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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0567
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Ces messieurs des Pompes funèbres réclament un costume plus,gai...
Allons, l'Administration, un bon mouvement ! Avec peu de chose, vous
pouvez leur donner satisfaction.

LES POTINS DE PARIS

par SNOB

grise et d’un pantalon garance, diront à leur père : « Quel est
donc ce vénérable vétéran? »

Et les pères répondront gravement, en baissant la voix :

■— Chut! c’est un malheureux qui a osé se faire nommer
député contre un candidat du Gouvernement.

Et à ses titres déjà si nombreux, Arehimbaud, sur ses cartes
de visite, ajoutera :

Doyen cle l'armée française.

Maintenant, peut-être le libéré Arehimbaud a-t-il été victime
d’une simple fumisterie. Ce serait encore plus drôle.

Je ne sais comment l’autre doyen, celui de la Comédie-Fran-
çaise, emploie ses vacances, mais les feuilles publiques nous ont
renseigne sur-les loisirs du « rugisseur » en second, j’ai nommé
le génial de Max. Nous avons déjà raconté l'ardeur qu’il
apportait au rôle de Samson, au théâtre de verdure du Pré-
Catelan, alors qu’entre deux alexandrins, il priait le public de
« ne pas se payer sa gueule », — espérons que ce n’était pas la
fameuse gueule avec laquelle Samson exterminait les Philistins
—- mais voici que le talentueux artiste prétend également triom-
pher comme auteur dramatique. Il vient, en effet, de terminer le
livret d’une pantomime qui, assurément, ne sera pas banale.
Nous reproduisons textuellement le sujet :

« Un nègre aime une jeune fille qui repousse son amour, à
cause de sa couleur. Pour se blanchir, le nègre ne trouve rien
de mieux que de se | eindre au blanc de céruse... Et il meurt,
en murmurant le nom de sa bien-aimée ».

On avait déjà dit : » Le nègre est un esclave noir qui devient
marron quand il se sauve. » Si non e oero... Il y avait pourtant
une idée: Chocolat cher àFootit devenait Séverm cher à Catulle
Mendès; mais peut-être, songeait-il, en mourant, qu’une blan-
che vaut deux noires.

C’est d’ailleurs l’avis de la princesse sénégalaise Dinora^oulo,
surnommée « la princesse Chocolat ». Celle-ci prétend prendre
part au prochain concours de beauté qui va avoir lieu à Sou-
thend. L’organisateur du concours avait d’abord télégraphié à
la princesse de s'abstenir, en raison des... préventions locales.
Cet euphémisme ne manquait fias de couleur; mais la candi-
date répondit par un télégramme de but en blanc, disant qu’elle
maintenait sa candidature et qu’elle viendrait personnellement
faire appel aux hautes autorités municipales.

L’organisateur se rendit compte que la princesse Chocolat
était résolue à se porter aux pires extrémités. Tout le monde
n’a pas lame belliqueuse de Footit. Ne frappe pas une négresse
même avec une rose blanche; et, plutôt que de se livrer à un

Il est probable que les revues de fin d’année consacreront de
nouvelles scènes aux malheurs du citoyen Arehimbaud. Ça
devient palpitant comme une Histoire du soldat Latude, ou
30 ans de captivité militaire.

Donc, ledit Arehimbaud, ayant eu le malheur d’être nommé
députe contre un candidat agréable au Gouvernement, vit son
élection annulée parce qu’il n’avait pas accompli régulièrement
son temps de service militaire; et immédiatement le général
Picquart dit, comme Robert Macaire devant la fafneuse malle :

— Ce jeune homme doit être à moi.

Il lui mit la main au collet, et l'incorpora dans je ne sais quel
régiment de ligne. Mirabeau s’était mué en Pitou.

— Pardon, dit le Pitou malgré lui, mais j’ai un frère sous
les drapeaux; je dois être libéré.

— Il doit être libéré, opina le colonel.

— Il doit être libéré, confirma le général.

— Nonobstant, que je vous dis qu’il fera son service quand
même, ronchonna le ministre.

Pitou récalcitra, fit de la rouspétance et s’adressa au Conseil
d’Etat. Le procès dura longtemps; pendant ce temps-là, Arcliim-
baud pivotait, et ça « bardait jusqu’à la gauche ». Enfin, le Con-
seil d’Etat le libéra : ô joie ! ô ivresse!

Il y a donc une justice à Grenelle. 11 rend ses effets militaires,
endosse son joli compPt cléricalo-bourgeois, et offre une tour-
née de vin à la chambrée, tandis que les camarades i’acclament
avec enthousiasme.

— Ah ! mon colon ! ce qu’on a rigolé ! Allons, adieu, mon vieux
frangin. Amitiés au dab, le père Q. M.

Mais le subtil Picquart ne désarma pas devant ce citoyen
désarmé.

A peine Arehimbaud avait-il franchi le seuil de la caserne,
qu’il recevait une convocation pour accomplir, en qualité de
réserviste, une période de dix-sept jours, à Montélimar (spécia-
lité de nougats et de présidents de République).

Libéré comme « actif », il était repris comme « réserviste ».

Quand il aura fini sa première période, on le repincera pour
la seconde, puis pour la troisième ; puis, comme territorial; puis,
comme réserviste de territoriale, etc.

Ça peut durer dix ans, vingt ans,

Ça peut durer tout le temps.

Et plus tard, nos petits-enfants, en voyant un vieillard à barbe
blanche, décoré des palmes académiques, affublé d’une capote

errrrr...

elle. — Votre discours est un peu décousu..

la voix. — Parce que ...parle dans téléphphph... sans fil...
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