TRENTE CONTRE UN
Raoul arriva chez Moïse dès le petit jour,
c'est-à-dire dix heures et demie du matin.
11 tira son ami du lit et lui confia d'un jet :
— As-tu du pognon ?
— Ça dépend, dit Moïse.
— Une affaire extraordinaire. JJai un tuyau
aujourd'hui pour Engbieù. dans la première,
du trente contre un, c'est couru d'avance
et c'est la fortune.
— Oui, dit Moïse. Seulement j.e ne vois
pas bien, étant données les relations que
nous avons ensemble, quelle bonne fiée
t'a pris de vouloir m'enrichir.
Raoul trouva mille prétextes : l'amitié
qu'il portait à Moïse d'abord, puis la certi-
tude qu'il avait de trouver en lui un véritable
ami, et tant d'autres raisons dont la bonne :
— H y a aussi que je suis raide et qu'il
faut que tu me prêtes cinq louis pour que je
puisse faire cette affaire-là; comme je ne
suis pas un mufle, je t'en fais profiter et
voilà tout. Profites-en ou n'en profite pas,
mais prête-moi cinq louis.
Moïse réfléchit quelques instants et dit :
« Non ! » d'un ton qui n'admettait pas la
contradiction et il ajouta : — Cependant
puisque tu as pensé à moi, je veux bien
faire l'affaire à nous deux...
Naturellement Raoul n'hésita pas à met-
tre dès son arrivée les dix louis de Moïse
sur le cheval indiqué; et naturellementson
cheval fut battu d'une courte tête sur le
poteau. Moïse le regarda sévèrement, si-
lencieusement et s'il avait été plus brave,
il l'aurait étranglé; Raoul avait les yeux
plissés, les pommettes un peu rouges ;
encore une fois la fortune passait entre ses
doigts. Il poussa un cri de ioie :
— Ya une réclamation. On a encore une
chance...
Ce fut la meilleure. Au bout de trois mi-
nutes on afficha son cheval gagnant à la
suite d'une bousculade, — et sans doute
aussi d'un miracle.
Six mille francs! Moïse et Raoul avaient
les soigneurs sont plus fatigués que les lutteuiis possin de reb. six mille francs entre les doigts. Il ne fau-
les souteneurs anglais a paris
— Si je suis contente de mon Euglish ? Tu parles... c'est une vraie crème.
— Qui n'a pas voulu être fouettée.
Dessin do Ch. Labordf..
Raoul arriva chez Moïse dès le petit jour,
c'est-à-dire dix heures et demie du matin.
11 tira son ami du lit et lui confia d'un jet :
— As-tu du pognon ?
— Ça dépend, dit Moïse.
— Une affaire extraordinaire. JJai un tuyau
aujourd'hui pour Engbieù. dans la première,
du trente contre un, c'est couru d'avance
et c'est la fortune.
— Oui, dit Moïse. Seulement j.e ne vois
pas bien, étant données les relations que
nous avons ensemble, quelle bonne fiée
t'a pris de vouloir m'enrichir.
Raoul trouva mille prétextes : l'amitié
qu'il portait à Moïse d'abord, puis la certi-
tude qu'il avait de trouver en lui un véritable
ami, et tant d'autres raisons dont la bonne :
— H y a aussi que je suis raide et qu'il
faut que tu me prêtes cinq louis pour que je
puisse faire cette affaire-là; comme je ne
suis pas un mufle, je t'en fais profiter et
voilà tout. Profites-en ou n'en profite pas,
mais prête-moi cinq louis.
Moïse réfléchit quelques instants et dit :
« Non ! » d'un ton qui n'admettait pas la
contradiction et il ajouta : — Cependant
puisque tu as pensé à moi, je veux bien
faire l'affaire à nous deux...
Naturellement Raoul n'hésita pas à met-
tre dès son arrivée les dix louis de Moïse
sur le cheval indiqué; et naturellementson
cheval fut battu d'une courte tête sur le
poteau. Moïse le regarda sévèrement, si-
lencieusement et s'il avait été plus brave,
il l'aurait étranglé; Raoul avait les yeux
plissés, les pommettes un peu rouges ;
encore une fois la fortune passait entre ses
doigts. Il poussa un cri de ioie :
— Ya une réclamation. On a encore une
chance...
Ce fut la meilleure. Au bout de trois mi-
nutes on afficha son cheval gagnant à la
suite d'une bousculade, — et sans doute
aussi d'un miracle.
Six mille francs! Moïse et Raoul avaient
les soigneurs sont plus fatigués que les lutteuiis possin de reb. six mille francs entre les doigts. Il ne fau-
les souteneurs anglais a paris
— Si je suis contente de mon Euglish ? Tu parles... c'est une vraie crème.
— Qui n'a pas voulu être fouettée.
Dessin do Ch. Labordf..
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Match balkanique; Les Souteneurs anglais à Paris
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: Les Soigneurs sont plus fatigués que les lutteurs; - Si je suis contente de mon English? Tu parles, ...
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 518 (4 Janvier 1913), S. 6
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg