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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0032
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JEUX DE MAINS

La Veine (théâtre du Vaudeville).
(1901-1908.)

Le lieutenant Boirot est furieux. On le
serait à moins. Songez donc, après une
marche de quarante kilomètres, on l’envoie
aux avant postes, alors que, depuis la der-
nière halte, il escomptait la douceur repo-
sante d’un bon lit dès l’arrivée à l’étape.
Passer la nuit sur une botte de paille, après
une journée pareille! Chien de métier, va!

En arrivant à la ferme qu’il doit occuper,
ses coups de gueule tombent dru sur sa
petite troupe. Les hommes disent : « Ça va
barder! »

Ça barde, en effet.

D’un coup d’œil, Boirot a reconnu le ter-
rain avoisinant. Rien que des bois; coupés
d’une infinité de sentiers, de petits che-
mins. Ça va être commode d’assurer le
service là-dedans!

Explorer tout ça à pied pour être sûr de
faire de la bonne besogne? Plus souvent!
Boirot ronchonne.

Il consulte sa carte d’état-major, mais
celle-ci est déchirée juste à l’endroit inté-
ressant. Boirot lâche un gros juron, ses
hommes tendent les épaules et serrent...
les jambes.

Le juron a fait sortir de la ferme une ac-
corte fille au visage de pivoine, éclairé de
deux bons yeux de chien dévoué. Elle sou-
rit à Boirot, Boirot sourit, les hommes res-
pirent.

L’officier fait un grand palabre pour
expliquer à la fille qu’il désire un plan dé-
taillé de la ferme et des environs. Elle le
regarde avec des yeux de femme en ges-
tation, disparait et revient pourvue d’un
volumineux cahier.

MUe Jeanne Heller.
et Louis Gauthier.
(1908.)

M1Ia Lavallière
et Brasseur.
(1901.)

M*i« Dorziat.
(1908.)

Marcelle Lender.
(1901.)

— C’est-y ça qui vous faut ?

Boirot déploie le cahier. C’est un su-
perbe plan cadastre. Il crie : « Ça colle, » et
ordonne :

— Vacherin, venez étudier la carte avec
moi.

Vacherin, sergent faraud et rigoleur, suit
son chef dans une chambre où les installe
la fille. La carte est grande, on l’étend par

L’as-tu revue ? (Moulin-Rouge.)
Cléo de Mérode. Max Dearly.

Joffre. Guy.

(1908.) (1901.)

terre, Boirot se met à genoux, Vache-
rin l'imite, et la fille, curieuse comme
une poule, se glisse entre eux deux,
en gloussant de satisfaction.

Cristi, les belles formes ! Vacherin
en est tout ému; les quarante kilo-
mètres ne lui pèsent plus.

Sans compter que la chaleur
du soir travaille le corps de la
belle, d’où émane une irritante
odeur de chair fraîche. Vacherin
écoute sans attention les explica-
tions du lieutenant. Sa main fé-
brile taquine le mollet de la voi-
sine, qui continue à glousser. Va-
cherin s’enhardit :

— Vous partirez de ce mame-
lon, ordonne la voix de Boirot,
vous descendrez dans la petite
vallée et vous monterez la côte,
jusqu’en haut.

La main de Vacherin obéit, elle
grimpe la côte... jusqu’en haut!

Soudain le sergent frémit... En
haut, sa main a rencontré une
autre main qui l’a précédée, une
main fine et autoritaire... une
main d’officier, quoi! Rompue par
cinq années de discipline, la main
de Vacherin esquisse un geste
instinctif pour saluer... et se re-
tire.

— Vous resterez toute la nuit
en patrouille, en avant de la fer-
me, commande brièvement Boi-
rot.

— Bien, mon lieutenant, dit
Vacherin.

Il s’en va, le cœur gros, et
pense

— Quel cochon, tout de même !
Jacques Sainte-Foy.

Dumény. Guitry. Mme Jeanne Granier.

(1908.) (1901.) (1901-1908.)

La Revue des Folies-Bergères.

Miss Sherlock Holmçg. Raffles.
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