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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0055
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LE CONCOURS DES CHIENS DE POLICE

Il est révoltant qu’on ait soumis de braves et honnêtes animaux à une série d’épreuves humiliantes qui rappellent les exercices des péripr-
tèticiennes du boulevard extérieur. Nous lisons au programme : « Suivre au pied —battre le terrain —- revenir à l’appel — pistage d’un individu pen-
dant au moins cinq cents mètres. »

LES POTINS DE PARIS

par SNOB

Quel chapitre curieux Guy de Maupassant aurait pu ajouter à
son fameux roman, la Maison Tellier, avec cette extraordinaire
aventure de la maison de Meaux, fermée non plus pour cause
de première communion, mais pour cause d’enterrement!

Mme Haren ou plutôt « ma tante » eut des obsèques gran-
dioses, presque nationales, et notre garde des sceaux n’eut
pas mieux. Une chapelle ardente— oh! combien! — étincelante
de cierges, décorée de fleurs, avait été installée dans le grand
salon de réception, dont les persiennes étaient closes — comme
d’habitude. Ça sentait le musc et l’encens, et toutes ces dames
étaient au salon. Le cercueil disparaissait sous les couronnes,
et on lisait sur des rubans moirés : « Odette à sa bonne pa-
tronne », « Sapho, regrets éternels », « Camélia à Madame ».
Sans compter les gerbes de fleurs anonymes, envoyées par les
notables commerçants de Meaux. J’espère que le client attardé
qui n’est parti qu’au jour, après avoir passé la nuit avec la
belle Odette qui le déverrouilla, y est allé d’une belle botte.

La cérémonie eut une pompe grandiose. Voici ce que nous
lisons dans le journal de la localité : « Au pas des chevaux dra-
pés de noir et empanachés, sous la conduite d’un des ordon-
nateurs des pompes funèbres — le service était de première
classe — le cortège descendit la rue des Remparts pour se
rendre au vieux cimetière, suivi par une centaine de personnes,
tandis que la population faisait la haie. »

Le clergé, comme pour M. Guyot-Dessaigne, avait refusé le
service religieux ; ce n’était pas un clergé de tolérance. Et
cependant « ma tante », au cours de sa longue carrière, avait
pratiqué de son mieux le divin précepte chrétien : « Aimez-vous
les uns les autres » ; Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on
vous fit. Mais le curé ne voulut pas des pièces de cent sous
offertes : pretium stupri. La douleur des sept jeunes femmes
attachées à l’établissement rappelait les pleureuses antiques, et
l’armée était représentée par beaucoup de cavaliers, petits hus-
sards, très attendris, qui, le long de la route, évoquèrent des
souvenirs : «Hé, ben, mon colon... tu te souviens, dimanche...
ce qu’on a,vait rigolé! Y a pas à dire, ma tante avait des gon-
zesses de choix. »

Mais ce qu’il y eut de plus attendrissant, ce fut le discours du
répétiteur du collège de Meaux. C'était sans doute un habitué,
un abonné des trois jours; en tout cas, ce n’était pas un ingrat.

Il avait suivi toute la cérémonie; il fendit soudain la foule des
assistants, et, s’avançant tout près du cercueil, il fit, la voix
émue, un discours qui fit couler bien des larmes. Il retraça en
termes choisis, la vie mouvementée de la tenancière, fit l’éloge
de ses vertus domestiques, de sa manière de recevoir, de son
autorité, en même temps ferme et câline; une main de fer dans
un gant de velours. Tous les assistants opinaient du bonnet, si
j’ose m’exprimer ainsi — et on sentait que c’élait la vérité, la
vérité toute nue qui parlait par la bouche de ce modeste répé-
titeur, à Meaux couvert.

*

* *

Nous parlions, la semaine dernière, du fakir Sarrak qui, dans
son appartement de l’avenue Kléber, se livre à des expériences
fort extraordinaires; mais que dirait-il des derniers faits surve-
nus à Ancône, dans la maison de M. Marracino, procureur du
roi? Il paraît que les murs de plusieurs chambres se mirent à
lancer de petits jets d’eau assez abondants pour arroser copieu-
sement le parquet : le Manneken Piss chez soi ; les esprits
avaient peut-être été petits chiens, dans une existence anté-
rieure, et se souvenaient du mur au bas duquel il se passe
quelque chose.

« Quelquefois, dit un des frères Marracino, c’est du lait que
les murs ont envoyé, et même du café au lait; et comme mon
père s’était exclamé : « J’aurais préféré du vin, » une tasse po-
sée près du mur se remplit immédiatement de vin. »

On n’est pas plus attentionné, et Claudius ne fait pas mieux
au Châtelet. Cependant l’incontinence de ces esprits ne laisse
pas que d’ètre fort désagréable, et il y a certaines farces qui ne
sauraient être admises gratuitement dans un salon, sous pré-
texte que nécessité n’a point de loi.

Voyez plutôt ce qui s’est passé, ces jours derniers, dans un
de ces petits retiros, à quinze centimes, installés dans l’intérieur
du Palais de Justice. Une brave femme se présente, désireuse
de s’isoler pendant quelques instants, et la préposée lui fait les
honneurs de son établissement avec la grâce coutumière, en
lui ouvrant la porte d’une cellule vide.

Quelques secondes se passent, puis la porte se rouvre, et la
cliente se prépare à s’éloigner.

— Pardon, madame, fait la préposée, c’est trois sous.

Et elle montre le prix de la... consommation, écrit en grosses
lettres, sur le petit temple.

— Mais, madame, je ne vous dois rien, riposte la cliente. J’ai

l’assistance judiciaire (!)
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