toutefois, il s’occupe là-haut de ces fariboles — comparé à Sga-
narelle. Sur son front couronné de lauriers, deux cornes pous-
sent : il est vrai que c’est très pratique pour soutenir une cou-
ronne.
Le plus triste dans son affaire, c’est que son heureux rival,
était le gros, chauve et poussif Sainte-Beuve (que Troubat me
pardonne!). Avoir été le dieu de la poésie et être cocutié par un
prosateur, que dis-je, par un critique, quoi de plus humiliant?
Heureusement, Victor Hugo peut se consoler, aux Champs-
Elysées, avec Napoléon qui, lui aussi, fut cocu, — et comment!
C’est, un fait que les deux plus grands hommes du dix-neuvième
siècle ont subi les mêmes infortunes conjugales.. Pauvres maris
trompés, que ceci vous soulage!
Et c’est juste au moment où M. Jules Lemaitre nous fait cette
révélation un peu gênante pour la mémoire de l’auteur de
Rua Blas, que M. Viollette, député, dépose un projet supprimant
le délit d’adultère...
— Tromper sa femme (ou son mari), déclare-t-il, ce n’est pas
un délit, c’est tout au plus une faute... La justice n’a rien a y
voir. Donc, plus de prison, plus d’amende, plus rien pour ceux
ou celles qui donnent des coups de canif dans le contrat.
Au fait, les tribunaux ont depuis longtemps adopté cette
manière do voir : en ne condamnant qu’à vingt-cinq francs
d’amende, l’épouse ou le mari coupable et le ou la complice, ils
les acquittaient moralement, — ou immoralement, comme vous
voudrez. Dans quelque temps, vous verrez, l’adultère sera ignoré
du Code pénal français.
Le Code pénal persan est plus sévère : l’épouse adultère est
livrée à cent gardes du schah, lesquels la gardentplutôt mal, puis-
qu’à tour de rôle, ils possèdent la malheureuse femme.
Une femme du monde à laquelle je signalais cette rigueur
persane réfléchit un instant, puis, toujours songeuse, me dit:
— En somme, cela vaut encore mieux que le pal!
*
* *
Ne lâchons pas le chapitre de l’adultère. Nous restons au vif
de ce sujet, si souvent traité par nos auteurs dramatiques, en
nous faisant l’écho de bruits qui viennent... d’un pays méridional,
voisin de France.
Dans ce pays, règne un jeune roi des plus frivoles, époux
d’une princesse qui fut et est peut-être encore une des plus belles
reines d’Europe. Mais ce monarque, jadis très étroitement tenu
en laisse par sa mère, la reine-régente, jette aujourd’hui sa
gourme.. C’est d’ailleurs l’histoire de la plupart des hommes
— Je suis très content de mon article sur le « Salon d’hiver », j’ai
dit que c’était de la peinture au-dessous de zéro.
LA GALANTINERIE FRANÇAISE
— Ah! vous êtes la .Reine de la charcuterie! Eh bien, moi, j’suis le
roi des cochons. Dessins de Métivet.
qui se marièrent trop tôt, sans avoir couru la brune et l’oxygénée.
Donc, le roi s’amuse aujourd’hui : il s’amuse même trop...
La chronique scandaleuse des cours raconte que les nom-
breux voyages du roi tra los montes ont un but beaucoup plus
amoureux que... médical. Pour les rois qui veulent tromper leur
femme, il n’y a plus de Pyrénées. Et c’est vers une Cythère
extra-conjugale que file la légendaire auto de ce petit roi qui,
peut-être, a trop grandi... La complice est une artiste parisienne
(naturellement) qui obtint de médiocres succès côté jardin, mais
en remporte de très grands côté cour.
Et des scènes violentes éclatent au Palais royal quand les
augustes époux s’y rencontrent, par hasard... La reine dit :
— Je vais retourner chez ma mère !
Le roi répond :
•— Je té fais un enfant tous les ans, et tu n’es pas satisfaite?...
Bref, on commence à parler d’un « long voyage de la reine »,
autrement dit d’une séparation_Qui sait si tout cela ne finira
pas par mécontenter le peuple et par provoquer une révolution?
Déjà, une autre artiste non moins parisienne déchaîna l'émeute
dans un royaume voisin... Ces théâtreuses du boulevard sont
dangereuses pour leurs amants couronnés. Amour, tu perdis
Troie !...
*
* *
Au septième ciel.
— Avez-vous remarqué? -Tous les aviateurs font de beaux
mariages.
— Oui, après avoir « survolé », comme dit Jean Aicard, ils
convolent !...
*
* *
Un de nos ministres a connu la dèche, la pâle dèche, les res-
taurants et les femmes à vingt-trois sous : triste époque où
David, son tailleur, lui reprochait en termes sévères de n’avoir
pas le sentiment de l’échéance mensuelle.
Un jour, un de ses amis, compagnon des luttes anciennes, va
le voir au ministère. Mais, dans l’antichambre, il aperçoit le tail-
leur de son Excellence : quoi! y aurait-il encore des arriérés?
Aussi, prudemment, l’ami prévient le ministre
—• David est là !...
Son Excellence — qui n’a de « mémoires » que chez ses créan
ciers — répond, ironique :
— David... d’Augers?
Et l’ami, tranquillement :
— Non, l’autre danger... David, ton tailleur.
PlCK-ME-UP.
narelle. Sur son front couronné de lauriers, deux cornes pous-
sent : il est vrai que c’est très pratique pour soutenir une cou-
ronne.
Le plus triste dans son affaire, c’est que son heureux rival,
était le gros, chauve et poussif Sainte-Beuve (que Troubat me
pardonne!). Avoir été le dieu de la poésie et être cocutié par un
prosateur, que dis-je, par un critique, quoi de plus humiliant?
Heureusement, Victor Hugo peut se consoler, aux Champs-
Elysées, avec Napoléon qui, lui aussi, fut cocu, — et comment!
C’est, un fait que les deux plus grands hommes du dix-neuvième
siècle ont subi les mêmes infortunes conjugales.. Pauvres maris
trompés, que ceci vous soulage!
Et c’est juste au moment où M. Jules Lemaitre nous fait cette
révélation un peu gênante pour la mémoire de l’auteur de
Rua Blas, que M. Viollette, député, dépose un projet supprimant
le délit d’adultère...
— Tromper sa femme (ou son mari), déclare-t-il, ce n’est pas
un délit, c’est tout au plus une faute... La justice n’a rien a y
voir. Donc, plus de prison, plus d’amende, plus rien pour ceux
ou celles qui donnent des coups de canif dans le contrat.
Au fait, les tribunaux ont depuis longtemps adopté cette
manière do voir : en ne condamnant qu’à vingt-cinq francs
d’amende, l’épouse ou le mari coupable et le ou la complice, ils
les acquittaient moralement, — ou immoralement, comme vous
voudrez. Dans quelque temps, vous verrez, l’adultère sera ignoré
du Code pénal français.
Le Code pénal persan est plus sévère : l’épouse adultère est
livrée à cent gardes du schah, lesquels la gardentplutôt mal, puis-
qu’à tour de rôle, ils possèdent la malheureuse femme.
Une femme du monde à laquelle je signalais cette rigueur
persane réfléchit un instant, puis, toujours songeuse, me dit:
— En somme, cela vaut encore mieux que le pal!
*
* *
Ne lâchons pas le chapitre de l’adultère. Nous restons au vif
de ce sujet, si souvent traité par nos auteurs dramatiques, en
nous faisant l’écho de bruits qui viennent... d’un pays méridional,
voisin de France.
Dans ce pays, règne un jeune roi des plus frivoles, époux
d’une princesse qui fut et est peut-être encore une des plus belles
reines d’Europe. Mais ce monarque, jadis très étroitement tenu
en laisse par sa mère, la reine-régente, jette aujourd’hui sa
gourme.. C’est d’ailleurs l’histoire de la plupart des hommes
— Je suis très content de mon article sur le « Salon d’hiver », j’ai
dit que c’était de la peinture au-dessous de zéro.
LA GALANTINERIE FRANÇAISE
— Ah! vous êtes la .Reine de la charcuterie! Eh bien, moi, j’suis le
roi des cochons. Dessins de Métivet.
qui se marièrent trop tôt, sans avoir couru la brune et l’oxygénée.
Donc, le roi s’amuse aujourd’hui : il s’amuse même trop...
La chronique scandaleuse des cours raconte que les nom-
breux voyages du roi tra los montes ont un but beaucoup plus
amoureux que... médical. Pour les rois qui veulent tromper leur
femme, il n’y a plus de Pyrénées. Et c’est vers une Cythère
extra-conjugale que file la légendaire auto de ce petit roi qui,
peut-être, a trop grandi... La complice est une artiste parisienne
(naturellement) qui obtint de médiocres succès côté jardin, mais
en remporte de très grands côté cour.
Et des scènes violentes éclatent au Palais royal quand les
augustes époux s’y rencontrent, par hasard... La reine dit :
— Je vais retourner chez ma mère !
Le roi répond :
•— Je té fais un enfant tous les ans, et tu n’es pas satisfaite?...
Bref, on commence à parler d’un « long voyage de la reine »,
autrement dit d’une séparation_Qui sait si tout cela ne finira
pas par mécontenter le peuple et par provoquer une révolution?
Déjà, une autre artiste non moins parisienne déchaîna l'émeute
dans un royaume voisin... Ces théâtreuses du boulevard sont
dangereuses pour leurs amants couronnés. Amour, tu perdis
Troie !...
*
* *
Au septième ciel.
— Avez-vous remarqué? -Tous les aviateurs font de beaux
mariages.
— Oui, après avoir « survolé », comme dit Jean Aicard, ils
convolent !...
*
* *
Un de nos ministres a connu la dèche, la pâle dèche, les res-
taurants et les femmes à vingt-trois sous : triste époque où
David, son tailleur, lui reprochait en termes sévères de n’avoir
pas le sentiment de l’échéance mensuelle.
Un jour, un de ses amis, compagnon des luttes anciennes, va
le voir au ministère. Mais, dans l’antichambre, il aperçoit le tail-
leur de son Excellence : quoi! y aurait-il encore des arriérés?
Aussi, prudemment, l’ami prévient le ministre
—• David est là !...
Son Excellence — qui n’a de « mémoires » que chez ses créan
ciers — répond, ironique :
— David... d’Augers?
Et l’ami, tranquillement :
— Non, l’autre danger... David, ton tailleur.
PlCK-ME-UP.