A la Comédie-Française, le torchon brûle; et celui que l'on a en passant par Mrae Fallières; prêtant à cette dernière des lèvres
surnommé Guimauve le Conquérant s'emporte comme une rieuses et un regard vif que nous souhaitons à la prochaine
soupe au lait : dissimulant sous les plus courtoises épîtres son présidente. Sous ces divers aspects, c'est merveille de la voir;
ressentiment contre M. Henri Lavedan. L'affaire ne finit pas là. merveille de l'ouïr. Voici la révélation encore sur une petite
Elle commence. Sans préjuger de l'issue, on peut trouver les scène d'une future grande artiste, et qui porte a ses concurren-
propos de l'auteur des Médicis d'une divertissante candeur : le tes un assaut terrible (le coup de Marnac est toujours à redou-
comite a bien reçu sa pièce; mais M. Lavedan se plaint de ce ter). La manière dont Armand Berthez a joué Fallières prouve
qu'il l'a fait sans enthousiasme. Pendant la lecture, M. Mounet- qu'il serait, si bon lui semblait, un parfait Perrichon. Quelle-
Sully s'est permis de se moucher aimable rondeur; quelle discré-
deux fois ; Paul Mounet dessi- tion spirituelle dans la charge; et
nait des femmes nues; la divine s^r^^ comme le geste souligne le texte
Bartet respirait discrètement une ^rT ou le remplace avec un petit air
rose; et Claretie commençait sa jf de ne pas y toucher!... En Le
chronique hebdomadaire pour la § y ^> Bargy funèbre il n'est pas moins
Vigie des Deux-Charentes... Lin- ^^(^h réjouissant; et s'il fait songer à
congruité de tels comportements (( ^ N Thiron quand il parle, c'est Ber-
est qualifiée crime par l'éminent o-^t thelier que l'on croit réentendre
immortel vis-à-vis duquel l'adora- ^^"O . des (lu'il chante. Et cependant au-
tion perpétuelle ou les enthou- 0^ J^^CE^S? près de lui, MM. Arnaudy et Tra-
siastes acclamations sont seules f ^«W^ \ V mont trouvent encore moyen de
permises. m x a^-A se ^à'n'e applaudir. Le constater
Quelle détraquante atmosphère i . / \/^^ £^fir^?Ûr\\ C'6St el°g<3'
que celle du théâtre! Et quand if I V / / VV
les écrivains chargés d'ans, d'or 1111 S f f \ ——-
et de gloire, donnent l'exemple \ I s il Ë "**N w yf* ~' , —ft
de cette ingénue fatuité, com- i UjJjË <^S% Xr=-^^*ÏT« 1^1 Le théâtre desBouffes-Parisiens-
ment voulez-vous que les pauvre- WJÊé\ _ /___L*. î Laparcerie est heureusement ac-
théâtreuses, dès leur premier suc- f//iiJ\ vi? -l—ST^S^I couche d'une pièce bien venue et
ces, ne se croient pas tout de ffMiJK. ^ *^=-^/ \J JL *1U1 semble appelée a des jours
suite grandes artistes ? *rf*ÊÊËÈ& rv^m  /S_<^ prospères. Elle a reçu le nom de
ifJÊHFp^ÊÊi^i v&S. mêS ■ ^a P(lrt du feu. Les heureux pères,
_ f4^£^f~i \ li if\ jÊÊ^Imm^^^ M MM. Mouézy-Eon et Nancey, sont
fi x Xi^^^wk J?/ar$ Jwnfà^r^ § deux auteurs très parisiens, mais
. „ . i I \ \\, tm//f/'/lRÏ,$f hnilsifi^ m Qui se font le type oriental depuis
Aux Capucines une adorable 4^ i, 1V\ W///w f H f W que les turquéries et les pièces
revue de Rip et Bousquet ob- S^/ n \ XJHltUHH-.ilIII M indiennes ou persanes sont à la
tient le plus éclatant et le plus |K>st-.l \ L' {l! U-LL/ rft mode. M. Mouézv-Eon a Pœil lan-
joh succès. L intense boufton- Hu/-,/ \ \ / goureux d'un Levantin se levant
nerie que contient la scène du I \ 1 fc»—. // tard, cependant que son complice
déménagement de M. Fallières fv \ 1 f¥ J^^SJ Nancey possède, après Tristan
et de sa dame-la grâce précieuse . ^^^^««^Orr^^^^^PS^ Bernard, la plus assyrienne des
de celle ou Ninon de Lenclos *^ C^V- J^^Qr «^^^^ barbes. De loin il ressemble à
raille les vieilles personnes pour- ^ ' ^f>, C-^jW " Guitry dans Kismet, mais quand
tant plus a peindre qu'a blâmer; on le connaît mieux, on sait
la critique de Le Bargy, comique qu'il dégage au contraire de la
plaisanterie a part ; l'image d'Epi- gaité débordante. Or sa joyeuse
nal aux modes désuètes et au m- berthez humeur pleine de cordialité se
coloris criard, sont autant de clous Dans Paris fin de règne, aux Capucines. retrouve dans ses œuvres; et sur-
d'une rare qualité. Mais il y en est Dessin de de losques. tout dans ce dernier vaude-
d'autres encore. ville... Car c'est un vaudeville (fî t
A l'exemple du merle de Chanteeler, qui blâme les à peu près quelle horreur!) avec des quiproquos (encore !) et qui diver-
mais ne cesse d'en commettre tout le long de la pièce, un vieux tissent le public, — toujours !... Par pudeur, ou mansuétude, cer-
monsieur critique à son tour ce genre de facéties, dont les au- tains critiques ont appelé la Part du feu une comédie légère,
teurs font pourtant le meilleur usage et tirent le plus heureux Mais, comme dirait l'éternel Jacques de Chabannes seigneur de
parti. N'est-ce point le comble de l'ironie, que d'écrire ainsi sa La Palice, mieux vaut franc vaudeville que fausse comédie,
propre critique ? Et comment voulez-vous après cela que les Celui-ci est merveilleusement joué par MM. Victor Boucher,,
gens se fâchent; même quand la satire est directe, extrême, in- Hurteaux et Lefaur, et Mlle Pruinée. Mlle Templey semble tout
transigeante? C'est le cas pour la scène dans la salle. La mufle- étonnée d'avoir du talent, et sa camarade Ariette Dorgère, très
rie et la niaiserie de certains snobs et de leurs grues, qui par en progrès, d'ailleurs, serait bien surprise de n'en pas avoir,
pose arrivent toujours à la fin du spectacle, non pour voir mais Ragotin.
pour être vus, est ici traitée avec une franchise vengeresse -—-----
tout à fait plaisante et qui ne manque point de crânerie. Trouvaille humanitaire. — La coquetterie a existé de tout
L'accueil fut chaleureux à la (( générale » ; et les délicafs prirent temps. Les cheveux blancs en particulier sont un épouvantail.
plaisir à voir M. de Porto-Riche féliciter MM. Rip et Bousquet, Et cependant, combien est redoutable pour le plus grand nombre
xes ex-ennemis intimes. Car c'est l'un des plus charmants privi- l'humidité des teintures ordinaires! Aussi peut-on dire de la Pou-
lèges du succès de mettre tout le monde d'accord. dre Capillus, une des spécialités de la Parfumerie A ni on, 31,
M. Arnaudy a donné du relief et de la fantaisie au neutre rue du 4-Septembre, que c'est une Trouvaille humanitaire, car
visage de cet Antonin Dubost que certains voudraient offrir elle rend à sec aux cheveux gris leur nuance primitive,
comme époux â Marianne (joli cadeau à faire à une vieille dame!). On peut dire que, de son côté, la Fleur de Pêche, poudre de
Les deux triomphateurs sont Mlle Jane Marnac et M. Armand riz aux essences de fleurs exotiques, est aussi merveilleuse
Berthez. MHe Jane Marnac n'a. pas un instant à perdre : elle va pour la santé de la peau que pour la beauté du visage. (Ecrire:
avec désinvolture du Polichinelle classique à Ninon de Lenclos 35, rue du 4-Septembre, à la Parfumerie Exotique.)
surnommé Guimauve le Conquérant s'emporte comme une rieuses et un regard vif que nous souhaitons à la prochaine
soupe au lait : dissimulant sous les plus courtoises épîtres son présidente. Sous ces divers aspects, c'est merveille de la voir;
ressentiment contre M. Henri Lavedan. L'affaire ne finit pas là. merveille de l'ouïr. Voici la révélation encore sur une petite
Elle commence. Sans préjuger de l'issue, on peut trouver les scène d'une future grande artiste, et qui porte a ses concurren-
propos de l'auteur des Médicis d'une divertissante candeur : le tes un assaut terrible (le coup de Marnac est toujours à redou-
comite a bien reçu sa pièce; mais M. Lavedan se plaint de ce ter). La manière dont Armand Berthez a joué Fallières prouve
qu'il l'a fait sans enthousiasme. Pendant la lecture, M. Mounet- qu'il serait, si bon lui semblait, un parfait Perrichon. Quelle-
Sully s'est permis de se moucher aimable rondeur; quelle discré-
deux fois ; Paul Mounet dessi- tion spirituelle dans la charge; et
nait des femmes nues; la divine s^r^^ comme le geste souligne le texte
Bartet respirait discrètement une ^rT ou le remplace avec un petit air
rose; et Claretie commençait sa jf de ne pas y toucher!... En Le
chronique hebdomadaire pour la § y ^> Bargy funèbre il n'est pas moins
Vigie des Deux-Charentes... Lin- ^^(^h réjouissant; et s'il fait songer à
congruité de tels comportements (( ^ N Thiron quand il parle, c'est Ber-
est qualifiée crime par l'éminent o-^t thelier que l'on croit réentendre
immortel vis-à-vis duquel l'adora- ^^"O . des (lu'il chante. Et cependant au-
tion perpétuelle ou les enthou- 0^ J^^CE^S? près de lui, MM. Arnaudy et Tra-
siastes acclamations sont seules f ^«W^ \ V mont trouvent encore moyen de
permises. m x a^-A se ^à'n'e applaudir. Le constater
Quelle détraquante atmosphère i . / \/^^ £^fir^?Ûr\\ C'6St el°g<3'
que celle du théâtre! Et quand if I V / / VV
les écrivains chargés d'ans, d'or 1111 S f f \ ——-
et de gloire, donnent l'exemple \ I s il Ë "**N w yf* ~' , —ft
de cette ingénue fatuité, com- i UjJjË <^S% Xr=-^^*ÏT« 1^1 Le théâtre desBouffes-Parisiens-
ment voulez-vous que les pauvre- WJÊé\ _ /___L*. î Laparcerie est heureusement ac-
théâtreuses, dès leur premier suc- f//iiJ\ vi? -l—ST^S^I couche d'une pièce bien venue et
ces, ne se croient pas tout de ffMiJK. ^ *^=-^/ \J JL *1U1 semble appelée a des jours
suite grandes artistes ? *rf*ÊÊËÈ& rv^m  /S_<^ prospères. Elle a reçu le nom de
ifJÊHFp^ÊÊi^i v&S. mêS ■ ^a P(lrt du feu. Les heureux pères,
_ f4^£^f~i \ li if\ jÊÊ^Imm^^^ M MM. Mouézy-Eon et Nancey, sont
fi x Xi^^^wk J?/ar$ Jwnfà^r^ § deux auteurs très parisiens, mais
. „ . i I \ \\, tm//f/'/lRÏ,$f hnilsifi^ m Qui se font le type oriental depuis
Aux Capucines une adorable 4^ i, 1V\ W///w f H f W que les turquéries et les pièces
revue de Rip et Bousquet ob- S^/ n \ XJHltUHH-.ilIII M indiennes ou persanes sont à la
tient le plus éclatant et le plus |K>st-.l \ L' {l! U-LL/ rft mode. M. Mouézv-Eon a Pœil lan-
joh succès. L intense boufton- Hu/-,/ \ \ / goureux d'un Levantin se levant
nerie que contient la scène du I \ 1 fc»—. // tard, cependant que son complice
déménagement de M. Fallières fv \ 1 f¥ J^^SJ Nancey possède, après Tristan
et de sa dame-la grâce précieuse . ^^^^««^Orr^^^^^PS^ Bernard, la plus assyrienne des
de celle ou Ninon de Lenclos *^ C^V- J^^Qr «^^^^ barbes. De loin il ressemble à
raille les vieilles personnes pour- ^ ' ^f>, C-^jW " Guitry dans Kismet, mais quand
tant plus a peindre qu'a blâmer; on le connaît mieux, on sait
la critique de Le Bargy, comique qu'il dégage au contraire de la
plaisanterie a part ; l'image d'Epi- gaité débordante. Or sa joyeuse
nal aux modes désuètes et au m- berthez humeur pleine de cordialité se
coloris criard, sont autant de clous Dans Paris fin de règne, aux Capucines. retrouve dans ses œuvres; et sur-
d'une rare qualité. Mais il y en est Dessin de de losques. tout dans ce dernier vaude-
d'autres encore. ville... Car c'est un vaudeville (fî t
A l'exemple du merle de Chanteeler, qui blâme les à peu près quelle horreur!) avec des quiproquos (encore !) et qui diver-
mais ne cesse d'en commettre tout le long de la pièce, un vieux tissent le public, — toujours !... Par pudeur, ou mansuétude, cer-
monsieur critique à son tour ce genre de facéties, dont les au- tains critiques ont appelé la Part du feu une comédie légère,
teurs font pourtant le meilleur usage et tirent le plus heureux Mais, comme dirait l'éternel Jacques de Chabannes seigneur de
parti. N'est-ce point le comble de l'ironie, que d'écrire ainsi sa La Palice, mieux vaut franc vaudeville que fausse comédie,
propre critique ? Et comment voulez-vous après cela que les Celui-ci est merveilleusement joué par MM. Victor Boucher,,
gens se fâchent; même quand la satire est directe, extrême, in- Hurteaux et Lefaur, et Mlle Pruinée. Mlle Templey semble tout
transigeante? C'est le cas pour la scène dans la salle. La mufle- étonnée d'avoir du talent, et sa camarade Ariette Dorgère, très
rie et la niaiserie de certains snobs et de leurs grues, qui par en progrès, d'ailleurs, serait bien surprise de n'en pas avoir,
pose arrivent toujours à la fin du spectacle, non pour voir mais Ragotin.
pour être vus, est ici traitée avec une franchise vengeresse -—-----
tout à fait plaisante et qui ne manque point de crânerie. Trouvaille humanitaire. — La coquetterie a existé de tout
L'accueil fut chaleureux à la (( générale » ; et les délicafs prirent temps. Les cheveux blancs en particulier sont un épouvantail.
plaisir à voir M. de Porto-Riche féliciter MM. Rip et Bousquet, Et cependant, combien est redoutable pour le plus grand nombre
xes ex-ennemis intimes. Car c'est l'un des plus charmants privi- l'humidité des teintures ordinaires! Aussi peut-on dire de la Pou-
lèges du succès de mettre tout le monde d'accord. dre Capillus, une des spécialités de la Parfumerie A ni on, 31,
M. Arnaudy a donné du relief et de la fantaisie au neutre rue du 4-Septembre, que c'est une Trouvaille humanitaire, car
visage de cet Antonin Dubost que certains voudraient offrir elle rend à sec aux cheveux gris leur nuance primitive,
comme époux â Marianne (joli cadeau à faire à une vieille dame!). On peut dire que, de son côté, la Fleur de Pêche, poudre de
Les deux triomphateurs sont Mlle Jane Marnac et M. Armand riz aux essences de fleurs exotiques, est aussi merveilleuse
Berthez. MHe Jane Marnac n'a. pas un instant à perdre : elle va pour la santé de la peau que pour la beauté du visage. (Ecrire:
avec désinvolture du Polichinelle classique à Ninon de Lenclos 35, rue du 4-Septembre, à la Parfumerie Exotique.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire au théatre
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 519 (11 Janvier 1913), S. 10
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg