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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1912 (Nr. 466-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21525#0793

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Vous croyez qu'il s'agit d'un moutard? Nullement, ces dames
parlent littérature... Le « petit dernier » est un roman, un
conte, voire un sonnet.

Et c'est pourquoi les devantures des libraires sont envahies
par les « œuvres » de ces innombrables authoress... La plupart
écrivent d'ailleurs des choses extraordinairement décolletées.
Elles n'ont aucune retenue, aucune pudeur... Sous prétexte
qu'elles ont quelque chose là, elles le montrent, elles 1 étalent,
elles l'offrent à tous les passants.

C'est de la littérature, paraît-il!...

*

* *

Ace compte — la transition est facile — la plus talentueuse
de nos femmes de lettres est cette dame qui publie dans tous les
journaux une page très poétique intitulée :

Comment je me suis
Débarrassée de mes

POILS SUPERFLUS

Cette dame avait des poils superflus. D'où je conclus que
tous les poils ne sont pas superflus, qu'il en est même de néces-
saires. Ici, le poil est horrible, là, il est charmant. On a bien
raison de dire que la beauté, comme la morale, est une affaire
de latitude...

« J'avais, écrit cette dame, des poils sur la figure, les bras, le
cou, à vrai dire sur presque tout le corps.»

Bigre! On dit qu'abondance de biens ne nuit jamais. Pas en
matière de poils en tout cas...

« Fille de médecin, j'eus beaucoup d'occasions d'étudier ce
sujet avec, comme bases, des données scientifiques; et, après de
longues et laborieuses recherches,je découvris un procédé qui,
en peu de jours, me débarrassa complètement de cette poussée
intempestive de poils qui, pendant si longtemps, avaient empoi-
sonné ma vie. »

Ces poils avaient empoisonné sa vie!...

Bref, ce plaidoyer en faveur d'une pommade quelconque se
termine ainsi :

« Partagez avec moi la joie que seule peut éprouver une
femme qui, pendant bien longtemps, s'est débattue sous l'in-
fluence déprimante du poids de ses imperfections et qui, après
s'être débarrassée de cette poussée de poils affreux, se trouve
de nouveau en état d'affronter le monde. »

Tout de même, voyez quelle importance peuvent prendre les
poils dans l'existence d'une femme!

le public intelligent

— Pièce rigolote, hé? Y a des Bobèches?...

mon modèle

— On pose la Paix cette semaine? Bono ! je r'iourne mon casque.

Dessins de L. Métivet.

A quoi tient parfois le bonheur?
A un cheveu?
Non, à un poil...

*

La paix, elle, ne tient qu'à un fil... L'équilibre européen est
devenu des plus instables. Evidemment tout cela finira par un
« coup de chien »: et, dame, il faudra que chacun mette sac au
dos.

Mais une question se pose : que fera-t-on des innombrables
étrangers qui campent à Paris?

Est-ce que pendant que nous nous battrons à la frontière, ces
messieurs feront la cour à nos femmes?

Passe encore de se faire trouer la peau pour la patrie; mais
être cocu, c'est trop... Certes, la plupart des femmes françaises
rempliront, elles aussi, leur devoir : autrement dit, elles reste-
ront fidèles à leurs maris. Mais il n'est pas de règle sans excep-
tion... D'autant plus qu'en matière sentimentale, il n'y a pas de
patriotisme qui tienne. Plus d'une Française trompe son mari
avec un Allemand, tout comme, d'ailleurs, il ne manque pas
d'époux qui demandent à la Triple-Alliance des voluptés extra-
conjugales.

N'importe, il faut prévoir, en temps de guerre, le cocuage des
vaillants défenseurs du pays.

C'est pourquoi je demande au Parlement de voter le projet de
loi que voici :

Article premier. — En temps de guerre, tout étranger qui
séduira une femme dont le mari est mobilisé, sera condamné
à cinq ans de réclusion au moins, à la peine de mort au plus.

Art. II. — Tout français, exempté du service militaire ou
ayant plus de quarante-cinq ans, qui serait surpris en conver-
sation criminelle avec la femme d'un défenseur de la patrie,
sera immédiatement changé de corps: du corps de sa complice,
il passera à un corps d'avant-garde...

Ces dispositions me paraissent fort sages... Nous voulons bien
faire notre devoir devant l'ennemi, mais nue la vertu de nos
femmes soit protégée, elle aussi, contre les entreprises 'e
l'étranger. Les croisés avaient recours, pour garder la vertu de
leurs « dames », à la ceinture de chasteté... Peut-être avaient-ils
raison, encore que lorsqu'une femme veut...

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