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Le rire: journal humoristique — N.S. 1911 (Nr. 415-438)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19091#0762

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M. Gémier a créé cette semaine, dans l’Eternel mari de Dostoïewsky,
un mari qui fut trop bien pour devoir être éternel.

LE RIRE AU THÉÂTRE

Parmi tant d’ouvrages écrits à l’usage des gens de théâtre, il
est une lacunequ’il seraitd’une des grandes nécessités de com-
bler, au fur et à mesure que se répand cette mode d'adapter
et de traduire pour le théâtre.

On sait quel tout petit bagage de lectures portent avec soi, à de
rares exceptions près, les habitués de générales ; la plupart
savent lire etécrire, sauf les quelques figurants qui remplacent de
droit à son fauteuil M. Tel ou Tel; certains môme cumu ateurs,
lisent ce qu’ils écrivent. Mais on ne peut vraiment exiger de
gens qui passent leur vie entière au théâtre qu’ils aient lu toute
l’œuvre de Dostoïewsky, et celle de Tolstoï, ni môme celle de
Balzac.

Aussi, dès que surgit à l’horizon une pièce nouvelle tirée d’un
livre, il leur faut, pendant les 2 ou 3 jours qui précèdent la
générale et sous peine d’v paraître inférieurs à leur réputation,
se documenter à tout prix sur l’ouvrage original.

Ce qui estcertain, c’est que, l’autre jour, vous ne pouviez passer
à côté d’un quelconque de ces illettrés dont il est parle plus
haut, sans entendre une phrase dans le genre de celle-ci qui
prouve une forte et solide documentation sur l’œuvre de Dos-
toïewsky : Cest un véritable tour de force d'avoir réussi à adap-
ter à la scène le personnage du roman qui est tout d’analyses
fines, de notations et d’impressions subjectives (phrase qui figura
d’ailleurs depuis dans 17 articles critiques).

Comme je n’avais pas relu l'Eternel mari depuis bientôt
11 ans et que je n’en avais plus cette neuve mémoire, j’étais
très confus lorsqu’un quidam, brusquement surgi, me disait
bien en face : « Bonjour ! que pensez-vous de ce tour de force
d'avoir réussi, etc .. » — Naturellement je n’en pensais rien et
c’était très humiliant.

Cependant j’ai eu, moi aussi, mon petit succès. Ayant surpris
un dos de connaissance encastré dans une porte de loge, j’ai
doucement heurté à ce dos et j’ai demandé à son propriétaire :
Bonjour ! que pensez-vous de ce tour de force, etc...? Eh bien,
le dos ne pensait rien du tout.

Tout de même, je demande que, désormais, l’analyse des livres
ainsi portés au théâtre soit affichée au contrôle, quelques jours
avant la première, à la disposition des spectateurs.

Au même théâtre, Moïse fut allègrement enlevé, — pas
toutefois de l’affiche encore ce jour-là.

Moïse, c’est Chocolat ! Le Médecin de service.

(Dessins de Gus. Bofa.)

En l’honneur de M. Sasonoff, ministre ami et allié, la semaine
théâtrale dernière fut vouée aux couleurs russes.

A l’Opéra d’abord avec la Roussalka. M. Messager — Clustine
adjuvante — s’entraîne tout doucettement, l’hiver, à concurren-
cer M. Astruc, l’été prochain.

A la Cigale aussi, où ces dames ont sorti toutes leurs fourrures
(l’épilage, cette année, ne se porte pas au music-hall).

Enfin, chez
Gémier, où
MM. Nozière et
Savoir (le gai
Sçavoir bien
connu) se sont
offert la fantai-
sie de milliar-
daire d’adapter
Y Eternel mari
de Dostoïewsky.

Bien qu’ils y
aient exception-
nellement réus-
si, Gémier, avec
un grand irres-
pect, a passé
allègrement
par-dessus leur
tête pour inter-
préter directe-
ment et d’une
façon extraordi-
naire et vraie
le personnage
original.

M. Capellani,
à ses côtés, s’est
donné des airs

assez impres-
sionnants d’être
M. Sasonoff lui-
même, — déjà
nommé — venu
là en amateur
pour jouer le
rôle de Velaninoff, qui lui ressemble étrangement.

Quant au manteau de Mlle Béryl, ainsi que sa robe, ils sont
nouveaux et somptueux.

« Etant donné que la Hugues le Roussalka est
un opéra russe, les danseuses étoiles toucheront
une paire de bottes, — les « rats » se contenteront
de chaussettes russes ».

(Extrait d'un ordre de service de M. Clustine.)

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LA GRÈVE DES ARTISTES LYRIQUES

M. Mayol, le directeur gréviste, chante et danse chaque soir YIntei
nationale à la fin de son spectacle.


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G.A. JOUROE
BORDEAUX
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