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Le rire: journal humoristique — N.S. 1909 (Nr. 309-360)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23996#0033

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LA LEÇON DE CHANT

— Madame fait dire à monsieur le professeur
qu’elle prendra sa leçon de piano dans la chambre
à coucher.

Dessin de Kober.

ensemble, sans que personne en sache rien. Marberoux ne
serait pas mort, la comtesse non plus; le comte ne serait pas
devenu paralytique, il n’aurait pas renié sa fille, ni tué son
neveu. Bref, si Mm* de Croix-Vitré, au lieu de faire sa Lucrèce,
s’était contentée de cocufier son mari comme tout le monde,
tout aurait été pour le mieux.

C’est ce que démontre péremptoirement la pièce de MM. Jules
Mary et Rochard. La Beauté du Diable a été applaudie, le
public de l’Ambigu s’est mouché, il a pleuré, crache et toussé.
Bref un succès. 11 faut donc en conclure que le public a été
converti aux idées des auteurs, autrement dit qu’il ne reste
plus, dans le quartier du Château-d’Eau, une seule mère de
famille qui ne soit disposée à tromper son mari, au besoin sur
un banc, pour épargner à sa famille les pires catastrophes.

Si ce n’est pas là ce que vous appelez exciter les mères de
famille à la débauche, je me demande ce qu’il vous faut.

Qu’en pense M. Bérenger? Léo Marchés.

Potins de loges et bruits de coulisses

Quelques étrennes utiles reçues par nos principales person-
nalités théâtrales au 1er janvier 1909 :

M. Broussan, un petit messager de la place de la Concorde;

M. Messager, deux brochures : Brouillés depuis Wagram et
Embrassons-nous, Folleville '

Leurs commanditaires, le guide du capitaliste et du rentier en
quête de bons placement-;

M. Jules Claretie, un baiser de M. Jules Bois et la romance
célèbre des Dragons de Villars : « Espoir charmant, Silvain
m’a dit je t’aime .. »

M. Huguenet, une chandelle (cadeau de MM. Mirbeau et Na-
tanson, qui la lui doivent):

M. Albert Carré, un décret lui donnant la direction de tous
les théâtres subventionnés et la commande des décors de tous
les autres ;

Joseph Prudhon.

LE RIRE AU THÉÂTRE

Les gens candides s’indignent à la récente
polichinellerie que M. Mirbeau vient de faire
jouer au Théâtre-Français, avec la collabo-
ration du président Ditte. Ce qui prouve que
les gens candides ont de l’indignation en trop.
Car, en somme, il n’est pas dangereux, ce ba-
ron Courtin, qui a l’air de nous répéter, à
chaque réplique, avec une satisfaction non
dissimulée: « Suis-je assez crapule, hein?...
Non, mais le suis-je assez? » Des personna-
ges de ce genre, nous en avons vu déjà dans
maint vaudeville où ils provoquaient simple-
ment le gros rire. Et personne ne s’avisait
de crier à l’immoralité.

Par contre, un théâtre joue en ce moment
une pièce profondément immorale. Ce n’est
pas la Comédie-Française, c’est l’Ambigu.
Parfaitement! L’Ambigu, le vertueux Ambigu,
l’Àmbigu où, par définition, le vice doit tou-
jours être-puni et récompensée la vertu, nous
offre, sous les signatures honorables etde tout
repos de MM. Jules Mary et Rochard, une
pièce, la Beauté du Diable, qui est une exci-
tation des mères de famille à la débauche.

En effet, que voyons-nous, dan' la Beauté
du Diable1?Suivez-moi bien. Au premier acte,
la vertueuse comtesse de Croix-Vitré, pour-
suivie par les assiduités d’un certain Marbe-
roux, lequel lui lait une cour pressante sur
un banc de bois, plonge dans le sein de ce
satyre un couteau de chasse de forte taille.
Mais le satyre, avant de mourir,se venge en
dénonçant faussement Mme de Croix-vitré
comme sa maîtresse. D’où, complications et
catastrophes sans nombre.

M. de Croix-Vitré, mécontent, refuse de re-
connaître comme sa fille la douce Rose Lison,
qui naît quelques mois plus tard pendant l’en-
tr’acte. La comtesse se tue en se jetant dans
un précipice etson mari, devenu pàralytique,
ne recouvre l’usage de ses membres que pour
en assassiner un de sa propre famille, son
neveu Laurent de Croix-Vitré.

Que de catastrophes causées par le geste
violent mais vertueux de la comtesse ! Que
serait-il arrivé de tout cela si, au contraire,
Mme de Croix-Vitré avait cédé au satyre Mar-
beroux et trompé son mari sur le banc? Rien,
absolument rien. Ils auraient continué tran-
quillement à banqueter — si j’ose dire —

LIQUEUR

BÉNÉDICTINE

Exguise Digestive
 
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