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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0577

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la mode de l'anneau dans le nez
— Si ça prend pour les messieurs, ces dames auront vivement fait d'y passer une ficelle.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Les femmes pourraient dire qu'il est bien difficile de contenter
tout le monde et son mari.

Deux messieurs (entre autres) ont tué leurs femmes, la semaine
dernière.

Le premier a déclaré au juge d'instruction :

— Elle voulait continuer à faire la noce... je l'ai assassinée!
Le deuxième a fini par avouer :

— Elle refusait de faire la noce... je l'ai assassinée!
Reconnaissez que, dans ces conditions, la condition de femme

mariée devient bien difficile. Quel parti prendre?

Henri Delbart est celui de ces maris qui tue, si j'ose dire, pour
le bon motif : sa femme voulait être « une fille galante », comme
on écrit dans les faits divers.

— C'est ma vocation! disait-elle... Je suis née grue!

Le fait est que les femmes naissent courtisanes ou ménagères,
ainsi que l'a formulé Proud'hon. Souvent, ces vocations sont
contrariées; c'est ainsi que l'on voit tant de pierreuses qui ont la
nostalgie du foyer conjugal et tant de femmes mariées qui ont
des goûts de pierreuses...

Certains maris s'accommodent, il est vrai, d'une femme qui, aux
joies du mariage, veut ajouter les profits de la noce... Quel rêve
de posséder une marmite qui se charge de fournir elle-même
le pot-au-feu !

J'ai un ami qui, moins cynique, se sépara de sa femme, déci-
dément trop douée pour la galanterie. Il obtint le divorce et
s'efforça d'oublier la gourgandine à laquelle il avait donné son
nom. Mais l'amour se moque de l'honneur et de la vertu... Mon
ami ne pouvait oublier son ex-femme.

Un jour, il m'avoua qu'il l'avait suivie, l'avait abordée, puis
emmenée dans un hôtel...

— Tu devais être ému, lui dis-je..

— Beaucoup...

— Et ton ancienne?

— Elle trouvait cela très drôle. Mais sais-tu quels ont été ses
pre.niers mots en entrant dans la chambre?

— Elle a dit qu'elle regrettait de t'avoir quitté...

— Pas du tout. Elle m'a dit : « Tu sais, mon chéri, j'ai l'ha-
bitude de demander mon petit cadeau d'avance. »

— Tu es parti, indigné?

— Non... : j'ai payé. On est bête quand on aime!

La voilà bien, la femme née grue... Au moins, celle-là avait pu
suivre sa vocation!

Rirette Maitrejean s'est contentée, elle, de naître anarchiste...

Cette Claudine rouge publie ses amusants mémoires dans le
Matin. Elle nous fait entrer dans ces étonnants milieux liber-
taires où l'on considère le vol à l'étalage comme un geste libé-
rateur... Jadis les compagnons achetaient des boîtes à sardines
pour les remplir de dynamite; maintenant, ils les volent chez
l'épicier du coin pour manger leur contenu. L'anarchie a bien
dégénéré depuis quelques années.

Rirette nous raconte ses amours avec un certain Kilbatchiche,
qui fut mêlé, comme elle, à la sanglante histoire des bandits en
automobile.

Hélas ! ce sont des amours chastes!...

Mais voilà, Rirette dit-elle bien tout?

Il est bien extraordinaire que ces anarchos que ne bride
aucune morale ne se livrent pas entre eux à des expériences
sexuelles dénuées de vaine pudeur... Après tout, c'est encore la
moins blâmable façon de faire la bombe!

Je me suis laissé dire que les familistères anarchistes ne sont,
en somme, que des familieythères. Tout y est permis : hommes et
femmes, retournés à l'état de nature, y vivent en pleine liberté:
ils ont aboli la jalousie et estiment que la fidélité est aussi une
servitude...

Aussi y entend-on des dialogues dans ce genre :

— Camarade, tu seras ma petite amie ce soir?...

— Non, camarade, je passe la nuit avec l'étranger qui vient
d'arriver... 11 est laid, il est bête, mais il est notre hôte : en
anarchie, nous nous devons mutuellement les uns aux autres. Je
coucherai avec toi demain, camarade.

— Bien, camarade...

Telle sera, parait-il, la société de demain.

Entre nous, celle d'aujourd'hui lui ressemble assez. Cette
liberté règne déjà dans des milieux qui ne se savent pas si anar-
chistes. Et plus d'une bourgeoise qui se donne libéralement au
premier venu ou au dernier arrivé, pourrait en remontrer à
Rirette...
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Titel

Titel/Objekt
La mode de l'anneau dans les nez
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Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift: - Si ça prend pour les messieurs, ces dames auront vivement fait d'y passer une ficelle.

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Mode
Schmuck
Thema/Bildinhalt (normiert)
Nasenring

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 553 (6 Septembre 1913), S. 3
 
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