Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0293

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
AIR CONNU

C'est enfin la Paix qui s'avance, Paix qui s'avance....

LE RIRE DE LA SEMAINE

Me1" Bolo continue ses conférences mystico-profanes sur le
dévergondage moderne...
Ah ! certes ! il ne les ménage pas, ses élégantes auditrices !..

— Oui, mes sœurs, vous donnez l'exemple de l'immoralité...
Vous vous décolletez avec une prodigalité qui doit faire les
affaires de Satan! Vous montrez vos mollets à tous les pas-
sants... Et vos fêtes plus ou moins persanes, quels prétextes à
d'immodestes costumes! Et vos danses !... Ah ! mes sœurs, vos
dansés sont plus lubriques que celles des négresses de l'Afrique
centrale !... Tenez, le tango dont vous raffolez, c'est le péché de
la chair mis en musique et accompli en cadence... Je rougis
pour vous et vous rougiriez vous-mêmes si, reprenant votre
sang-froid, vous pouviez vous voir en train de vous trémousser
dans les bras de vos cavaliers!...

Mais, monseigneur, pourquoi n'imitez-vous pas ce clergyman
américain dont j'ai signalé ici même le stratagème ingénieux
pour moraliser ses fidèles ?

Rien de plus simple. Voulant donner une idée de l'immoralité
des danses à la mode, ce brave pasteur engagea une troupe de
girls plus affriolantes les unes que les autres. Ces jeunes per-
sonnes, largement décolletées et hautement retroussées, dan-
sèrent dans le temple le pas de l'ours, le pas du dindon, le
tango, etc. Et le prédicateur de temps en temps leur disait :

— Mes enfants, levez les jambes plus haut... Tortillez-vous
plus indécemment encore... Ayez . des gestes audacieux!...
Ainsi, les fidèles qui m'écoutent et vous regardent auront l'hor-
reur du vice et reviendront au bien !

Pourquoi, M"r Bolo n'engage-t-il pas,' lui aussi, une troupe
de mystic girls qui seraient chargées,de prouver l'immoralité
du tango, des persaneries et autres distractions plus ou moins
mondaines? Ce serait infiniment plus éloquent que toutes les
phrases du prédicateur... Et quel succès !

Allons, monseigneur, n'hésitez pas... Je ne vous garantis pas
la conversion des pécheresses, mais je vous prédis à coup sûr
le maximum.

Ét, n'est-ce pas, c'est l'essentiel.

*

* *

Au surplus, si hardis que soient les sermons de Msr Bolo, ils
le sont moins que les manifestes de Mme Valentine de Saint-
,Point.

Cette véhémente futuriste a réclamé pour les femmes le

« droit à la luxure ». Suffragette de la volupté, elle déclare que
son sexe a droit tout autant que l'autre au « plaisir charnel »...

Mais, madame, je suis tout à fait d'accord avec vous et je
souhaite que les femmes se décident bientôt à ne plus faire tant
de chichis pour si peu de chose... Pascal a dit ou à peu près :
« Qui veut faire l'ange fait la bête... à deux dos. » Mesdames,
vous êtes des anges! Allez-y donc carrément.

Mais Mme de Saint-Point ne partage pas l'avis de M. Camille
Mauclair qui, lui, demande la création, pour les femmes, de
maisons Tellier où l'on entendrait dire par un valet de cham-
bre, ces phrases classiques :

— Tous ces messieurs au salon!
Ou bien :

— Une dame qui monte !

Non, Mmo de Saint-Point ne veut pas de Bouillons Duval de
l'amour... Et avec une belle franchise, elle écrit dans Montjoie,
l'organe de 1' « impérialisme artistique français » :

« La maison close, c'est une autre hypocrisie et encore moins
propre. C'est l'endroit discret où cacher sa luxure. Recourir à
cette étreinte, reconnue d'utilité publique, mais secrète, c'est
mettre le besoin à la place du désir. Et si vraiment « le désir
est incitateur d'énergies » la satisfaction paisible d'un besoin
n'a aucun rayonnement...

« Si nous limitons la sensualité à un besoin qu'il faut immé-
diatement satisfaire (ce à quoi répond la maison close), la sen-
sualité, la luxure cessent d'être une force, ne sont plus qu'une
faiblesse. Quelle énergie nouvelle ou ressuscitée^ par l'exaltation
ou le rare souvenir a jamais connue l'homme sortant du bordel ? >>

Le mot y est en toutes lettres.

Mais ce n'est pas moi qui l'ai écrit. C'est la jolie femme de
lettres qui porte le nom lamartinien de Valentine de Saint-Point.
Je décline toute responsabilité.

*

* *

Je décline aussi toute responsabilité dans l'aventure singu-
lière qui vient d'arriver à M. Giovanni Sbaraglia, de Subiaco

(Italie).

Cette aventure vaut d'être contée.

Le 15 mai 1907, Sbaraglia épousa une jeune personne'du nom
d'Anna Micozzi. La cérémonie fut joyeuse comme il convient
Les lazzis libertins qui sont d'usage dans les milieux populaires
(et même dans les autres) allèrent bon train...

— Seras-tu à la hauteur? demandaient les amis du marié...

— Per Bacco! je l'espère bien...

Le lendemain, les amis s'informèrent :

— Eh bien, cela s'est bien passé?
Image description

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 535 (3 Mai 1913), S. 3
 
Annotationen