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Le rire: journal humoristique — N.S. 1909 (Nr. 309-360)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23996#0025

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tjueur ou vaincu, il devait toucher cinquante mille dollars, ce qui,
si je sais compter, représente environ deux cent cinquante mille
francs de notre monnaie. Il a son pain assuré...

— Oh ! ça... en fait de pains, il a été servi : Johnson lui en a
flanqué pour jusqu’à la fin de ses jours!

*

* *

Célébrons aussi, avec tous nos confrères, sans distinction
d’opinions, la bienfaisance de la cantatrice qui vint au secours
d’un pauvre homme que malmenaient une femme en tablier et
des agents de la police municipale. S’étant informée, la pension-
naire de MM. Messager et Broussan apprit que son protégé, un
étranger ignorant de nos usages, n’avait point acquitté le montant
de la dette — dix centimes — par lui contractée envers la femme
au tablier, celle-ci n’étant rien moins que la propre gérante d’un
chalet de nécessité où l’homme, le croyant gratuit, avait fait,
entre autres choses, un bref séjour.

Violemment émue dans son cœur, la chanteuse remit un louis
au délinquant. Grâce à ce don magnifique, celui-ci pourra
retourner deux cents fois dans l’établissement précité sans avoir
à redouter l’intervention des gardiens de la paix. Peut-être même
obtiendrait-il, à forfait, un abonnement d’un an.

Ce menu fait, qualifié de « divers », a fait le tour de la presse
sous ce titre : « La Cantatrice et l’Etranger ». C’est presque un
titre de fable, et, comme une fable, ce récit comporte une mo-
ralité : à savoir que Dieu, comme le dit Racine, Dieu ne laissa
jamais ses enfants au besoin... Vive l’apologue, monsieur!

*

* *

Un siège est vacant à la Chambre des communes. Sir J.-S.
Raukin l’ambitionne; il l’obtiendra sans doute, si les électeurs
sont en majorité de fervents sportsmen. Dans une circulaire que
le comité qui patronne sa candidature a fait imprimer à cent
mille exemplaires, on lit, en effet :

» Sportsman actif et entreprenant, sir Raukin a eu le nez
« brisé dans un assaut de boxe, un doigt cassé au polo, une
« jambe démolie au foot-ball. Après avoir quitté Oxford, il
« voyagea. Il a tiré le bouquetin, la chèvre blanche, l’ours blanc

l'impôt sur le revenu ne lui revient pas

. Entraîné parle fâcheux exemple d’un énergumène qui a« agressionné »
le Président pour lui tirer la barbe, un rentier forcené vient de se jeter
sur M. Caillaux, dans le coupable dessein de lui arracher les cheveux.

M. Tortue, un employé impotent (pardon, important!) : il est chargé
d’établir l’horaire des retards officiels. Dessins de Métivf.t

« et l’ours gris dans les Montagnes Rocheuses, et il fut griève-
« ment mordu par les sangsues en chassant le bison dans la
« Malaisie. Ce sont là des titres. »

Evidemment, sir J.-S. Raukin est, jusque dans son cartilage
nasal, « rompu » à tous les exercices du corps. S’il est aussi
bien entraîné aux luttes parlementaires, il ira loin!

*

* *

Malgré les incessants efforts du Touring-Club, beaucoup
d’hôtels de province sont encore bien loin d’offrir aux voyageurs
toutes les garanties d’hygiène et de confort désirables. Com-
bien, à cet égard comme à tant d’autres, les Eiats-Unis nous
sont supérieurs ! Tenez, méditez-moi ce « règlement » affiché
dans les chambres de l’unique hôtel d’Oklahoma :

« Un supplément sera exigé des gentlemen qui se coucheront
» tout bottés.

« Trois coups frappés à la porte indiqueront qu’un meurtre
« vient d’avoir lieu dans la maison et qu’il faut se lever.

« Prière de ne pas enlever les briques qui sont dans les ma-
« telas.

« S’il pleut dans la chambre, il y a un parapluie sous le lit.

« Le propriétaire ne répond pas des bijoux, même déposés à
la caisse.

« Il est formellement interdit de tirer des coups de revolver
dans les chambres après minuit et avant cinq heures du matin.

« Au cas où l’essuie-main ferait défaut, servez-vous d’un coin
du rideau.

« Le salon est ouvert à tous les locataires ; mais ceux-ci sont
« priés de ne cracher que sur le parquet. »

Au-dessus de ce texte inviteur, se détachent, en grandes capi-
tales, quatre mots : MAISON DE PREMIER ORDRE.

*

* *

Le musicien X..., du 24e de ligne, vient d’écoper « quatre
joui s de consigne, ordre du chef de musique, pour avoir, pen-
dant toute la répétition, joué avec le soulier de son voisin. »

Etrange instrument!

Willy.
 
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