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https://doi.org/10.11588/diglit.25441#0840
sera pour la semaine prochaine. Tant mieux d’ailleurs! Ce soir,
nous ferons un bon petit dîner d’amoureux, chez nous.
Le soir, M. et Mmo D... dînaient donc galamment, quand le
domestique apporta un « télégramme pour Madame ».
Mms D... l’ouvre, intriguée. El que lit-elle? Ceci :
« Bien arrivé. Affaire en très bonne voie. Espère réussir.
Tendresses. Ferdinand. »
Elle le pncsaà son mari qui manqua de s’effondrer en balbu-
tiant :
— < J’ai oublié de prévenir mon ami de Bruxelles que je
restais a, Paris, je veux dire que... Enfin, je ne sais plus!...
Et voilà encore un divorce à l’horizon.
*
* *
Nos grands magasins se sont modernisés depuis quelques
années, mais ils ne sont pas encore à la hauteur de leurs
rivaux anglo-saxons.
11 est, à Londres, un immense bazar où l’on vend de tout,
depuis des girafes d’occasion jusqu’à des livres de M. Edmond
Haraucourt.
Cet établissement a fait passer dans les journaux une réclame
qui commence ainsi :
MARIEZ-VOUS D’ABORD
NOUS NOUS CHARGEONS DU RESTE
Vous verrez qu’avant peu, le directeur fournira des virginités
» garanties sur facture » aux fiancés avec tache et, aux maris
fatigués, des... armes à répétition pour la nuit de noces.
A New-York, le grand magasin « les Galeries Washington »
a installé un vestiaire modèle.
Une cliente arrive avec son chien, son bébé et son mari. Elle
se rend au vestiaire, y dépose son mari, son bébé et son chien :
en échange, elle reçoit trois numéros.
Quand madame a terminé ses emplettes, elle appelle un chas-
seur et lui dit, en lui remettant ses numéros :
— Allez me chercher « ça ».
L’ordre est aussitôt exécuté. La cliente trouve ses trois
LES ÉTRENNES DE TOTO
LE DÉVORATEUR DU THÉÂTRE FRANÇAIS
l’en quoi ! monstre à gueule de four,
Va-t-il te falloir en pâture
Quinze ou vingt actes chaque jour?...
« Cominotaure de lecture ! »
— Parrain m’a fichu un ehemin de fer qu’a pas seulement de gré-
vistes.
Dessins de L. Métivet
» colis » à la sortie... Parfois, des erreurs se commettent. Une
dame s’écrie :
— Pardon!... Mon mari n’a pas de barbe! Et il est chauve..
Qu’est-ce que c’est que ce monsieur à tète de Mathusalem que
vous m’apportez? Remportez-moi ça...
11 arrive d'ailleurs — les Américaines sont si distraites— que
ces erreurs de maris ne sont constatées que trois ou quatre jours
après.
Mais il est un dernier progrès à accomplir : les clientes
auront le droit de laisser au vestiaire, non seulement leur bébé,
leur chien et leur mari, mais encore un monsieur en supplé-
ment : l’amant.
Après tout, c’est ce qui se fait déjà chez certains couturiers
bien parisiens.
*
* *
On joue actuellement à Paris une bonne quinzaine de revues
de fin d'année. Toutes sont montées avec un « luxe inouï », sont
« infiniment spirituelles » et « attirent un public suprêmement
élégant qui ne se lasse pas d’applaudir » ; du moins c’est ce qu’af-
firment les courriers de théâtre.
Je n’ai pas vu ces quinze revues, Dieu merci! Mais j’en ai
aperçu quelques-unes et je me suis fait raconter les autres. Eh
bien, dans toutes, il n’est question que d’homosexualité, A en
croire ces Aristophanes à la manque, le vice de Sodome est
devenu la monnaie courante à Paris, une monnaie dont l’unité
est la pièce de cinquante centimes. Paris regorge de Gitons et
les moralistes de caies-concerts ou de petits théâtres prétendent
remplir un austère devoir en flagellant (ils ne demandent peut-
être que ça!) les Diogénes qui passent leur temps à chercher un
homme...
Vraiment, sont-ils tant que cela?
Je crois, j’espère qu’on exagère. A Paris, on a si vite dit :
« C’est un mouchard », ou : « C’est une ...tablette ! » On lance cette
accusation comme une balle de caoutchouc et elle rebondit tout
le long du boulevard.
Que MM. les revuistes se rassurent : le sabotage de l’amour
n’est pas encore la loi commune et ce n'est pas au moment
où l’on s’efforce de saper la famille, qu’il faut combattre cette
tentative en disant qu’à Paris, il n’y a que des... neveux!
PlCK-ME-UP.
nous ferons un bon petit dîner d’amoureux, chez nous.
Le soir, M. et Mmo D... dînaient donc galamment, quand le
domestique apporta un « télégramme pour Madame ».
Mms D... l’ouvre, intriguée. El que lit-elle? Ceci :
« Bien arrivé. Affaire en très bonne voie. Espère réussir.
Tendresses. Ferdinand. »
Elle le pncsaà son mari qui manqua de s’effondrer en balbu-
tiant :
— < J’ai oublié de prévenir mon ami de Bruxelles que je
restais a, Paris, je veux dire que... Enfin, je ne sais plus!...
Et voilà encore un divorce à l’horizon.
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Nos grands magasins se sont modernisés depuis quelques
années, mais ils ne sont pas encore à la hauteur de leurs
rivaux anglo-saxons.
11 est, à Londres, un immense bazar où l’on vend de tout,
depuis des girafes d’occasion jusqu’à des livres de M. Edmond
Haraucourt.
Cet établissement a fait passer dans les journaux une réclame
qui commence ainsi :
MARIEZ-VOUS D’ABORD
NOUS NOUS CHARGEONS DU RESTE
Vous verrez qu’avant peu, le directeur fournira des virginités
» garanties sur facture » aux fiancés avec tache et, aux maris
fatigués, des... armes à répétition pour la nuit de noces.
A New-York, le grand magasin « les Galeries Washington »
a installé un vestiaire modèle.
Une cliente arrive avec son chien, son bébé et son mari. Elle
se rend au vestiaire, y dépose son mari, son bébé et son chien :
en échange, elle reçoit trois numéros.
Quand madame a terminé ses emplettes, elle appelle un chas-
seur et lui dit, en lui remettant ses numéros :
— Allez me chercher « ça ».
L’ordre est aussitôt exécuté. La cliente trouve ses trois
LES ÉTRENNES DE TOTO
LE DÉVORATEUR DU THÉÂTRE FRANÇAIS
l’en quoi ! monstre à gueule de four,
Va-t-il te falloir en pâture
Quinze ou vingt actes chaque jour?...
« Cominotaure de lecture ! »
— Parrain m’a fichu un ehemin de fer qu’a pas seulement de gré-
vistes.
Dessins de L. Métivet
» colis » à la sortie... Parfois, des erreurs se commettent. Une
dame s’écrie :
— Pardon!... Mon mari n’a pas de barbe! Et il est chauve..
Qu’est-ce que c’est que ce monsieur à tète de Mathusalem que
vous m’apportez? Remportez-moi ça...
11 arrive d'ailleurs — les Américaines sont si distraites— que
ces erreurs de maris ne sont constatées que trois ou quatre jours
après.
Mais il est un dernier progrès à accomplir : les clientes
auront le droit de laisser au vestiaire, non seulement leur bébé,
leur chien et leur mari, mais encore un monsieur en supplé-
ment : l’amant.
Après tout, c’est ce qui se fait déjà chez certains couturiers
bien parisiens.
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* *
On joue actuellement à Paris une bonne quinzaine de revues
de fin d'année. Toutes sont montées avec un « luxe inouï », sont
« infiniment spirituelles » et « attirent un public suprêmement
élégant qui ne se lasse pas d’applaudir » ; du moins c’est ce qu’af-
firment les courriers de théâtre.
Je n’ai pas vu ces quinze revues, Dieu merci! Mais j’en ai
aperçu quelques-unes et je me suis fait raconter les autres. Eh
bien, dans toutes, il n’est question que d’homosexualité, A en
croire ces Aristophanes à la manque, le vice de Sodome est
devenu la monnaie courante à Paris, une monnaie dont l’unité
est la pièce de cinquante centimes. Paris regorge de Gitons et
les moralistes de caies-concerts ou de petits théâtres prétendent
remplir un austère devoir en flagellant (ils ne demandent peut-
être que ça!) les Diogénes qui passent leur temps à chercher un
homme...
Vraiment, sont-ils tant que cela?
Je crois, j’espère qu’on exagère. A Paris, on a si vite dit :
« C’est un mouchard », ou : « C’est une ...tablette ! » On lance cette
accusation comme une balle de caoutchouc et elle rebondit tout
le long du boulevard.
Que MM. les revuistes se rassurent : le sabotage de l’amour
n’est pas encore la loi commune et ce n'est pas au moment
où l’on s’efforce de saper la famille, qu’il faut combattre cette
tentative en disant qu’à Paris, il n’y a que des... neveux!
PlCK-ME-UP.