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Le rire: journal humoristique — N.S. 1911 (Nr. 415-438)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19091#0029

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LES CAQUETS DE l’aCCOUCHÉE

« ripaton de Madame leticié. Si vous m’en-
« voié 5.00Ü francs, (Je dit cin mil) au zini-
« tial ci-dessout je vous enverez le clichet.
« Sinon il serra exspédiez à son marri. Je
« vou salut. V. D. 17 Poste restente
« plasse de la bource, Paris. » (Indigné.)
Ah ! par exemple !... Voilà une forme de
chantage que je ne connaissais pas encore !
Que faire ?... Si je refuse d’envoyer l’argent,
cette pauvre petite Mme Le Tissier est per-
due ! Je dois la sauver à tout prix! Mais on
m’y reprendra à faire du pied aux femmes
sous la table. Quel ignoble larbin!

A JC RT B, A


Ah! mon Dieu, qu’est-ce que c’est que ça ?

C’est la faute à ce sale appartement: il fait tellement sombre, on ne voit pas ce qu’on fait.

Dessin de Bertrand.

marchand de champagne qui fait la cour à
ma femme!...

Tout à coup un éclair, illuminant la
nappe blanche, jaillit sous la table, accom-
pagné d'une petite détonation. Les femmes
poussent des cris de frayeur. Tous les
convives se lèvent et se regardent inquiets.)

Fribourg. — Ah ça! qu'est-ce que ça peut
bien être? (Se baissant et regardant sous
la table) J’y suis ! C’est un court-circuit dans
les fiIs électriques !

Mrae Fribourg. — En effet! Les lampes
qui.garnissaient la table sont éteintes!

Mme Le Tissier. — Quelle frayeur j’ai
eue!... Mais on y voit encore admirable-
ment bien avec le lustre!

M. Desbois, sourire jaune. — J’ai cru à
un attentat anarchiste!

Fribourg, gaîment. — La séance con-
tinue !

(Chacun reprend sa place. Le repas
s'achève avec plus d'entrain que jamais.)

TROIS JOURS PLUS TARD

Berzac, chez lui, dépouillant son cour-
rier. — Tiens, voilà une vraie enveloppe de
lettre anonyme! (Il ouvre la lettre en ques-
tion et la lit.) « Monsieur, un domestic de
« monsieur Fribourre a laventage de vous
« aprendre que l’ôtre soire au dinez le
t« fameu courrecirquit n’étez être chose qun
« éclaire de maniésiom au moiliien duquail
« j’ai fait une photografit instentanez aveq
« un apareille que j’avez cachez sout la
-m table et qui a prit les portret de tout les

« piè, que c’étez une vrai saladde
« ribouis!!... Entrôtres vo deux tarte
« train de preser amoureusemant le


de

en-

peti

(Dans le petit salon de Fribourg, lequel
a envoyé lui-même des lettres analogues d
tous ses invités.)

Mme Fribourg, à son mari qui- entre. —
Eh bien, mon ami ?

Fribourg, radieux. — Ça y est! Je viens
de trouver la dernière réponse!

Mme Fribourg. — Bonne?

Fribourg. —Excellente !... Ils ont tous
cru à l’histoire de la photographie et la
lettre circulaire du prétendu larbin les a
toù’s épouvantés !

Mme T’ribourg, riant. — Preuve qu’ils
étaient tous en faute !

Fribourg,philosophiquement. —Ah! qui
saura jamais ce qui se passe sous les tables,
même dans la meilleure société ! (Sortant
une enveloppe de sa poche.) Voilà la ga-
lette de MUe du Peyron !

Mme Fribourg. — Comment! Cette vieille
dévote aussi!

Fribourg. — Mais oui ! Seulement, j’avais
pris soin de la placer à côté d’un sous-lieu-
tenant !... Récapitulons: Cinq mille, de
Berzac, trois de Le Tissier, cinq de Mlle du
Peyron, trois de Mme Le Tissier, /huit du
député, deux de Mme Desbois et dix du
marchand de champagne (celui-là, c’est le
plus haut tarif, parce qu’il s’est adressé à la
maîtresse de la maison), total trente-six
mille francs!

Mme Fribourg, enthousiaste. — Embrasse-
moi! Tu as le génie des affaires!... Mais
crois-tu qu’ils ne se doutent de rien?

Fribourg. — J’en suis sûr! Et la preuve,
c’est qu’ils m’ont tous écrit pour me con-
seiller de renvoyer mes domestiques.

André Mycho.

— Vous êtes veuf, vous, allons donc !... Et depuis quand?

— Mais... depuis la mort de ma femme!

Dessin de Quint.
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