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https://doi.org/10.11588/diglit.19091#0778
A TRAVERS
L’ACTUALITÉ
Au Conseil municipal.
La dernière séance du Conseil municipal a été
entièrement consacrée aux menaces de crues de
la Seine.
Les riverains protestent et reprochent au Pré-
fet de n’avoir rien fait.
M. Delanney monte à la tribune.
Il répond aux interpellateurs ; il a tout fait au
contraire pour mettre un terme aux dévergon-
dages de l’accusée; il s’est adressé à M. Bé-
renger lui-mème qui a été impuissant à empê-
cher l’impudique à sortir ainsi publiquement de
son lit ; elle subit, paraît-il, de mauvais exemples,
venus de haut.
Pourtant une commission, instituée à cet
effet, a découvert qu’il y avait entre la Seine et
le Thermomètre une vieille haine de famille;
ces deux personnalités évitent toute rencontre,
et, chaque fois que le thermomètre descend, la
Seine se hâte de monter.
Mais il espère être sur la voie d’une solution,
en tâchant de couper le mal dans sa source, et
c’est bien le cas de le dire.
En effet, qu’est-ce qu’une inondation?...
Le résultat complet des sources.
11 suffit donc de boucher les sources, durant
l’hiver, où somme toute, l’eau est à peu près
inutile, puisqu’il pleut tout Je temps.
Il a donc demandé que le Conseil municipal
veuille bien lui accorder un crédit suffisant pour
acheter des bouchons destinés à fermer les
sources de la Seine, de la Marne, de l’Oise et
surtout de ce cochon de Morin... de Grand
Morin, voulons-nous dire, qui s’obstine à vou-
loir cracher dans le lit de la Seine.
Le crédit demandé par M. Delanney a été
accordé à l’unanimité.
lui. — J’ai été chez Dusausoy, 4, boulevard
des Italiens, vendre quelques bijoux.
elle. — Chic ! alors, t’es en fonds et prête-moi
dix louis. Quand on sort de chez Dusausoy, on
est toujours couvert d’or!
Nouvelles de la première heure
(Par télégraphie sans fil spécial.)
MUe Isadora Duncan, vexée des articles de
M. Clément Vautel, vient de quitter Paris, en
secouant sur les quais de la gare d'Orléans, la
poussière de ses doigts de pieds.
Elle va finir l’hiver à Pau.
Les artistes lyriques (c’est ainsi que l’on
nomme les cabots de café-concert) ont décidé-
ment renoncé à l’idée de se mettre en grève :
ils préfèrent le sabotage.
Aussi, à partir du 2 janvier, ne chanteront-ils
plus que des chansons spirituelles.
A cette nouvelle, les directeurs se sont arra-
ché des poignées de cheveux, en sanglotant :
— Le public ne s’y reconnaîtra plus!... Il va
nous lâcher!... C’est la ruine!. .
*
* *
Encore un pont qui vient de s’écrouler!
C’est celui qui, jusqu’ici, reliait la Noël au
Jour de l’An.
D’ailleurs, le directeur de l’Ouest-Etat nous
avait avertis que les ponts n’étaient pas solides,
et qu’ils s’effondreraient tous les uns après les
autres !
*
* *
Le docteur Doyen, l’illustre praticien dont
l’éloge n’est plus à faire (il s’en charge lui-
même), vient de nouveau d’émerveiller lemonde
savant par un de ces coups de génie dont il est
coutumier.
Samedi dernier, au milieu de l’admiration
générale, il a opéré une arrestation des plus
difficiles.
Le cinématographe a pris des films sensation-
nels.
Petite correspondance et renseigne-
ments utiles.
B. C. à Limours. — Votre question nous
laisse perplexes. Sans doute le nettoyage des
chiens par le vide, comme les tapis et les ri-
deaux a donné jusqu’ici d’excellents résultats.
Les puces et autres impuretés disparaissent im-
médiatement. Mais nous douions que le môme
procédé puisse s’appliquer aux chiens de fusil.
L’expérience, dans tous les cas, n’a pas été faite.
M. Z.cc., banquier à Paris. — Non. La ma-
chine à friser la chicorée ne vous serait d’au-
cune utilité pour friser la correctionnelle.
Amiral Fournier, Toulon. — Pour l’ancre
dont vous nous parlez nous doutons que le papier
buvard puisse vous servir.
Talon de mandat 12.745. — Oui, il y a une
assurance contre les accidents du travail, mais je
n’en connais aucune contre les accidents ter-
tiaires.
T.-U.-R. — Pour conserver votre argent l’été,
remplacez votre coffre-fort par une glacière,
car, rien ne conserve comme la glace. Quant à
l’hiver, nous ne saurions vous répondre.
Tubéreuse au Mans. — Oui, les bijoux se por-
teront beaucoup, mais de préférence au Mont-
de-Piété. Pour ce qui est de la plume d’anchois,
elle sera très rare cette année, et par conséquent
chère, la sécheresse de cet été ayant été préju-
diciable à cet insecte.
Causerie astronomique.
L’honorable M. Quenisset, de l’Académie des
Sciences, ayant eu l’indiscrétion de photogra-
phier Vénus, s’est aperçu, avec horreur, qu’elle
avait des taches.
Gela n’est point pour nous suprendre, et nous
dirons même que nous nous en étions toujours
doutés.
Ne dit-on point des personnes qui s’adonnent
tardivement au 606 quelles ont reçu un coup
de pied de Vénus?
Il est de toute évidence que ces taches ne
peuvent avoir qu’une origine syphilitique.
Mais ne nous frappons point et nous souve-
nant de la proche parenté qui unit Vénus et
Mercure, espérons qu’après quelques semaines
de soins, ces taches finiront par disparaître.
Il est bon de dire d’ailleurs, que l’honorable
M. Quenisset penche plutôt à croire que ce sont
de simples taches de famille.
Il a même fait insérer à la petite correspon-
dance d’un de nos grands quotidiens, une an-
nonce ainsi conçue :
« Jeune planète, avec tache, désire mariage. »
Mais c’est évidemment pour sauver la face.
Nous savons à quoi nous en tenir, et, cette
affection vénérienne, c’est bien le cas de le dire,
ne peut être que le résultat des trop nom-
breuses conjonctions de la belle Vénus avec ce
soudard de Mars.
Il faudrait être ignorant en astronomie pour
en douter.
Et c’est en vain que le savant M. Quenisset
cherche à nous donner le change.
R. Bringer et G. de Lautrec.
LE MUSÉE RODIN
— Voyez, maître, la création de ce musée est
sollicitée par les noms leb plus illustres.
— Oui, c’est vrai, pas un seul nom de sculp-
teur, dans cette pétition. -
L’ACTUALITÉ
Au Conseil municipal.
La dernière séance du Conseil municipal a été
entièrement consacrée aux menaces de crues de
la Seine.
Les riverains protestent et reprochent au Pré-
fet de n’avoir rien fait.
M. Delanney monte à la tribune.
Il répond aux interpellateurs ; il a tout fait au
contraire pour mettre un terme aux dévergon-
dages de l’accusée; il s’est adressé à M. Bé-
renger lui-mème qui a été impuissant à empê-
cher l’impudique à sortir ainsi publiquement de
son lit ; elle subit, paraît-il, de mauvais exemples,
venus de haut.
Pourtant une commission, instituée à cet
effet, a découvert qu’il y avait entre la Seine et
le Thermomètre une vieille haine de famille;
ces deux personnalités évitent toute rencontre,
et, chaque fois que le thermomètre descend, la
Seine se hâte de monter.
Mais il espère être sur la voie d’une solution,
en tâchant de couper le mal dans sa source, et
c’est bien le cas de le dire.
En effet, qu’est-ce qu’une inondation?...
Le résultat complet des sources.
11 suffit donc de boucher les sources, durant
l’hiver, où somme toute, l’eau est à peu près
inutile, puisqu’il pleut tout Je temps.
Il a donc demandé que le Conseil municipal
veuille bien lui accorder un crédit suffisant pour
acheter des bouchons destinés à fermer les
sources de la Seine, de la Marne, de l’Oise et
surtout de ce cochon de Morin... de Grand
Morin, voulons-nous dire, qui s’obstine à vou-
loir cracher dans le lit de la Seine.
Le crédit demandé par M. Delanney a été
accordé à l’unanimité.
lui. — J’ai été chez Dusausoy, 4, boulevard
des Italiens, vendre quelques bijoux.
elle. — Chic ! alors, t’es en fonds et prête-moi
dix louis. Quand on sort de chez Dusausoy, on
est toujours couvert d’or!
Nouvelles de la première heure
(Par télégraphie sans fil spécial.)
MUe Isadora Duncan, vexée des articles de
M. Clément Vautel, vient de quitter Paris, en
secouant sur les quais de la gare d'Orléans, la
poussière de ses doigts de pieds.
Elle va finir l’hiver à Pau.
Les artistes lyriques (c’est ainsi que l’on
nomme les cabots de café-concert) ont décidé-
ment renoncé à l’idée de se mettre en grève :
ils préfèrent le sabotage.
Aussi, à partir du 2 janvier, ne chanteront-ils
plus que des chansons spirituelles.
A cette nouvelle, les directeurs se sont arra-
ché des poignées de cheveux, en sanglotant :
— Le public ne s’y reconnaîtra plus!... Il va
nous lâcher!... C’est la ruine!. .
*
* *
Encore un pont qui vient de s’écrouler!
C’est celui qui, jusqu’ici, reliait la Noël au
Jour de l’An.
D’ailleurs, le directeur de l’Ouest-Etat nous
avait avertis que les ponts n’étaient pas solides,
et qu’ils s’effondreraient tous les uns après les
autres !
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* *
Le docteur Doyen, l’illustre praticien dont
l’éloge n’est plus à faire (il s’en charge lui-
même), vient de nouveau d’émerveiller lemonde
savant par un de ces coups de génie dont il est
coutumier.
Samedi dernier, au milieu de l’admiration
générale, il a opéré une arrestation des plus
difficiles.
Le cinématographe a pris des films sensation-
nels.
Petite correspondance et renseigne-
ments utiles.
B. C. à Limours. — Votre question nous
laisse perplexes. Sans doute le nettoyage des
chiens par le vide, comme les tapis et les ri-
deaux a donné jusqu’ici d’excellents résultats.
Les puces et autres impuretés disparaissent im-
médiatement. Mais nous douions que le môme
procédé puisse s’appliquer aux chiens de fusil.
L’expérience, dans tous les cas, n’a pas été faite.
M. Z.cc., banquier à Paris. — Non. La ma-
chine à friser la chicorée ne vous serait d’au-
cune utilité pour friser la correctionnelle.
Amiral Fournier, Toulon. — Pour l’ancre
dont vous nous parlez nous doutons que le papier
buvard puisse vous servir.
Talon de mandat 12.745. — Oui, il y a une
assurance contre les accidents du travail, mais je
n’en connais aucune contre les accidents ter-
tiaires.
T.-U.-R. — Pour conserver votre argent l’été,
remplacez votre coffre-fort par une glacière,
car, rien ne conserve comme la glace. Quant à
l’hiver, nous ne saurions vous répondre.
Tubéreuse au Mans. — Oui, les bijoux se por-
teront beaucoup, mais de préférence au Mont-
de-Piété. Pour ce qui est de la plume d’anchois,
elle sera très rare cette année, et par conséquent
chère, la sécheresse de cet été ayant été préju-
diciable à cet insecte.
Causerie astronomique.
L’honorable M. Quenisset, de l’Académie des
Sciences, ayant eu l’indiscrétion de photogra-
phier Vénus, s’est aperçu, avec horreur, qu’elle
avait des taches.
Gela n’est point pour nous suprendre, et nous
dirons même que nous nous en étions toujours
doutés.
Ne dit-on point des personnes qui s’adonnent
tardivement au 606 quelles ont reçu un coup
de pied de Vénus?
Il est de toute évidence que ces taches ne
peuvent avoir qu’une origine syphilitique.
Mais ne nous frappons point et nous souve-
nant de la proche parenté qui unit Vénus et
Mercure, espérons qu’après quelques semaines
de soins, ces taches finiront par disparaître.
Il est bon de dire d’ailleurs, que l’honorable
M. Quenisset penche plutôt à croire que ce sont
de simples taches de famille.
Il a même fait insérer à la petite correspon-
dance d’un de nos grands quotidiens, une an-
nonce ainsi conçue :
« Jeune planète, avec tache, désire mariage. »
Mais c’est évidemment pour sauver la face.
Nous savons à quoi nous en tenir, et, cette
affection vénérienne, c’est bien le cas de le dire,
ne peut être que le résultat des trop nom-
breuses conjonctions de la belle Vénus avec ce
soudard de Mars.
Il faudrait être ignorant en astronomie pour
en douter.
Et c’est en vain que le savant M. Quenisset
cherche à nous donner le change.
R. Bringer et G. de Lautrec.
LE MUSÉE RODIN
— Voyez, maître, la création de ce musée est
sollicitée par les noms leb plus illustres.
— Oui, c’est vrai, pas un seul nom de sculp-
teur, dans cette pétition. -