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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0680
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necessaires pour les décider à boire : A bon vin, pas d' « en-
seigne »!

* ’ * .

Décidément, tous les secrétaires d’Etat se « dessalent », si
j’ose emprunter ce terme au vocabulaire de M. d’Haussonville.
Ap rès M. CLéron, de qui je viens de chanter le juste los, après
M. Dujardin-Beaumetz, que je célébrerai quelque jour sur le
mode lyrique et en m’accompagnant sur la harpe sans pédales,
(tel Sa Gracieuse Majesté David), voici que leur collègue des
Postes et Télégraphes (j’omets à dessein les Téléphones, dont
on peut dire qu’ils sont comme s’ils n’étaient point), voici que
M. Symian, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Lente de s’im-
poser à l’admiration publique.

Et. pour ce, vlan! il installe un bureau de poste dans le local
qui fut, sous le nom de la Maison Dorée, un restaurant fameux!

Et ce sera, nous dit-on, un bureau de poste modèle !

Ouais. Nous nous contenterions d’une simple « copie », pourvu
qu’elle fût réussie, de tels bureaux étrangers, et, par exemple,
belges, qui n’ont point du tout la prétention d’être « modèles »,
mats où l’on n’est pas obligé d’attendre vingt-cinq minutes pour
obtenir un timbre.

Espérons, pourtant, et, par pure gentillesse, abstenons-nous
défaire remarquer à M. Symian que bonne renommée vaudrait
mieux que Maison Dorée. Il ne faut pas décourager un homme
qui proclame tant de résolutions excellentes.

Si l’on en croit les communiqués officieux, le nouvel établis-
sement postal constituera « une véritable attraction parisienne »
(ainsi!), et sans doute sera-t-il porté sur l’it'néraire des Cook’s
touristes. Mais s’il veut que le succès en soit durable, pourquoi
le grand-maître des P. T. T. n’y installerait-il pas, l’ayant à
prix d’or arraché à l’administration des postes de la Nouvelle-
Zélande, le receveur de Te-Uku? Voilà un numéro qui ferait
recette !

Il faut vous dire que le receveur des postes de Te-Uku est
dépourvu de bras plus encore que l’agriculture elle-même : il
n’en a pas du tout. De sorte qu’il lui est matériellement impos-
sible de faire des pieds et des mains pour satisfaire la clien-
tèle : il fait des pieds seulement, mais il en fait d’une façon si
prodigieuse que tout le monde est content.

C’est, en effet, avec ses pieds iet avec quoi voudriez-vous que
ce fût d’autre"?), que ce fonctionnaire manchot, mais singulière-
ment ingambe, exécute tout ce qui concerne son emploi, libelle
les mandats, enregistre les « chargements », tamponne les lettres
(nous avons, d’ailleurs, vu, dans un music-hall, l’an passé, un

Nous voulons être indépendants, nom d'un pélzard!
Alors, pour commencer, nous nous offrons un tzar!

zizi-bamuoui.a, qu'on aoait cru le fils d'une ne’gresse et d'un gorille...
et qui n'est qu'un chimpanzé. — Eh! mon petit! si tu n’es pas homme-
singe, sois au moins singe-homme, cest moins flatteur mais intéressant
tout de même au point de vue scientifique. Dessins de Métivet.

« artiste » qui peignait avec ses pieds tout aussi mal que beau-
coup d’autres avec leurs mains).

N’hésitez pas, monsieur Symian ! Engagez le receveur de Te-
Uku. Avec ce Néo-Zélandais, la Maison Dorée postale refusera
du monde.

Une autre attraction, plus admirable encore, consisterait à
doter le « bureau-modèle » d’un ou deux employés complaisants.
Mais je vous entends : vous me dites que, pour cela, il serait
nécessaire que le Parlement vous votât de nouveaux crédits...

Je n’insiste pas : il ne faut pas demander l’impossible.

*

* *

Dans un numéro récent, la Gazette des Sapeurs-Pompiers
donnait de précieux conseils pratiques sur la meilleure façon de
sauver les gens qui se noient. Espérons que, pour n’être pas en
reste avec son confrère, le Bulletin des Agents de la Brigade
Fluviale nous révélera prochainement le moyen le plus efficace
d’éteindre les incendies. En attendant, écoutons les sapeurs,
dont il serait injuste de méconnaître les bonnes intentions
(sapeurs d’un bon naturel).

Tout d’abord, quand vous apercevez une personne qui se noie,
si vous n’avez pas de barque sous le pied, renoncez à la secourir,
si vous ne savez pas nager: vous compliqueriez la situation.

Si vous savez nager, vous pouvez risquer le coup ; mais, d a-
bord, dévètez-vous complètement... Et ici je cite mon auteur:

« Enlevez surtout vos chaussures. Une fois dans la rivière, le
fleuve ou la mer, criez à la victime avec autorité :

« — Vous êtes sauvé!

« Et vous la prenez par les cheveux, et c’est par les cheveux
que vous devez la tenir jusqu’au moment où vous touchez la
rive ».

Les personnes qui voudraient éventuellement repêcher des
noyés feront leur profit de ces sages avis; celles qui voudraient,
le cas échéant, être repêchées, feront bien aussi de les méditer
et d’en tirer toutes conclusions utiles : comme on le voit, le salut
du noyé ne tient qu’à un cheveu; il sera saisi comme l’occa-
sion. Donc, tous ceux qui tiennent à ne pas périr au sein de
l’onde doivent renoncer à la coupe Bressant et, à plus forte
raison, à se faire passer le crâne à la tondeuse. Les coiffures
léonines chères aux rapins sontles plus recommandables.

Oui... mais, hélas! que ceci est affligeant pour certaines per-
sonnalités bien parisiennes! Qu’adviendrait-il de M. Caillaux,
si, d’aventure, il tombait dans la Seine en sortant de la Chambre?
(Et, si M. Caillaux se noyait, l’impôt sur le revenu serait
enterré!) Qu’adviendrait-il de tous ceux qui ne demanderaient
pas mieux que d’arborer des tignasses absaloniennes, mais qui
ne peuvent pas? Qu’adviendrait-il de M. Pierre Wolff? Qu’ad-
viendrait-il de M. Arthur Meyer? Qu’adviendrait-il du soussigné?

WlLLY.
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