Où, quand tout dort,
Grâce au sommeil de la police,
Le pante n’entend pas que glisse
Vers lui la mort.
Vive la nuit chère aux Alphonses
Où Julot peut quand Paris pionce,
De son couteau,
Ouvrir la bourgeoise bedaine
Sans avoir à prendre la peine,
D’être un costaud !
Vivent les flics que tient la trouille,
La rue où l’raisiné mouille
Les pavés secs !
La fraîcheur où pousse sa plainte,
Le bourgeois qui subit l’étreinte
Des braves mecs !
Vive l’ombre, mère des frousses,
Le carrefour, veuf de la rousse,
Où l’on gémit,
Où l’on piouitte, où l’on hoquette,
Vers la place de la Roquette,
Passé minuit!
Vive la sinistre gonzesse,
Grande bringue à la lourde tresse,
Aux grands yeux noirs,
Qui, dans la nuit, passe et repasse,
Et vend le spasme où l’on trépasse,
Sur les trottoirs.
Vive la nuit où l’on se venge
Du luxe de celui qui mange
Trois fois par jour;
Quand l’ombre règne sur la ville
Le roi de Paris, c’est Mimile
Et Brin d’Amour !
Car on choisit quand on zigouille,
Le bourgeois avec sa grenouille
Par un beau soir,
Le pante le plus gris qui gueule,
La colombe qui rentre seule
A son perchoir.
LES NOUVEAUX BILLETS DE CENT FRANCS
Espérons qu’on en a fabriqué suffisamment pour qu’ils saient un
peu momsTrarès queTes anciens.
UN PETIT BAN POUR LE SYNDICAT DES OUVREUSES
— Nous demandons à travailler le matin, avant midi, pour avoir nos
soirées libres.
Vive l’heure douce où l’on casse
Le groin'du vadrouilleur qui passe,
Pauvre mortel !
L’heure où nous chuchotons ensemble
Pour préparer tout ce qui semble
Accidentel!
Vive la nuit où, loin des vaches,
Les plus braves se sentent lâches
Au moindre bruit,
Où l’on maraude, où l’on rapine,
Où librement on assassine,
Vive la nuit !
*
* *
Deux petites histoires de femmes.
Un de mes amis a retiré une fille du ruisseau. Il lui a donné
un domicile, une maîtresse de piano, une honorabilité. Pour
elle, il a fait toutes sortes de sacrifices qui l’ont à demi ruiné
et, de plus, brouillé avec sa famille. Mais la coquine le quitte,
sans un mot d’explication.
Des années se passent. Un jour, mon ami rencontre l’ingrate
qui sortait d’un immeuble de la rue des Francs-Bourgeois.
Tout ému, il lui demande :
— Que deviens-tu ?
— Moi? dit-elle en montrant l'enseigne... Tu vois, je me suis
établie marchande de reconnaissances !
*
* *
Autre histoire, dans le même genre. Un brave garçon s’épren^
d’une jolie fille et l'installe chez lui. Hélas ! Peu de temps après,
la maladie s’en mêle... La jolie fille s’alite, lutte contre la
mort. Son amant dépense pour elle toutes ses économies et
qu'est-ce donc que cela si l’on songe à ses angoisses, à ses
veilles, à ses larmes? Enfin, le mal est vaincu. La petite amie
entre en convalescence... Elle se lève et se regarde dans la
glace. Comme elle est maigre et pâle! ses cheveux sont tombés,
ses yeux sont enfoncés.:.. Elle est laide et le voit. Aussi, avec un
sourire triste, dit-elle à son amant :
— Dis donc, ce n’est pas encore sitôt que je pourrai te
tiT)mper! Pick-me-Up.
Grâce au sommeil de la police,
Le pante n’entend pas que glisse
Vers lui la mort.
Vive la nuit chère aux Alphonses
Où Julot peut quand Paris pionce,
De son couteau,
Ouvrir la bourgeoise bedaine
Sans avoir à prendre la peine,
D’être un costaud !
Vivent les flics que tient la trouille,
La rue où l’raisiné mouille
Les pavés secs !
La fraîcheur où pousse sa plainte,
Le bourgeois qui subit l’étreinte
Des braves mecs !
Vive l’ombre, mère des frousses,
Le carrefour, veuf de la rousse,
Où l’on gémit,
Où l’on piouitte, où l’on hoquette,
Vers la place de la Roquette,
Passé minuit!
Vive la sinistre gonzesse,
Grande bringue à la lourde tresse,
Aux grands yeux noirs,
Qui, dans la nuit, passe et repasse,
Et vend le spasme où l’on trépasse,
Sur les trottoirs.
Vive la nuit où l’on se venge
Du luxe de celui qui mange
Trois fois par jour;
Quand l’ombre règne sur la ville
Le roi de Paris, c’est Mimile
Et Brin d’Amour !
Car on choisit quand on zigouille,
Le bourgeois avec sa grenouille
Par un beau soir,
Le pante le plus gris qui gueule,
La colombe qui rentre seule
A son perchoir.
LES NOUVEAUX BILLETS DE CENT FRANCS
Espérons qu’on en a fabriqué suffisamment pour qu’ils saient un
peu momsTrarès queTes anciens.
UN PETIT BAN POUR LE SYNDICAT DES OUVREUSES
— Nous demandons à travailler le matin, avant midi, pour avoir nos
soirées libres.
Vive l’heure douce où l’on casse
Le groin'du vadrouilleur qui passe,
Pauvre mortel !
L’heure où nous chuchotons ensemble
Pour préparer tout ce qui semble
Accidentel!
Vive la nuit où, loin des vaches,
Les plus braves se sentent lâches
Au moindre bruit,
Où l’on maraude, où l’on rapine,
Où librement on assassine,
Vive la nuit !
*
* *
Deux petites histoires de femmes.
Un de mes amis a retiré une fille du ruisseau. Il lui a donné
un domicile, une maîtresse de piano, une honorabilité. Pour
elle, il a fait toutes sortes de sacrifices qui l’ont à demi ruiné
et, de plus, brouillé avec sa famille. Mais la coquine le quitte,
sans un mot d’explication.
Des années se passent. Un jour, mon ami rencontre l’ingrate
qui sortait d’un immeuble de la rue des Francs-Bourgeois.
Tout ému, il lui demande :
— Que deviens-tu ?
— Moi? dit-elle en montrant l'enseigne... Tu vois, je me suis
établie marchande de reconnaissances !
*
* *
Autre histoire, dans le même genre. Un brave garçon s’épren^
d’une jolie fille et l'installe chez lui. Hélas ! Peu de temps après,
la maladie s’en mêle... La jolie fille s’alite, lutte contre la
mort. Son amant dépense pour elle toutes ses économies et
qu'est-ce donc que cela si l’on songe à ses angoisses, à ses
veilles, à ses larmes? Enfin, le mal est vaincu. La petite amie
entre en convalescence... Elle se lève et se regarde dans la
glace. Comme elle est maigre et pâle! ses cheveux sont tombés,
ses yeux sont enfoncés.:.. Elle est laide et le voit. Aussi, avec un
sourire triste, dit-elle à son amant :
— Dis donc, ce n’est pas encore sitôt que je pourrai te
tiT)mper! Pick-me-Up.