Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — N.S. 1911 (Nr. 415-438)

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19091#0094

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UN PETIT BRAVO AU CONSEIL MUNICIPAL

Soucieux, comme il convient, de la netteté des trottoirs de Paris, nos édiles font distribuer à de nombreux exemplaires leurs protestations
bien senties contre l’abus des prospectus.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Mesdemoiselles, vous qui avez coiffé Sainte-Catherine, ne re-
noncez pas à tout espoir de vous embarquer pour la Cythère
conjugale... Seulement, retenez votre place dans un des transa-
tlantiques qui font le service du Canada.

Les Canadiens trouvent que chez eux, « ça manque de fem-
mes i). H y a là-bas des centaines, des milliers de célibataires
qui ne déniandent qu’à convoler. A Paris, pour se marier, il faut
être trois : à Montréal, il suffit encore d’être deux... Malheureu-
sement il y a pénurie de fiancées. Alors?

Alors, c’est bien simple, le chef de Y Immigration Office of
Canadian Northern Railioay a dit aux Canadiens :

— N ous voulez des femmes ? Je vais vous en chercher...

. El M. Howell, c’est son nom, est parti pour l’Angleterre où il
tient aux jeunes misses ce discours :

— Ici, il y a deux millions de femmes de trop... Vous n’avez
que fort peu de chances de vous marier. Venez au Canada : là,
vous trouverez un époux sur l’heure.

De nombreuses Anglaises, alléchées par le conjungo canadien
se sont laissé mobiliser. Certes, elles ne sont pas toutes très
jeunes et très jolies, mais enfin les planteurs de là-bas ne sont
pas très difficiles : faute de grives... on plante ce qu’on peut!

Plusieurs paquebots chargés de « fiancées » sontactuellement
en route pour le Dominion. Une foule compacte de célibaiaires
les attendent avec impatience... Les présentations se feront
d’ailleurs de la façon la plus correcte. A l’arrivée, la force armée
protégera, baïonnette au canon, les misses anglaises contre les
galants trop pressés. Ces demoiselles seront réparties en petits
paquets qui seront expédiés (fragile!) dans les villes de l’Inté-
rieur. Là, des fêtes, des bals seront organisés, au cours des-
quels chacun choisira sa chacune, ou réciproquement. Et allez
donc !...

Mais pourquoi nos « catherinettes » ne suivraient-elles pas
cet exemple? Pour ma part, je verrais avec plaisir un paquebot
partant du Havre et emportant au Canada une cargaison de poé-
tesses sans emploi. Il nous en restera toujours assez.

*

* *

M. Maurice Faure est en train de réhabiliter les palmes aca-
démiques.- il veut que ces modestes violettes consacrent, non

l’intrigue, mais le talent, l’esprit, la science et le dévouement à
l’Université.

Bravo! Mais cela ne suffit pas... Je demande qu’avant de dé-
cerner les palmes à une « personne du sexe » le ministre s’as-
sure de la... solidité des charmes sur lesquels doit fleurir la vio-
lette académique.

Un ruban sur une jolie poitrine bien prise et bien ferme, c’est
charmant. Mais quand le nichon... iftikar n’est qu’une ruine, il
attire fâcheusement les regards sur un spectacle qui gagnerait à
être moins évident.

Heureux les délégués du ministre qui seraient chargés de vé-
rifier le contenu du corsage de ces dames et demoiselles... Mais
vous me direz qu’ils existent déjà parmi les galants attachés du
cabinet de l’Instruction publique!

Cet examen préalable éviterait peut-être des incidents dans le
genre de celui-ci que nous raconte un de nos confrères.

Récemment, le ministre de l’Instruction publique nommait
officier d’académie une violoniste de Toulon, Mme Forges... Pour
faire honneur à cette artiste, d’ailleurs charmante, de hautes
personnalités de la ville.résolurent de lui remettre sa décoration
au cours d’une cérémonie. De nombreux discours furent pro-
noncés... Pensez donc, à Toulon, l’éloquence coule de source '

A un moment donné, M. Gasquet s’approche de l’aimable
« palmée » et lui dit :

— Madame, permettez-moi, au nom du ministre de l’Instruction
publique d’épingler à votre corsage cette décoration si méritée...

M. Gasquet était sans doute ému; sa main tremblait... Il enfon-
ça l’épingle en profondeur et...

— Paf !...

Un petit bruit sec avait retentit, une explosion... Que se pas-
sait-il? Y avait-il un pneu dans la salle? Hélas! oui... Ce pneu ou
plutôt cette sphère en caoutchouc arrondissait harmonieuse-
ment le corsage de la pauvre Mm0 Forges, et, dame, l’épingle...

Chacun se mit à rire, les invitées plus que les invités. Seule, la
violoniste ne trouva pas cette aventure fort cocasse. Et, sans
doute, son plaisir d’avoir les palmes en est à jamais gâté.

*

* *

Nous avons à Montmartre — comme par hasard— un scan-
dale de moeurs qui va bien, de mœurs contre nature, naturelle-
ment.

Les journaux nous donnent toutes sortes de détails circons-
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen