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LE SPORT AMÉLIORE LA RACE (?!)
La lutte. Dessin de Mich.
UN SATYRE
Une fin d’après-midi qu’il sommeillait chez lui, dans un con-
fortable fauteuil, sur le grave Journal des Débats, le père
Gluglu (soixante-seize ans) vit entrer chez lui deux femmes,
pour ainsi dire en coup de vent.
Deux femmes, non, j’exagère; mais une jeune fille et une
furie, une véritable furie qui brandissait son pantalon (pardon,
c’est son parapluie qu’il faut lire) dans un accès de colère
chaude à faire éclater n’importe quel thermomètre n’ayant pas
la cuvette solide.
La furie et la jeune fille, vêtues du même manteau long et du
même chapeau abat-jour, se ressemblaient ainsi que deux sœurs.
D’ailleurs, je préfère vous le dire tout de suite : elles l’étaient,
sœurs.
La furie se précipita sur le pauvre père Gluglu et lui asséna
sur le crâne un formidable coup de parapluie, ce qui eut le don
de réveiller l’infortuné vieillard.
Il redressa sa haute taille.
— Qu’est-ce que c’est? interrogea-t-il grave et digne. Parlez,
madame !
—• Il y a, hurla la furie, que vous êtes un vieux saligaud, un
vieux dégoûtant, un être infect!
— Vous dites, madame? s’offensa le père Gluglu.
— Je dis que vous êtes un ignoble satyre et je vais vous faire
couper le cou par la police, Soleilland !
— Madame, madame, je ne comprends pas!
— Vous ne comprenez pas, crapule! Ah ! c’est ainsi que vous
attirez chez vous les jeunes filles de vingt-cinq ans!... Et pour-
quoi? Pour les violer!... Mais reconnaissez donc votre victime,
violeur d’enfant!... Reconnaissez-vous ma sœur, ma pauvre
sœur qui vous accuse !...
— Pardon, intervint alors la sœur d’une voix douce et
empreinte d’une relative distinction, ce n’est pas cet homme-là...
C’est celui du dessus! Delphi Fabrice.
— Qu’est-ce que tu as appris aujourd’hui à l’école?
— Une vérité, papa. Jouas est resté huit jours dans le ventre d’une
baleine. Dessin de Maréchal.