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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0012
L’AMOUR A LA FRONTIERE
— Nous arrivons à la frontière d’Allemagne... Est-ce qu’on nous laissera entier?
Dessin de Gerbault.
Et devant les yeux de velours de cette douce créature, devant
ce kol, il proposa le collage.
Eois-je ajouter que la personne' en question ne se fit pas lon-
guement prier?
Elle apporta ses frusques dans la garçonnière de Flamoche,
et tous deux concubinèrent tranquilles.
Eperdument épris de l’àme-sœur si bizarrement rencontrée,
Flamoche satisfaisait les moindres caprices de sa tendre com-
pagne. 11 la laissait entièrement libre d’agir à sa guise.
— Fais tout ce que tu voudras, lui disait-il chaque jour, après
déjeuner quand, dans l’antichambre, il prenait son fidèle para-
pluie pour se rendre à la. répétition de ses pièces. Emploie ton
temps selon fa fantaisie... tu es libre comme les Etats-Unis...
jouis de ton indépendance.
Elle jouissait.
Elle en jouissait même un peu trop de son indépendance.
Au point que, moi, son ami d’enfance, je ne pus un beau jour
m’empêcher de lui faire de fraternelles remontrances :
-—Tu as tort. Cette fille te compromet effroyablement. Au lieu
de se tenir tranquille à la maison, de soigner ton intérieur... de
s’occuper de ton ménage... enfin, de tâcher de te faire oublier
son regrettable passé par une vie exempte de reproches... elle
a la nostalgie de la boue, elle remonte sur le trottoir et conti-
nue son petit commerce.
Mais Flamoche m’arrêtant d’un index sévère :
— Mon cher, je n’ignore rien... tu m’entends, absolument rien
de ses agissements. Ce qu’elle fait, c’est par mon ordre qu’elle
le fait.
— Hein?!!
— Parfaitement. Elle travaille. Je peux mourir tout à coup et
si je viens à lui manquer, je veux que Rachel ait un métier
entre les mains. Félix Galipaux.
— Nous arrivons à la frontière d’Allemagne... Est-ce qu’on nous laissera entier?
Dessin de Gerbault.
Et devant les yeux de velours de cette douce créature, devant
ce kol, il proposa le collage.
Eois-je ajouter que la personne' en question ne se fit pas lon-
guement prier?
Elle apporta ses frusques dans la garçonnière de Flamoche,
et tous deux concubinèrent tranquilles.
Eperdument épris de l’àme-sœur si bizarrement rencontrée,
Flamoche satisfaisait les moindres caprices de sa tendre com-
pagne. 11 la laissait entièrement libre d’agir à sa guise.
— Fais tout ce que tu voudras, lui disait-il chaque jour, après
déjeuner quand, dans l’antichambre, il prenait son fidèle para-
pluie pour se rendre à la. répétition de ses pièces. Emploie ton
temps selon fa fantaisie... tu es libre comme les Etats-Unis...
jouis de ton indépendance.
Elle jouissait.
Elle en jouissait même un peu trop de son indépendance.
Au point que, moi, son ami d’enfance, je ne pus un beau jour
m’empêcher de lui faire de fraternelles remontrances :
-—Tu as tort. Cette fille te compromet effroyablement. Au lieu
de se tenir tranquille à la maison, de soigner ton intérieur... de
s’occuper de ton ménage... enfin, de tâcher de te faire oublier
son regrettable passé par une vie exempte de reproches... elle
a la nostalgie de la boue, elle remonte sur le trottoir et conti-
nue son petit commerce.
Mais Flamoche m’arrêtant d’un index sévère :
— Mon cher, je n’ignore rien... tu m’entends, absolument rien
de ses agissements. Ce qu’elle fait, c’est par mon ordre qu’elle
le fait.
— Hein?!!
— Parfaitement. Elle travaille. Je peux mourir tout à coup et
si je viens à lui manquer, je veux que Rachel ait un métier
entre les mains. Félix Galipaux.