L’ENSEIGNEMENT GRATUIT
OBLIGATOIRE ET PAS PRATIQUE !
— Chez la marquise de Pantin? J’y ai déjà été : c'est un vieux monsieur!
Pçssin 4e
l’affaire
— Enfin, qu'est-ce que vous attendez de moi?
— Simplement ce que la petite Meg donnait
à 1’ « homme de la campagne »... ce que vous
avez de plus exquis! DessinUTskr.
GOMME QUI DISAIT...
— oBeaucoupdefruitspourrien..!» comme
disait ce vieillard chez lequel les pruneaux
ne pouvaient combattre la constipation.
— « Aie deux toits, le Ciel t’aidera! »
comme disait le propriétaire de deux mai-
sons de rapport.
— . Il y a commencement à tout! » comme
disait Dieu en créant le monde...
— 'i Le Temps, c’est de l’argent !» comme
disait M. Adrien Hébrard...
— a Mauvais temps aujourd’hui! » comme
disait Noé le quarantième jour du déluge.
— « Il faut que tout le monde vive... ! »
comme disait Deibleren touchant ses émo-
luments.
— « Un malheur n’arrive jamais seul...! »
comme disait ce veuf qui, le jour de la mort
de sa femme, cassait sa belle pipe en écume.
— « Vous n’aurez qu’à me faire cygne ' »
comme disait feu Jupin à la môme Lécla
Sam Weller.
Quand j’eus atteint mes cinq printemps,
papa me conduisit à l’école.
J’appris Y alphabet...
Mais je n’en restai heureusement pas là !
A six ans, je connaissais le Renard et
les raisins...
A huit ans, on me révéla que le traité de
Westphalie avait été signé en 1648, pour
mettre fin à la guerre de 30 ans...
A dix ans, je savais que la Guyenne
avait formé 7 départements...
A douze ans, on m’inculqua que 16 était
la racine carrée de 256...
Enfin, à quinze berges, je pouvais affir-
mer, sans hésiter, que l’histoire naturelle
se divisait en trois branches : la Zoologie,
la Botanique et la Géologie.
Pensant que j’avais une instruction suf-
fisante pour pouvoir gagner ma vie, l’au-
teur de mesjours me retira alors de l’école.
Je fus placé dans le commerce.
Toute la journée, j’entendis parler de
colis-postaux (?), franco de port(?j, de ras-
sortiments!?), de récépissés (?i ; on me de-
manda d’établir un bordereau de traites
(sic) et je ne sais plus quoi, encore !
Comme j’avais l’air abruti, le patron me
flanqua son pied au derrière, et à la porte,
en me disant :
-— Retournez à l’école !
Je réintégrai le foyer.
Papa m’attendait.
— Je parie, me dit cet homme perspi-
cace, dès le seuil, que tu n’as pas été fichu
de t’en tirer?... Mais, petit malheureux!
qu’est-ce que tu as donc appris à l’école?
Je me récriai :
— T’es épatant !... J’ai appris des tas de
choses à l’école... Que 2 et 2 font 4! Que
l’Amérique a été découverte en 1492 par
Christophe Colomb ! Que la Seine arrose
Troyes, Paris, Rouen et Le Havre ! Que le
haricot est une plante de la famille des
légumineux !... Mais, tout de même, c’est-y
de ma faute si, dans cette boîte-là, on ne
m’a pas demandé tout ça !
Papa est resté assis...
Général Pouchtrick.
OBLIGATOIRE ET PAS PRATIQUE !
— Chez la marquise de Pantin? J’y ai déjà été : c'est un vieux monsieur!
Pçssin 4e
l’affaire
— Enfin, qu'est-ce que vous attendez de moi?
— Simplement ce que la petite Meg donnait
à 1’ « homme de la campagne »... ce que vous
avez de plus exquis! DessinUTskr.
GOMME QUI DISAIT...
— oBeaucoupdefruitspourrien..!» comme
disait ce vieillard chez lequel les pruneaux
ne pouvaient combattre la constipation.
— « Aie deux toits, le Ciel t’aidera! »
comme disait le propriétaire de deux mai-
sons de rapport.
— . Il y a commencement à tout! » comme
disait Dieu en créant le monde...
— 'i Le Temps, c’est de l’argent !» comme
disait M. Adrien Hébrard...
— a Mauvais temps aujourd’hui! » comme
disait Noé le quarantième jour du déluge.
— « Il faut que tout le monde vive... ! »
comme disait Deibleren touchant ses émo-
luments.
— « Un malheur n’arrive jamais seul...! »
comme disait ce veuf qui, le jour de la mort
de sa femme, cassait sa belle pipe en écume.
— « Vous n’aurez qu’à me faire cygne ' »
comme disait feu Jupin à la môme Lécla
Sam Weller.
Quand j’eus atteint mes cinq printemps,
papa me conduisit à l’école.
J’appris Y alphabet...
Mais je n’en restai heureusement pas là !
A six ans, je connaissais le Renard et
les raisins...
A huit ans, on me révéla que le traité de
Westphalie avait été signé en 1648, pour
mettre fin à la guerre de 30 ans...
A dix ans, je savais que la Guyenne
avait formé 7 départements...
A douze ans, on m’inculqua que 16 était
la racine carrée de 256...
Enfin, à quinze berges, je pouvais affir-
mer, sans hésiter, que l’histoire naturelle
se divisait en trois branches : la Zoologie,
la Botanique et la Géologie.
Pensant que j’avais une instruction suf-
fisante pour pouvoir gagner ma vie, l’au-
teur de mesjours me retira alors de l’école.
Je fus placé dans le commerce.
Toute la journée, j’entendis parler de
colis-postaux (?), franco de port(?j, de ras-
sortiments!?), de récépissés (?i ; on me de-
manda d’établir un bordereau de traites
(sic) et je ne sais plus quoi, encore !
Comme j’avais l’air abruti, le patron me
flanqua son pied au derrière, et à la porte,
en me disant :
-— Retournez à l’école !
Je réintégrai le foyer.
Papa m’attendait.
— Je parie, me dit cet homme perspi-
cace, dès le seuil, que tu n’as pas été fichu
de t’en tirer?... Mais, petit malheureux!
qu’est-ce que tu as donc appris à l’école?
Je me récriai :
— T’es épatant !... J’ai appris des tas de
choses à l’école... Que 2 et 2 font 4! Que
l’Amérique a été découverte en 1492 par
Christophe Colomb ! Que la Seine arrose
Troyes, Paris, Rouen et Le Havre ! Que le
haricot est une plante de la famille des
légumineux !... Mais, tout de même, c’est-y
de ma faute si, dans cette boîte-là, on ne
m’a pas demandé tout ça !
Papa est resté assis...
Général Pouchtrick.