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Le rire: journal humoristique — N.S. 1911 (Nr. 415-438)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19091#0025

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LES FAUX CIIEFS-D ŒUVRE
— J’suis pas fichu d’en faire des vrais.

LE RIRE DE LA SEMAINE

J’ai donné ici même, naguère, plusieurs textes authentiques de
prospectus envoyés à domicile ou distribués aux « Parisiens
curieux » par certaines industrielles en chambre. Ce sont des
documents pour l’histoire de nos moeurs : les Concourt en ont
publié qui étaient relatifs aux « vendeuses d’amour » du Direc-
toire. Notre époque ne rappelle-t-elle pas celle des « Merveil-
leuses » ?

Voici donc deux « invitations » que j’ai reçues et auxquelles,
je tiens à le dire tout de suite, je ne me suis pas rendu :

« Monsieur,

« J’ai le plaisir de vous apprendre que je viens de réorganiser
mes salons de la rue de D...

« Vous êtes toujours certain d’y rencontrer, de trois à sept heures
de l’après-midi, plusieurs dames de mes amies appartenant au
monde artistique, élégant et vraiment parisien.

« Je serais très heureuse de vous faire connaître, entre autres,
des jeunes femmes du monde parlementaire (sic).

« Veuillez agréer, etc. Jeanne d’A... »

Quoi, des femmes de députés? Les 15.000 ne suffisent donc
pas? Et dire que, pendant que leurs maris discutent le budget
des Travaux publics, elles se livrent à des travaux si impudi-
quement intimes! A moins que ces « dames » parlementaires ne
soient en toc... Mais, en pareille affaire, l’illusion est tout. Cela
doit être si agréable pour un électeur de croire qu’il s’oifrc,
moyennant deux louis, l’épouse légitime du député Leveau (ne le
vieillissons pas!).

Deuxième document :

« Dans conversation originale, très jolie jeune femme, lettrée
savante, documentée, occupant luxueux appartement, développe
sujets sur l’Education anglaise, française, slave, etc., etc.

•• Agrémente ses conférences par la production de documents
inédits (gravures rares, aquarelles, dessins, eaux-fortes, pho-

tographies, vues stéréoscopiques, manuscrits, instruments
employés chez les divers peuples, tels que le Kiss russe, le Bolo
hindou, etc.).

« Et passe ensuite à la démonstration de ses théories.

Reçoit tous les jours, de 2 à 7 heures.

« N. B. — Par correspondance: Leçons illustrées pour les per-
sonnes habitant la province. »

Qu’est-ce que le Kiss russe et le Bolo hindou? Cette jolie jeune
femme m’a l’air, en effet, diablement lettrée... Et que peuvent
être ces <. leçons illustrées » par correspondance? Envoie-t-elle,
sous enveloppe, le Kiss russe et le Bolo hindou?...

Autant de mystères que je n’ose approfondir!...

*

* *

Calino a fait, un jour, cette remarque :

— C’est curieux, on dirait qu’il y a moins d’hommes mariés
que de femmes mariées!

Cette observation n’est pas ridicule : elle est très juste.

Sur dix hommes mariés, il y en a cinq au moins qui s’en
cachent ou qui ne s’en vantent pas. Sur dix jeunes femmes qui
sont encore « demoiselles », il y en a bien trois qui laissent
volontiers sous-entendre qu’elles ont un seigneur et maître. Et
voilà qui explique la pensée de Calino!...

Ah! ces hommes mariés qui mènent la vie de garçon! Quel
danger pour les jeunes filles! C’est ce qu’a compris le « Cupid’s
Wing Club » de New-York: ce cercle (qu’il ne faut pas confondre
avec le » Cupidon’s Club ») veut protéger les jeunes filles contre
les hommes mariés. Et, dans ce but, il vient de déposer un projet
de loi qui va être discuté au Parlement de New-Jersey.

Si ce projet de loi est voté, tous les hommes mariés devront
porter, en dehors de leur domicile, un anneau au pouce. De
sorte que lorsqu’un de ces coupables séducteurs voudra entraîner
une jeune fille sur une route perfide qui ne peut conduire ni
à la mairie, ni au temple, la pauvre enfant lui dira sans hésiter :

— Monsieur, votre pouce!...
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