Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0311
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
AU SALON DES HUMORISTES.

LES REFUSES

— Épatant ! Une boutique où l’on ne veut pas de moi ! Cependant,
i’ai exposé aux Salons officiels des figures décoratives commandées par
.'Etat, qui ont fait rigoler tout le monde.

— On m’avait pourtant dit qu’ils recevaient toute espèce de morceaux;
qu’ils aimaient bien la peinture au couteau et que, pour les personnages
découpés, ils trouvaient ça très farce !

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Mlle Laloë, qui, paraît-il, est charmante, a eu 527 voix. C’est
quelque chose :

Quand les voix ont fraternisé

Les cœurs sont bien près de s’entendre.

Hé! hé! ce résultat a dû faire plaisir à M. Escudier, qui est
un féministe convaincu; la candidate aurait été ferme... dans
ses revendications politiques et aurait évité le décevant
ballottage. En tout cas, elle eût été obligée de rester fidèle à
la nuance de ses convictions, sous peine de passer pour Laloë...
Fuller.

Quoi qu’il en soit, nous voilà dotés de suffragettes. C’est très
chic puisque c’est comme à Londres. Elles ont déjà accompli
non pas la tournée des grands ducs, du moins une tournée de
propagande, la tournée de huit heures. Au quartier Yivienne,
elles s’efforcèrent d’arracher l’urne au maire, M. Levallois.
M. Michel, un officier de paix, un Michel sérieux, reconduisit
galamment ces dames jusqu’à leur voiture, et force resta à la
loi sinon à Laloë.

A Bruxelles, les dames se sont contentées de marcher au
pas, derrière la musique, aux sons de joyeux dzing-boum, boum,
tout le long du boulevard Anspach, jusqu’à la Bourse du com-
merce. Des petites filles de six ans, coiffées de bérets écarlates,
et fleuries de l’églantine révolutionnaire, portaient des bande-
roles de toile sur lesquelles flamboyaient des réclamations
franco-flamandes, assez savoureuses :

Leve de Eerste Mei :

Prince Albert. 12 millions par an.

Princesse Clémentine. 7 millions.

Pour les travailleurs. 0.

Et cette autre :

Construction du château royal. 15 millions.

Pour le souterrain mystérieux. 100,000 francs.

Pour les retraites ouvrières. pas un centime.

Informations prises, le souterrain mystérieux a été construit
pour que le roi-galant puisse aller rendre visite, incognito, à
une belle dame amie qui devait user beaucoup de savon du
Congo. Les agents de police bedonnants et bons enfants regar-
daient tout cela d’un œil paterne : AUeille! alleille! Et les
hommes, bien alignés, en habit du dimanche, suivaient en fumant
une bonne pipe, dans un beau rayon de soleil, tandis que les

fanfares, précédant les beaux drapeaux frangés d’or, faisaient
entendre leurs pas redoublés On eût dit une Kermesse joyeuse
et fraternelle, et, pour une fois, sais-tu, monsieur, les Belges
sont, au fond, flattés d’avoir un roi si... jeune, et qui vit en
beauté !

*

Quand Mlle Jane Laloë pourra légiférer à son tour, il est pro-
bable que les théàtreuses perdront moins leurs procès contre
leurs inflexibles directeurs. Donc M1,e de Valcourt, dite de
Valfort —- elle aime mieux fort que court, et ça la regarde —
engagée dans un de nos music-halls d’été, pour y figurer vêtue
d’un maillot académique, refusa brusquement de continuer en
public l’exhibition de ses charmes. Elle alléguait des raisons
de pudeur, et des raisons intestinales, sa pudeur et ses intestins
se trouvant également froissés par ce maillot dit académique.

La sixième chambre de la Cour d’appel, présidée par M. Ja-
comy, vient de lui donner tort, et l’a condamnée à payer à son
directeur le dédit prévu de six mille francs. Pleurez, mes yeux.

« 11 n’y a pas lieu de s’arrêter à l’inconvenance du costume, le
fait du maillot, même académique, ne présentant aucune situa-
tion imprévue (!!) pour une artiste dont l’engagement comporte
l’obligation de figurer dans toutes les pièces, revues ou ballets. »

En même temps, nous étions renseignés sur le maillot acadé-
mique — on ne voit pas bien ce que l’académie vient faire en
l’occurrence : « Ce maillot ne comporte aucune armature rigide. »
Bravo! Il soutient sans comprimer comme M. Claretie. Alors
pourquoi Mlle de Valcourt-fort ou de Valfort-court est-elle encore
plus rigide que son maillot? Elle arguë d’un état spécial de
santé... Diable! n’approfondissons pas, mais notons cependant,
avec l’avocat, Me Sagasse, les difficultés que la pauvre artiste
devait éprouver pour figurer, académiquement, Jeanne d Arc
repoussant les Anglais.

Enfin, le directeur va palper ses six mille balles. Les affaires
sont les affaires Un autre touchera cinq cents francs par artiste.
Elles étaient huit qui avaient tout à coup lâché la Revue oû elles
figuraient pour aller gagner un peu plus dans un grand théâtre
qui donnait une fastueuse opérette. L’opérette ne fut guère
jouée qu’une vingtaine de fois, et les pauvrettes se trouvèrent
avoir lâché la proie pour l’ombre ; mais, ce qu’il y eut de plus co-
mique, c’est qu elles avaient donné un motif de maladie, avec
certificat de médecin, pour excuser leur absence.

Or, le docteur Griffon, envoyé par le directeur pour constater
la maladie, ne put rien constater du tout. Ces dames étaient
toutes sorties; sans doute elles s’étaient rendues à la consulta-
tion de leur médecin? Une mère, une héroïque Mme Manclia-
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen