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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0519
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— C’est pour un groupe radical faire cadeau à la demoiselle d’un
grand personnage; nous faudrait quelque chose de Louis XIV un peu
russe, pur style, avec les armes de la République française.

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Pour ceux qui cherchent un smjet de ballet — il n’y a pas de
sots métiers — je me permettrai d’indiquer un joli livret qui a
été fourni par nos gouvernants. Cela s’appellerait : La fée bar-
bue et la Sirène.

» La Sirène », représentée par M. Clemenceau avec tout le
charme qu’on lui connaît, voudrait pénétrer en Normandie, et,
sur un air des Cloches de Corneville, elle en serait empêchée
par des gnomes malfaisants, sous les traits de réactionnaires.
Mais quelle est cette musique?

La fée barbue qui s’avance,

Bue' qui s’avance...

c’est M. Chéron. A sa vue, tous les gnomes qui ont des préten-
tions à l’esthétique s’enfuient comme s’ils avaient vu le diable.
Et la Sirène radieuse entre en Normandie, dont les portes sont
ouvertes par la bonne grosse fée barbue; M. Clemenceau
embrasse sur les deux joues, — etplick et plock, — une belle fille
normande, en coiffe de dentelle, qui répond au nom harmonieux
de Jeanne Tribouillard :

Voyez par-ci, voyez par-là,

Que peusez-vous de cela?

Ce que pense la Sirène de Jeanne Tribouillard? Ah! qui le
saura jamais?

Pourtant son visage tartare est éclairé par un sourire deviné
sous les blanches moustaches à la Gengis-Khan, et, à son appel,
entrent l’Ordre et la Paix appuyés sur le Droit et la Justice,
tandis que dans le fond se dresse l’Espérance. Ballet, accom-
pagné par cinquante musiques militaires dirigées par le député
Messimy. Vive la Sirène ! Vive la fée Barbue!

Flammes de Bengale. Embrasement des bosquets et embras-
sement réitéré de Jeanne Tribouillard. Ah! quel chef-d’œuvre
on pourrait faire!

Il suffirait que M. Massenet eût un accès de génie.

A Londres, on comprend d’une manière un peu différente les
ballets politiques. Un directeur de music-hall, sachantle danger
des exhibitions de femmes nues, et voulant donner à ses specta-
teurs un tableau vécu des défaites électorales, a été trouver un

des blackboulés les plus notoires, dans les dernières élections
anglaises, et lui a fait la proposition suivante :

— A X..., vous avez prononcé un discours absurde qui a
été la cause de votre non-élection, et à cette occasion, vous
avez reçu en pleine figure, des tomates, des carottes, des œufs
pourris et autres projectiles.

— Parfaitement, mais pourquoi raviver ces souvenirs?

— Je vais vous le dire. Venez à mon théâtre, et nous reconsti-
tuerons cet épisode assurément original. Sur la scène, et dans
un décor bien choisi, vous referez votre discours idiot tel que
vous l’avez prononcé. Des figurants vous jetteront à la tête des
tomates, des carottes et des œufs pourris. Ce sera d’une folle
gaîté, sinon pour vous, du moins pour le public. Nous aurons le
véritable document humain, tel que le rêvait Zola; on ne sau-
rait approcher plus près de la vérité toute nue, une nudité qui
ne tombe pas sous l’action de la loi. Et, voyez quel intérêt pour
les gens qui n’ont jamais assisté à une réunion électorale. Spec-
tacle en même temps amusant, instructif, et réservé en matinée
aux familles qui ne savent comment employer leur dimanche
biblique. Je vous offre quinze cents francs par semaine.

Le candidat malheureux a immédiatement accepté.

Nos Q. M., avec leurs quinze mille francs par an, ne touchent
que trois cents francs par semaine. Si ce spectale venait à pren-
dre chez nous, il y aurait tout avantage, pour un candidat, à être
blackboulé, conspué et couvert d’ordures, d’immondices, • et
d’œufs pourris. Il pourrait dire fièrement à son heureux con-
current :

—- Je ne suis pas élu, c’est possible, je suis dégoûtant et sali...
mais je gagne cinq fois plus que vous.

Argument qui, dans une démocratie bien organisée, a sa va-
leur

*

* *

Le devoir conjugal! Que de réclamations les épouses ont for-
mulées à ce sujet! Le temps qui augmente l’amitié affaiblit
l’amour. Etant donné que l’état de mariage est éternel, du
moins au point de vue religieux, il ne faut pas trop s’étonner si
les conjoints éprouvent à la longue quelques mécomptes.

Mais, jusqu'ici, ces dames se plaignaient plutôt de la pénurie
que de l’excès des caresses. Or, voici que, devant la quatrième
chambre du tribunal civil de la Seine, comparaissait dernière-
ment une noble et honneste dame exposant, avec une remar-
quable tranquillité, que son mari lui avait prodigué certaines
caresses spéciales « bonnes peut-être entre amant et maîtresse,
mais dont un mari respectueux devrait s’abstenir à l’égard de lu
mère de ses enfants ».

— Ben, mon colon ! qui qu’aurait supposé, au siècle de la fraternité
que C. G. T., ça voulait dire : « Cassons la G. aux Troupiers » ?
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