LES TITANS ET LE COUP D'ÉTAT prudencb
[D'après des documents inédits.)
A quoi tiennent les choses, pourtant! Si
Saturne n'avait pas été marié à une femme
dissimulée, si Jupiter n'avait pas été un
enfant précoce, il n'y aurait jamais eu du
luttes religieuses, l'Église ne serait pas sé-
parée de l'Etat, il n'y aurait même pas
d'Eglise, et il n'y aurait, sans doute, pas
d'Etat.
Il n'est pas sans utilité de rappeler, dans
leurs détails, les faits exacts qui eurent do
si lontaines conséquences. Ils ont leur ori-
gine dans une simple-querelle de famille.
Saturne, comme chacun sait, était le
fils puîné du Ciel, plus connu de la u asse
sous le nom d'Uranus.
Il avait pour frère aîné un nommé Titan,
bon garçon, mais un peu poire, comme on
va voir. Quand le Ciel quitta la Terre, quand
Uranus fut rappelé au Ciel, enfin quand il
mourut (ni fleurs, m couronnes), Titan fut
assez godiche pour céder à Saturne ses
droits au trône; mais il prétendit les réser-
ver à ses descendants. ht savez-vous com-
ment il entendit garantir une telle préten- /,__"-^<ïï^s**~___________..... ^ ^*f^^'^m^kJ
tion : en exigeant de Saturne qu'il dévorât ~/%sÊÈë&4?j& ~~-~~~~~~ 7f.
ses enfants mâles dès leur naissance.
Ce traité contenant une clause immorale, — Ah ! non, j'marche pas! Vous m'enlèveriez un morceau avec votre tremb!o+e !
pouvait être considéré comme nul par Sa- _ N'ayez pas peur !... Mon rasoir ne coupe pas ! ! Dessin de m. Sauvayre.
tu me. Celui-ci, pourtant, préféra tenir sa
parole. Cela lui coûta d'autant moins
qu'après avoir mangé son aîné Pluton, il entières devant sa glace. Que de fois ne monde, eile lui substitua une pierre, que
avait pris goût au petit salé. Mais il avait l'entendit-on pas chanter : Saturne, aussi distrait que glouton, avala
compté sans safemme. . Ah! je ris de me voir, Cybèle, en ce miroir! comm* une s,\raPle Telle est> ent.f
Cybele, je 1 ai dit, était une femme dissi- J J -' parenthèses, 1 origine de la soupe aux cau-
mulée. Pour que personne ne pût pénétrer Mais elle poursuivait avec ténacité son loux.
ses projets, elle se donnait des airs evapo- dessein, qui était de soustraire son troisième Mais Cybèle ne s'en tint pas la. Elle guetta
rés, faisant la coquette, passant des heures fils à la mort. Quand le petit Jupiter vint au ses deux fils aînés, Pluton et Neptune, à
•LES BELLES OCCASES
^ Je vous jure °lue c'e8t une vraie deut d'éléphant ! Même qu'elle était creuse et que ça m'a coûté 112 francs de plombier pour la faire
plombei... Dessin de Manfredini.
COINTREAU
[D'après des documents inédits.)
A quoi tiennent les choses, pourtant! Si
Saturne n'avait pas été marié à une femme
dissimulée, si Jupiter n'avait pas été un
enfant précoce, il n'y aurait jamais eu du
luttes religieuses, l'Église ne serait pas sé-
parée de l'Etat, il n'y aurait même pas
d'Eglise, et il n'y aurait, sans doute, pas
d'Etat.
Il n'est pas sans utilité de rappeler, dans
leurs détails, les faits exacts qui eurent do
si lontaines conséquences. Ils ont leur ori-
gine dans une simple-querelle de famille.
Saturne, comme chacun sait, était le
fils puîné du Ciel, plus connu de la u asse
sous le nom d'Uranus.
Il avait pour frère aîné un nommé Titan,
bon garçon, mais un peu poire, comme on
va voir. Quand le Ciel quitta la Terre, quand
Uranus fut rappelé au Ciel, enfin quand il
mourut (ni fleurs, m couronnes), Titan fut
assez godiche pour céder à Saturne ses
droits au trône; mais il prétendit les réser-
ver à ses descendants. ht savez-vous com-
ment il entendit garantir une telle préten- /,__"-^<ïï^s**~___________..... ^ ^*f^^'^m^kJ
tion : en exigeant de Saturne qu'il dévorât ~/%sÊÈë&4?j& ~~-~~~~~~ 7f.
ses enfants mâles dès leur naissance.
Ce traité contenant une clause immorale, — Ah ! non, j'marche pas! Vous m'enlèveriez un morceau avec votre tremb!o+e !
pouvait être considéré comme nul par Sa- _ N'ayez pas peur !... Mon rasoir ne coupe pas ! ! Dessin de m. Sauvayre.
tu me. Celui-ci, pourtant, préféra tenir sa
parole. Cela lui coûta d'autant moins
qu'après avoir mangé son aîné Pluton, il entières devant sa glace. Que de fois ne monde, eile lui substitua une pierre, que
avait pris goût au petit salé. Mais il avait l'entendit-on pas chanter : Saturne, aussi distrait que glouton, avala
compté sans safemme. . Ah! je ris de me voir, Cybèle, en ce miroir! comm* une s,\raPle Telle est> ent.f
Cybele, je 1 ai dit, était une femme dissi- J J -' parenthèses, 1 origine de la soupe aux cau-
mulée. Pour que personne ne pût pénétrer Mais elle poursuivait avec ténacité son loux.
ses projets, elle se donnait des airs evapo- dessein, qui était de soustraire son troisième Mais Cybèle ne s'en tint pas la. Elle guetta
rés, faisant la coquette, passant des heures fils à la mort. Quand le petit Jupiter vint au ses deux fils aînés, Pluton et Neptune, à
•LES BELLES OCCASES
^ Je vous jure °lue c'e8t une vraie deut d'éléphant ! Même qu'elle était creuse et que ça m'a coûté 112 francs de plombier pour la faire
plombei... Dessin de Manfredini.
COINTREAU
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 567 (13 Décembre 1913), S. 11
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg