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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0357

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SOLLICITUDE

— Perds ta galette aux courses, mais je ne veux pas que tu bouffes ton pognon dans les casinos; et puis, comme jeux de hasard, il y aura
toujours les votes de la Chambre.

LE RIRE DE LA SEMAINE

C'en est fait : le casino d'Enghien est dans le lac!...
La Chambre a décidé qu'il ne devait plus exister de tripot au-
torisé à moins de cent kilomètres de Paris.

Tout tripot que la main n'atteint pas n'est qu'un rêve!

Il est bien certain que bien des Parisiens et surtout des Pari-
siennes qui allaient tenter la chance à Enghien (150 trains par
jour) hésiteront à faire deux cents kilomètres pour risquer qua-
rante sous sur le tapis vert...

M. Georges Berry l'a dit :

— Il faut mettre de la distance entre la vertu et la tentation...
Cent kilomètres, ce n'est pas de trop.

Non, fichtre! Mais il est bien d'autres passions qui ruinent les
individus, désolent les familles et perdent les nations... Celles-là
peuvent se satisfaire librement à Paris. Pourquoi M. Georges
Berry ne songe-t-il pas à mettre entre elles et nous cette zone
neutre de vingt-cinq lieues?

A quand la loi ainsi conçue :

« Vu la nécessité de réformer les mœurs et de protéger les
gens contre leurs propres vices, la présente loi est décrétée :

« Article premier. — Toutes les « maisons d'illusions », lupa-
nars, etc., actuellement installés à Paris seront transportés à
une distance de Paris qui ne pourra pas être inférieure à cent
kilomètres.

« Art. II. — Les promenoirs des music-halls sont logés à la
même enseigne.

« Art. III. — Il est interdit aux demi-mondaines, cocottes, pier-
reuses et en général à toutes les femmes galantes d'exercer leur
industrie à une distance de Paris inférieure à cent kilamètres. »

Evidemment, la chasteté publique y gagnerait...

Que de joyeux dîneurs s'exclament au moment du cigare :

— Si on allait voir les femmes!...

Les femmes, c'est à côté, c'est en face, c'est tout au plus au
bout de la rue... Avec le système Georges Berry, la chose serait
plus compliquée : il faudrait consulter l'indicateur, faire sa va-
lise, etc. Que de complications! Avant d'y aller de son petit
voyage, il faudrait en faire un grand. Et, dame, cela refroidirait
le brave père de famille qui, le lendemain, doit être à son bureau
à huit heures du matin...

Allons, monsieur Berry, un bon mouvement : faites voter cette
loi si morale par la Chambre!

Au point de vue de la morale, la dernière œuvre du composi-
teur Debussy me paraît assez blâmable... Et chacun sait que je
ne transige pas sur le chapitre de la vertu.

M. Debussy a développé ce sujet : un gentleman aperçoit deux
gentilles joueuses de tennis... Il flirte avec l'une, il marivaude
avec l'autre. Petites scènes de jalousie. Heureusement, tout s'ar-
range : le beau jeune homme dit aux fillettes (il le dit avec ses
jambes, car c'est un ballet) :

— Si qu'on s'aimerait, tous les trois?...

Et les six lèvres se confondent en un long baiser passionné...
Sur ce, le rideau tombe, — ce qui ennuie beaucoup les voyeurs
et voyeuses qui sont dans la salle.

Après avoir vu cette fantaisie, un spectateur — un Béotien! —
a dit, simplement :

— Ce n'est pas une partie de tennis, mais de pelote!

Je ne sais si, au tennis, le flirt réalise souvent le mystère de
l'amoureuse trinité, mais il est bien certain que les raquettes
font rebondir les cœurs comme de simples balles... Le tennis est
le plus galant des jeux, comme le tango est la plus sexuelle des
danses. Sous prétexte de s'entraîner au sport qui a illustré M. De-
eugis et Mlle Broquedis, nombre de jeunes filles du monde font
des effets de mollets et de hanches qui ne laissent pas indiffé-
rents les petits cousins...

Quoi qu'il en soit, le ballet de M. Debussy ouvre un nouvel ho-
rizon à notre théâtre passionnel... M. Henry Bataille qui excelle
dans la peinture de ces déliquescences plus ou moins sentimen-
tales va sans doute s'emparer de ces deux sujets :

1° Un monsieur poivre et sel s'éprend de deux sœurs, s'en fait
aimer à l'aide de force points d'exclamation et de suspension...
Si bien qu'un soir, à Venise, — ah! Venise! le Lido, la lagune,
le pont des soupirs! — il demande au directeur du palace :

— Une chambre pour trois!...

— A deux lits, monsieur?

— Un seul suffira... : nous sommes si minces!

2° Une dame un peu mûre s'emballe pour deux potaches, amis
de son fils... Lyrisme, musique de scène, des cris,'des larmes,un
tas de chichis.

Un soir, tout s'arrange... Mme Colibri fait rater le dernier métro
aux deux chérubins et leur offre une ou plutôt deux places dans
son dodo. Cela n'a l'air de rien, mais avec beaucoup de littéra-
ture autour, cette partie carrée... à trois peut devenir quelque
chose de très poétique.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 539 (31 Mai 1913), S. 3
 
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