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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0169
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Depuis la semaine dernière, Bellechose est le porte-mouchoir
de Mm0 Hamelin, la femme du hardi loup de mer, celle-là qui,
il y a trois mois, descendit de carrosse aux Champs-Elysées,
n’ayant pour tout vêtement qu’une courte tunique de gaze, et
qui, conspuée par les promeneurs, fut obligée de remonter bien
vite en voiture.

Vous avez oui parler de Bellechose. Sa cravate est vaste comme
il convient. Son habit carré sort de chez le tailleur en vogue.
Sa culotte gode à la façon de celle des hommes de bonne com-
pagnie. Bellechose a de l’élégance, mais il a aussi de la distrac-
tion ; et, si ses vêtements sont à la mode, il lui arrive quelquefois
de négliger de les boutonner.

Il était, hier soir, au spectacle, avec Mme Hamelin; et celle-ci,
pendant un entr’acte, lui réclama à demi-voix :

— Mon mouchoir.

— Votre mouchoir? Ah! oui, votre mouchoir. C’est curieux,
je ne le trouve pas. Je ne l’ai pas mangé, cependant. Oh! c’est
bizarre. Saperlipopette! où donc ai-je bien pu l’enfourner?

Bellechose cherchait soigneusement dans ses poches, fouillait
dans son gilet, regardait sous son chapeau à cocarde.

Mme Hamelin s’impatientait. Elle se mita pratiquer, elle aussi,
des explorations, des perquisitions, des visites, des sondages,
sur la personne de son ami.

— Enfin, le voici, ce mouchoir! Je le tiens, annonça-t-elle tout
à coup en découvrant une minuscule émergence de linge blanc.

Et elle tira le linge blanc avec une brusquerie joyeuse.

— Nom de nom de nom! se récria Bellechose, halte-là, ma-
dame! c’est ma chemise. Fermand Mazade.

LES ENFANTS TERRIBLES

— Vous marier avec cette jeune fille!!??...
Mais monsieur le baron n’y pensé pas... Monsieur
le baron est beaucoup trop jeune. Dessin cITribe.

LE MOUCHOIR

J’ai assez le sentiment des beaux-arts pour
apprécier le talent pictural de Louis David.
Mais je possède aussi suffisamment la no-
tion de l’honnêteté pour mépriser cet artiste
illustre.

David a été peintre de Louis XVI, et il a
voté la mort de Louis XVI. Il a été l’ami
de Danton, et il s’est réjoui de voir guillo-
tiner Danton. Il a été un des plus zélés
suppôts de Robespierre, et, le lendemain
du 9 thermidor, il a renié Robespierre, attes-
tant le Ciel que jamais il n’avait été le par-
tisan d’un pareil monstre.

A l’heure présente, David lèche les bottes
de Barras par lequel il a été introduit à
l’Institut.

Ce peintre de la mort d’Hector, des amours
de Paris et d’Hélène, du combat de Minerve
contre Mars et Vénus, a un goût extrême-
ment vif pour l’antiquité. Dans son com-
merce avec les comiques grecs et latins, il
a pris le caractère du parasite, ce person-
nage sans cœur et sans honneur, impudent,
affamé, tour à tour client de quiconque con-
descend à lui donner la sportule et traître
à ses patrons dès que la corbeille, où il dé-
vora l’aumône, est vidée.

Triste sire ! Il nous a fourni le dessin d’un
costume qui fait ressembler Aristogiton à
un troubadour; et. à force d’entonner les
louanges de la tunique et des sandales, il
a induit nos grandes dames à se vêtir
comme Déméter et comme Cypris.

Cela m’est égal. Mais les grandes dames
commencent à y trouver quelque inconvé-
nient, parait-il. Les robes athéniennes n’ont
pas de poches, et les merveilleuses ne sa-
vent où mettre certains petits objets dont
il leur est impossible de se départir.

Passe encore pour leur bourse. Elles la
foui rent dans le défilé de leurs seins ou
sous le tertre de leur perruque. Passe aussi
pour leur éventail. Elles le plantent à leur
ceinture. Mais leur mouchoir? Elles ne se
connaissent pas d’endroit où elles puissent
loger avec décence le linge pour presser
et essuyer les fosses nasales. Alors, ma foi,
elles se font suivre par un ami à l’office
duquel est confié le linge en question.

LES INTERVIEWS DU « RIRE »

n

3)

Le Rire, qui ne recule devant aucune dé-
pense, m’ayant refusé les subsides nécessai-
res nour me rendre en Corée...

Ce fut par téléphone que je demandai à
parler avec l’empereur du Matin Calme.

— Allô! allô! Parfaitement! «L’empereur...
oui c’est moi... Le roi... oui... c’est moi...
Tout m’obéit... ministres... mandarins... tout,
tout!!!

L’armée est à mes ordres... la marine
aussi... les établissements scolaires ont cédé à
leur tour et d’autres céderont aussi...


« Hein ! Quoi !! Vous me croyiez déchu ?
Renversé par les Japonais?? Idiot! Pochetéeü »
La communication cessa brusquement.

Et la demoiselle du téléphone me demanda
si j’avais fini de causer avec l’empereur du
Matin, avec M. Bunau-Varilla.

Dessin de Hellé.
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