fi III17 blonde, mince, est demandée d'urgence dans ville de
Uixlllü l’Est. Officiers et fonct. Env. photo. Ecrire Bureaux
du journal.
AlfrUinPI? après fortune faite, vieille maison avantageuse-
ItUllfllE/ ment connue. Tenue pendant trente ans par
même personne. Installation moderne. Forte limonade. Ecrire à X.
Ce journal ne parut que pendant quelques mois. Il publiait un
feuilleton intitulé Idéale Tendresse : c’était digne de la Bibliothè-
que rose. L’auteur, qui est un de mes amis, me disait avec mau-
vaise humeur :
— Crois-tu, dans un pareil canard, on me paie au tarif de la
reproduction !
Evidemment, on pouvait s’attendre à tout en pareille affaire,
sauf à la reproduction.
*
* *
M. Durand vient de lire, dans son journal, un bel article sur la
dépopulation.
— Bravo! s’exclame-t-il, ça, c’est tapé... Il est évident qu’un
peuple qui ne fait plus d’enfants est un peuple fichu. La France
perd une bataille par jour... Il faut lutter contre le fléau, c’est
un devoir patriotique. Repeuplons, repeuplons! Si j’étais plus
jeune, bien sûr, je prêcherais d’exemple.
M. Durand va voir le gérant de ses immeubles. Mauvaise nou-
velle : des réparations sont indispensables.
— Parbleu, dit M. Durand, ce sont ces affreux gosses qui ne
respectent rien, pas même mon papier peint. Aussi, je vous le
répète une fois pour toutes : « Je ne veux plus de locataires avec
enfants. Au choix, j’aime mieux les chiens : cela salit moins. »
M. Durand se rend à son usine. Un contremaître lui raconte
la visite d’un inspecteur du travail « rapport aux apprentis ».
— C’est ça, s’écrie M. Durand, encore des embêtements avec
ces « arpètes ». Flanquez-moi ça dehors... Je ne veux plus de
gosses dans mes ateliers ; cela ne m’attire que des ennuis. Ils
apprendront leur métier où ils voudront, cela m’est égal!
Son sous-directeur lui présente deux candidats à un modeste
emploi d’aide-comptable, en ce moment vacant. L’un a quatre
enfants, l’autre est célibataire. M. Durand choisit celui-ci et dit
au premier :
— C’est dans votre intérêt... Les appointements que je vous
paierais ne vous permettraient pas de nourrir convenablement
vos mioches.
M. Durand retourne à la maison. Sa femme est dans tous ses
états...
LES CONDITIONS DU m’aSTUVU
Sociétaire à trente-six douzièmes, trois cent soixante-quinze jours
de congé par an et une visite officielle de Molière. à genoux !
— Figure-toi, lui dit-elle, que la cuisinière est... je ne sais
comment te dire cela.
— Dis-le n’importe comment.
— Elle est enceinte! Une fille qui avait de si bons renseigne-
ments! Aussi, je lui ai donné ses huit jours et vivement!...
— Tu as bien fait!
M. Durand déclare : « La morale avant tout », d’autant plus
qu’une cuisinière enceinte, ce n’est pas appétissant. Après quoi,
il se met à écrire, pour le féliciter, à l’auteur du bel article sur
la dépopulation.
*
* *
Les prophétesses et autres sibylles nous prédisent toutes sortes
d’événements pour l’année qui commence... Le malheur, c’est
qu’elles restent dans le vague. J'ai demandé à Mme de Baby-
lone le nom du gagnant du Grand Prix de 1910 et elle m’a sim-
plement répondu :
— Des troubles graves éclateront dans un grand empire de
l’Est...
Quel empire? L’Allemagne? la Russie? la Chine?
Au fait, rien de plus facile que de prévoir ce qui se passera
en 1910. Je vous annonce donc :
Un concert de récriminations contre M. de Pontich;
Quelques incongruités de Pataud;
L’achat du manuscrit de Chantecler par un grand journal de
la planète Mars (prix : un milliard) ;
La mort d’un chef d’Etat (il en mourra bien un, dans le tas);
Un divorce extrêmement parisien (on peut même compter qu’il
y en aura plusieurs) ;
On parlera de la retraite de M. Jules Claretie, de la R. P., de
l’impôt sur le revenu, etc.;
Un banquier filera à Bruxelles avec les économies de ses
clients ;
Une ou plusieurs pièces de MM. de Fiers et Caillavet dépas-
sera ou dépasseront la centième;
L’Odéon reprendra YArlèsienne et le Palais-Royal, la Ca-
gnotte, etc., etc.
Aussi bien, pour se livrer à ce petit jeu, il suffit de feuilleter
une collection de journaux de l’année précédente. Les jours se
suivent et se ressemblent : les années aussi, c’est logique.
PlCK-ME-UP.
Uixlllü l’Est. Officiers et fonct. Env. photo. Ecrire Bureaux
du journal.
AlfrUinPI? après fortune faite, vieille maison avantageuse-
ItUllfllE/ ment connue. Tenue pendant trente ans par
même personne. Installation moderne. Forte limonade. Ecrire à X.
Ce journal ne parut que pendant quelques mois. Il publiait un
feuilleton intitulé Idéale Tendresse : c’était digne de la Bibliothè-
que rose. L’auteur, qui est un de mes amis, me disait avec mau-
vaise humeur :
— Crois-tu, dans un pareil canard, on me paie au tarif de la
reproduction !
Evidemment, on pouvait s’attendre à tout en pareille affaire,
sauf à la reproduction.
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* *
M. Durand vient de lire, dans son journal, un bel article sur la
dépopulation.
— Bravo! s’exclame-t-il, ça, c’est tapé... Il est évident qu’un
peuple qui ne fait plus d’enfants est un peuple fichu. La France
perd une bataille par jour... Il faut lutter contre le fléau, c’est
un devoir patriotique. Repeuplons, repeuplons! Si j’étais plus
jeune, bien sûr, je prêcherais d’exemple.
M. Durand va voir le gérant de ses immeubles. Mauvaise nou-
velle : des réparations sont indispensables.
— Parbleu, dit M. Durand, ce sont ces affreux gosses qui ne
respectent rien, pas même mon papier peint. Aussi, je vous le
répète une fois pour toutes : « Je ne veux plus de locataires avec
enfants. Au choix, j’aime mieux les chiens : cela salit moins. »
M. Durand se rend à son usine. Un contremaître lui raconte
la visite d’un inspecteur du travail « rapport aux apprentis ».
— C’est ça, s’écrie M. Durand, encore des embêtements avec
ces « arpètes ». Flanquez-moi ça dehors... Je ne veux plus de
gosses dans mes ateliers ; cela ne m’attire que des ennuis. Ils
apprendront leur métier où ils voudront, cela m’est égal!
Son sous-directeur lui présente deux candidats à un modeste
emploi d’aide-comptable, en ce moment vacant. L’un a quatre
enfants, l’autre est célibataire. M. Durand choisit celui-ci et dit
au premier :
— C’est dans votre intérêt... Les appointements que je vous
paierais ne vous permettraient pas de nourrir convenablement
vos mioches.
M. Durand retourne à la maison. Sa femme est dans tous ses
états...
LES CONDITIONS DU m’aSTUVU
Sociétaire à trente-six douzièmes, trois cent soixante-quinze jours
de congé par an et une visite officielle de Molière. à genoux !
— Figure-toi, lui dit-elle, que la cuisinière est... je ne sais
comment te dire cela.
— Dis-le n’importe comment.
— Elle est enceinte! Une fille qui avait de si bons renseigne-
ments! Aussi, je lui ai donné ses huit jours et vivement!...
— Tu as bien fait!
M. Durand déclare : « La morale avant tout », d’autant plus
qu’une cuisinière enceinte, ce n’est pas appétissant. Après quoi,
il se met à écrire, pour le féliciter, à l’auteur du bel article sur
la dépopulation.
*
* *
Les prophétesses et autres sibylles nous prédisent toutes sortes
d’événements pour l’année qui commence... Le malheur, c’est
qu’elles restent dans le vague. J'ai demandé à Mme de Baby-
lone le nom du gagnant du Grand Prix de 1910 et elle m’a sim-
plement répondu :
— Des troubles graves éclateront dans un grand empire de
l’Est...
Quel empire? L’Allemagne? la Russie? la Chine?
Au fait, rien de plus facile que de prévoir ce qui se passera
en 1910. Je vous annonce donc :
Un concert de récriminations contre M. de Pontich;
Quelques incongruités de Pataud;
L’achat du manuscrit de Chantecler par un grand journal de
la planète Mars (prix : un milliard) ;
La mort d’un chef d’Etat (il en mourra bien un, dans le tas);
Un divorce extrêmement parisien (on peut même compter qu’il
y en aura plusieurs) ;
On parlera de la retraite de M. Jules Claretie, de la R. P., de
l’impôt sur le revenu, etc.;
Un banquier filera à Bruxelles avec les économies de ses
clients ;
Une ou plusieurs pièces de MM. de Fiers et Caillavet dépas-
sera ou dépasseront la centième;
L’Odéon reprendra YArlèsienne et le Palais-Royal, la Ca-
gnotte, etc., etc.
Aussi bien, pour se livrer à ce petit jeu, il suffit de feuilleter
une collection de journaux de l’année précédente. Les jours se
suivent et se ressemblent : les années aussi, c’est logique.
PlCK-ME-UP.