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https://doi.org/10.11588/diglit.23996#0829
LE GUIDE DE L’ÉTRANGER A PARIS
Ainsi à l’article : voiture,
ils savent qu’ils ne doivent
pas donner plus de trois
sous de pourboire, nonobstant
les réclamations.
Ah ! c’est bien fini aujour-
d’hui, ces fortunes faites sur
les étrangers de passage
dans la capitale. Ils arrivent
tous armés d’un bon guide
Cook ou autre qui les met
en défense contre les es-
tampeurs.
Pour l’hôtel ils sont assurés d’une
chambre confort moderne pour 2 fr. SO,
service compris.
Ils savent qu’ils doivent prendre leur
repas dans des restaurants de premier ordre
à 1 fr. 10, sans jamais se laisser coller un sup-
plément piège à « poires ».
11 leur est prescrit de s’en aller à pas lents par les rues, san
crainte de bousculade, l’urbanité du Parigot étant réputée à l’Etranger
il n’y a aucun danger â parcourir les
grandes voies de Paris, uniques au
monde pour leur sécurité.
On les met surtout en garde contre le garçon
rie café parisien, une plaie sociale. Deux sous de
pourboire pour rester une heure à une terrasse à
lire tous les journaux et à regarder défiler le
Tout-Paris, c’est bien suffisant.
Pour les musées, le mieux
est d’acheter un catalogue
et des photos car, depuis
longtemps, les chefs-d’œuvre
sont invisibles.
Au théâtre, pour bien voir, prendre toujours les
fauteuils d’orchestre, seules places où, depuis la
suppression des chapeaux de dames, on ait quelque
chance de voir le manteau d’Arlequin.
Pour l’article Cythère, voir les feuillets roug
Bien consulter les prix et n’en pas démordre.
Ne prêter aucune attention, par la suite,
aux réclamations et violences. Pro'îSler.
crier sans crainte du scandale.
: Demander l’aide de po-
licemen et sc faire con-
duire près du shérif.
S’il est absorit, réclamer:aide et secours à scs subalternes
qui vous traiteront àvee les égards dus aux étrangers.
Et, si le séjour de Paris ne vous con-
vient pas, prendre le premier train en
partance pour Nice en vous écriant :
« Ingrat Paris, tu n’auras pas mon
argent ! »
Dessin de Léonce Burrf.t.
Ainsi à l’article : voiture,
ils savent qu’ils ne doivent
pas donner plus de trois
sous de pourboire, nonobstant
les réclamations.
Ah ! c’est bien fini aujour-
d’hui, ces fortunes faites sur
les étrangers de passage
dans la capitale. Ils arrivent
tous armés d’un bon guide
Cook ou autre qui les met
en défense contre les es-
tampeurs.
Pour l’hôtel ils sont assurés d’une
chambre confort moderne pour 2 fr. SO,
service compris.
Ils savent qu’ils doivent prendre leur
repas dans des restaurants de premier ordre
à 1 fr. 10, sans jamais se laisser coller un sup-
plément piège à « poires ».
11 leur est prescrit de s’en aller à pas lents par les rues, san
crainte de bousculade, l’urbanité du Parigot étant réputée à l’Etranger
il n’y a aucun danger â parcourir les
grandes voies de Paris, uniques au
monde pour leur sécurité.
On les met surtout en garde contre le garçon
rie café parisien, une plaie sociale. Deux sous de
pourboire pour rester une heure à une terrasse à
lire tous les journaux et à regarder défiler le
Tout-Paris, c’est bien suffisant.
Pour les musées, le mieux
est d’acheter un catalogue
et des photos car, depuis
longtemps, les chefs-d’œuvre
sont invisibles.
Au théâtre, pour bien voir, prendre toujours les
fauteuils d’orchestre, seules places où, depuis la
suppression des chapeaux de dames, on ait quelque
chance de voir le manteau d’Arlequin.
Pour l’article Cythère, voir les feuillets roug
Bien consulter les prix et n’en pas démordre.
Ne prêter aucune attention, par la suite,
aux réclamations et violences. Pro'îSler.
crier sans crainte du scandale.
: Demander l’aide de po-
licemen et sc faire con-
duire près du shérif.
S’il est absorit, réclamer:aide et secours à scs subalternes
qui vous traiteront àvee les égards dus aux étrangers.
Et, si le séjour de Paris ne vous con-
vient pas, prendre le premier train en
partance pour Nice en vous écriant :
« Ingrat Paris, tu n’auras pas mon
argent ! »
Dessin de Léonce Burrf.t.