Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0246

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
EN VACANCES OU LE DEPUTE SOURCJER
— Je sens... quelque part... dans les environs... un pot-de-vin.

LE RIRE DE LA SEMAINE Appartient-il à l'arrondissement que gouverne si cavalière-

^~™~v-^~w-^ ment M. Gondoin, le brave gendarme qui a signé le curieux

procès-verbal que voici?

M. Gondoin est sous-préfet à Pithiviers. « Etant de service au marché au beurre de la commune de

Or, depuis quelques jours, les habitants de cette ville célèbre S...; sur les neuf heures du matin, nous avons remarqué un

par ses pâtés d'alouettes échangent des propos de ce genre : individu assis sur un banc, un panier couvert sur ses genoux,

— Eh bien, vous avez-vu ?... qui invitait des femmes et des jeunes tilles qui circulaient devant

— Ahl oui, le sous-préfet! lui, à en soulever le couvercle.

— Quel dégoûtant! « Celles qui obtempéraient à cette invitation se retiraient

— Quel satyre!... précipitamment en rougissant et en levant les épaules.

— Et vous savez, elle est toute nue... « Nous avons alors redoublé d'attention et à un moment

— 11 paraît que c'est une Américaine. donné nous avons entendu la dame C..., hôtelière de la Croix-
- — Une Américaine toute nue !... Si c'est possible !... de-Fer, qui avait soulevé le couvercle du panier, dire à son pos-

— Les bons citoyens doivent se liguer pour obtenir la révoca- sesseur :

tion du sous-préfet. « — Vous êtes un fameux cochon!

— Si nous avions un député sérieux, il interpellerait le Gou- « Nous avons alors compris que le panier contenait une den-
vernement! rée illicite et, après avoir demandé à l'individu qui le tenait ses

Mais quelle est cette histoire? Quelle est cette Américaine nom, prénoms, âge, domicile, etc., ce à quoi il a répondu, nous

toute nue à l'idée de laquelle les Pithivériens et surtout les lui avons enjoint de l'ouvrir.

Pithivériennes jettent de si hauts cris ? «Comme il s'y refusait ônergiquement, nous Pavons nous-

Voici : M. Gondoin a commis une pièce monstrueuse qu'un même ouvert avec précaution et nous avons constaté qu'il

petit théâtre coté et à côté, d'ailleurs très parisien, joue en ce n'avait pas de fond et contenait le spectacle des désirs clandes-

moment... Cette pièce est libertine comme il convient : évidem- tins du sus-nommé, lequel nous a interjecté, sans respect pour

ment, elle ne rappelle en rien l'existence vertueuse — tout au notre uniforme, notre caractère et notre sexe :

moins en apparence — qu'on mène à Pithiviers et tout y est fort « — Qu'en dis-tu, gendarme?

décolleté, à commencer par les actrices. « Ce fait nous a paru constituer un outrage à la morale et à

Hélas! les administrés du sous-préfet eurent vent de la la force publiques et l'avons averti que nous dressions de ce

chose... Et un journal vertueux de la localité a publié ces lignes chef procès-verbal contre lui.

sévères : « S,.'., le 2 avril 1913.

« Est-il permis qu'un sous-préfet de la République emploie les « Petitplanquet, Victor,

appointements que lui paient les contribuables à écrire des gendarme. »

pièces où l'on voit une Américaine aussi nue qu'un robuste Sans commentaires.

conscrit de la Beauce devant le conseil de revision? » *

Hein ? est-ce tapé !... * *

Bref, la situation de M. Gondoin, sous-préfet de la Répu- Le pauvre Pierpont-Morgan — si toutefois un millionnaire

blique, qui fait jouer des pièces ultra-galantes dans un théâtre... p jut être qualifié de pauvre — avait un nez qui, ma foi, aurait

Impérial, est devenue délicate... pu figurer dans ce panier.

Le ministre de l'Intérieur l'a d'ailleurs fait appeler et lui a dit Oh ! ce nez ! .

d'un air plutôt rêche : C'était un nez extraordinaire, extravagant, monstrueux, épique,

— C'est vous, monsieur, qui déshabillez les Américaines sur un nez près duquel le « pif » de Cyrano eût paru anodin...

la scène des petits théâtres? Et voilà pourquoi Pierpont-Morgan fut, malgré tout son or, un

— Monsieur le ministre, permettez... malheureux.

— Vous auriez pu tout au moins... Un milliardaire, même jeune et beau, peut douter de l'affec-

— Ah ! si j'avais su !... tion qu'il inspire à une femme... N'est-ce pas son argent qui lui

— Laissez-moi achever, mille tonnerres I Vous auriez pu tout vaut ces démonstrations passionnées? Mais lorsque ce Crésus
au moins m'envoyer deux places pour la répétition générale ! est possesseur d'un nez comme celui de Pierpont-Morgan, il lui
Image description

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 532 (12 Avril 1913), S. 3
 
Annotationen