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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0120
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Christinia, soit trois femmes pour un mari. Mais aucune com-
paraison d’écriture ne put être faite. Les lettres d amour écri-
tes à la belle Elena étaient signées Alfonso, tandis que les
contrats étaient signés : Moi, le Roi.

Comme c’est commode! Voilà une porte de sortie qui ne
saurait être enfilée par tout le monde. Pourtant, avec des noms
d’oiseau, comme dit cette petite sirène de Clemenceau, on
pourrait encore s’en tirer.

On signerait ses épitres tendres de son vrai nom, et puis, en
bas des promesses fermes d’engagement) on mettrait : « Moi,
bibi; moi, la terreur du Sébasto; moi, le frisé. » Et, comme le
déclare le tribunal espagnol, aux sons joyeux des tambourins
et des castagnettes — aucune comparaison d’écriture ne pour-
rait être faite. Qu’on se le dise 1

Il paraît que le besoin d’un nouveau théâtre se faisait vive-
ment sentir. On nous en promet un catapultueux, gigantesque,
qui s’élèverait rue Cambon, à la place de deux grands im-
meubles très noirs et très poussiéreux, non loin des jardins dp
ministère de la justice. Ce théâtre qui n’est pas encore bâti,
fait déjà surgir une question de direction assez compliquée.

Ecoutez bien.

La direction de ce théâtre est réservée à M. Antoine qui
lâcherait l’Odéon (déjà!), mais j’espère que l’Odéon conserve-
rait le nom de second théâtre Antoine, tandis que le nouveau
théâtre prendrait le nom de théâtre Antoine numéro trois. Ce
serait un peu comme pour les ballons successifs de Santos
Dumont.

Jusque-là, ça va bien, mais attendez.

Si M. Claretie renonçait à l’administration de la Comédie-
Française, alors M. Antoine préférerait au théâtre Cambon,
troisième théâtre Antoine, la Comédie-Française qui devien-
drait, sans doute, théâtre Antoine numéro quatre. Dans ce cas,
M. Le Bargy donnerait sa démission de sociétaire et deviendrait
directeur cïu nouveau théâtre Cambon, à moins que ce ne soit
Paul Hervieu, académicien, qui succède à M. Claretie, académi-
cien... ou M. Le Bargy.

Mais, si M. Claretie reste — comme c’est probable —
quelques années encore â la Comédie-Française — oh! ma tète!
— alors M. Antoine irait au thAàtre Cambon, à moins que
M; Paul Hervieu, ou M. Le Bargy... Ah ! zut! zut! zut!

L'ENTREE PAYANTE DANS LES MUSÉES MUNICIPAUX

madame de sÉviGNÉ. — J’ai fait hier vingt-trois francs à Carnavalet.
victor hugo, vexé. — Moi, seulement onze à mon Musée...
madame de sévigné. — Maître, ne vous frappez pas : Cernuschi n’a
fait que cent sous.

Puisqu’on crée des « Salons des poètes » dans les Expositions de
peinture, on devrait bien en adjoindre un au Concours hippique : les
porte-lyres pourraient amener Pégase. Dessins de métivet.

Renonçons à ce casse-tête chinois, et disons seulement que
l’éminent sociétaire, mari de Mme (ex) Le Bargy, a déjà pré-
paré tout un programme choisi pour son nouveau théâtre^: la
Cravate blanche, le Gendre de M. Perler, le Supplice d'une
femme, les Deux Hommes, Madame Sans-Gêne, les Mystères de
Londres, l'Honneur et Vargent, Divorçons! L’ouverture se
ferait avec : le Grand Casimir. Enfin, tout dépend de M. Jules
Claretie. Attendons.

On s’agite beaucoup au Cercle militaire, cercle ainsi nommé
parce qu’il est surtout fréquenté par des gens qui ne sont pas
militaires. Pourtant quelques vieux généraux y viennent encore,
en souvenir de leur temps. Or, il y a chaque semaine, dans ce
cercle, une matinée concert, à laquelle nos meilleurs artistes et
nos plus charmantes comédiennes se font un plaisir d’apporter
leurs concours gracieux et désintéressé.

Pro patria! On donne aux hommes une martiale poignée de
main; aux femmes un petit bouquet orné d’un ruban tricolore,
et tout le monde est content.

Bien entendu, ces concerts sont très suivis, et l’on a peine à
y trouver place. Jusqu’ici les deux premiers rangs étaient ré-
servés aux généraux, privilège bien naturel en somme, dû non
seulement à leur situation, à l’ancienneté de leurs services, mais
à leur cotisation supérieure.

Pour accéder à ces deux rangs réservés, les généraux jouis-
saient de la faveur de passer par un petit corridor sur lequel
s’ouvrait la pièce servant de foyer aux artistes. Et dame, les
vieux généraux, en bons Français, toujours galants, n’étaient
pas fâchés, pendant l’entr’acte, d'aller féliciter les jolies actrices.
Où était le mal? Je l’ignore, mais c’était trop beau pour durer.

Dernièrement, une affiche a été collée sur la porte du couloir.
Elle était ainsi conçue :

« Par ordre du général gouverneur de Paris, il n’y aura plus
de rang réservé à MM. les généraux de brigade, et l’entrée du
couloir leur sera interdite. Quelques places continueront à être
réservées aux généraux de division, mais ils devront traverser
le couloir sans s’arrêter. »

Du coup, quelques généraux froissés ont envoyé leur démis-
sion. Par contre, à ces concerts où il n’y avait déjà pas assez de
places, un certain nombre de sièges vont être réservés aux sim-
ples soldats, afin qu’ils ne retournent pas dans leur village sans
avoir entendu Granier, Brandés, Dranem ou Mistinguette.

L’armée évolue. Snob.
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