontanez.
Dessin de Palmer.
tournoi divinatoire du Canard. Il vaut
trente mille francs au bas mot. J’ai ici un
loyer d’une valeur de douze mille, mais je
n’en paie pas un sou, l’immeuble apparte-
nant au Petit Pantinois, qui l’a partagé en
divers lots aux vainqueurs de ses concours.
Tous ces bibelots rares, ces tableaux de
maîtres sont d’identique provenance. Il y
a encore un peu de désordre, parce que
nous rentrons seulement du château...
— Tu as aussi un château?
— Un château historique, même, Ker-
maboul, au fond de la Bretagne... Ce fut,
l’an dernier, le gros lot du concours de la
Grosse Marianne, et la chance mefavorisa.
Mais il faut que je te présente ma femme...
Car je dois te dire que je suis le plus for-
tuné des maris, grâce à YEcho de Cythère,
qui organisa, il y a trois ans, une tombola
dont les principaux lots furent des jeunes
filles à marier avec dots princiôres... Une
seule ombre au tableau de mon bonheur :
nous n’avons pas d’enfants...
— Et ça vous désole? Eh bien, mon cher,
sois tout à la joie, car j’ai une excellente
nouvelle à t’annoncer. Je tiens, en effet, de
source absolument sûre que le Mutin orga-
nise en ce moment, sous le haut patronage
de M. Piot, une équipe de rédacteurs-éta-
lons, garantis non avariés, qui seront char-
gés de se mettre, avec toute la discrétion
désirable, à la disposition des ménages
abonnés stériles !
Champignol.
L’AGE D’OR DES LECTEURS
Quoi I c’était bien mon ancien copain
Verdunez que je retrouvais dans cet inté-
rieur confortable, dans cette atmosphère de
luxe, Verdunez connu, jadis, voué à une
existence si désespérément puréiforme?
— Peste ! mon cher, tu as donc fait un
héritage?
— Ma foi non; j’ai simplement lu les
journaux.
Et il poursuivit, tout en faisant les hon-
neurs de son home :
— Oui, mon bon, c’est uniquement les
journaux et leurs concours qui m’ont valu
tout ça. Rien ne m’avait réussi dans la vie,
le sort me devait' une revanche... Il s’est,
j’en conviens, galamment exécuté.
— Explique.
— C’est bien simple. L’ameublement
le s-ergot. — Il n’y a pas que moi à faire le pied de grue!
— Eh bien, baron, toujours jeune?
— De plus en plus, comtesse : actuellement, je fais pipi au lit. Dessin de Fontanez.
Dessin de Palmer.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)