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LES JOUJOUX FRAGILES

— Maman! mon Doumergue parleur qu'était si rigolo, j’sais pas c'que m’sieu Caillaux y a fait en ['remontant ; il n’dit plus : « J'suis
rrrrépublicain. »

LE RIRE DE LA SEMAINE

Mm" Valentine de Saint-Point appartient à cette catégorie
d’ « intellectuelles » qui, ayant le feu sacré quelque part, s’écrient
volontiers :

— Foules, je vais vous faire lever l’âme... Regardez!

Et elies se mettent toutes nues.

Pour ces « prêtresses du Beau », ces « amantes de l'Idéal »,
ces « prêtresses du Sublime », la grande affaire, c’est d’enlever
sa chemise en public.

Mme Valentine de Saint-Point descend, parait-il, de Lamar-
tine : je me demande ce que pense de cette dame l’auteur du
Lac, si toutefois il s’intéresse encore aux choses d’ici-bas' ..
Récemment, Valentine signa un manifeste réclamant pour les
femmes le droit à la luxure (à votre aise, chère belle!). La voici
qui, sous prétexte de danse philosophique, esthétique et « déiste »,
lait des cabrioles en tenue extra-légére, tandis que M. de Max
récite des vers amorphes.

Cette folle enfant, non contente de cousiner à distance avec
Lamartine, a été la femme de l’excellent Dumont, notre ex-
argentier national!

Oui, disait un de ses amis, Valentine fut Mme Dumont.

Dumont... de Vénus!.,, ajouta un autre.

Mme de Saint-Point a créé la « métachorie », danse qui consiste
à exprimer par une « synthèse rythmique », c’est-à-dire par des
gestes appropriés, une « pensée d’art ». Ainsi, pour évoquer
l’idée de la guerre, la métachoriste dispose ses bras, ses mollets
et ses cuisses de telle sorte qu’elle forme un cône...

Pourquoi un cône ?

Mais ne cherchons pas à comprendre ces côneries... A quoi
bon? Constatons simplement, une fois de plus, qu’une femme
qui veut faire parler d’elle est prête à toutes les loufoqueries.
Le temps n’est plus où le ridicule tuait en France...

De nos jours, c’est tout le contraire : il fait vivre.

*

* *

Et dire que le général et le docteur Récamieront fait interdire
par jugement à Ml'a Ageorges déporter plus longtemps le pseu-
donyme de Gina Récamié!

MUe Ageorges est une théâtreuse des Variétés, mais avouez
qu’elle « se tient -> avec infiniment plus de dignité que la noble
Valentine de Saint-Point.

Il n’importe ; le général et le docteur Récamier ont fait plai-
der que leur nom était déshonoré par la jolie et gracieuse
Gina... Ça, par exemple, c’est un peu fort de café! Je sais bien
que la belle Mme Récamier la faisait à la vertu, — elle avait,
paraît-il, ses raisons pour cela — mais sa célébrité ne laisse pas
d’être un peu égrillarde. L’amie de Chateaubriand fut une véid-
table professional beautij : elle coqueta, marivauda, flirta
toute sa vie... Et si, pour une femme, l’honorabilité consiste
surtout à faire parler de soi le moins possible, Gina Récamié
est infiniment plus respectable que ne le fut Mme Récamier.

D’ailleurs, en quoi un nom, même le plus noble, est-il désho-
noré parce qu’il est porté par une jolie femme?

Auriez-vous jamais confondu le général Récamier avec la
sémillante Gina?...

Entre nous soit dit, le nom de la plus jolie femme de son
temps, de la dame de l’Abbaye-aux-Bois, était mieux porté de
nos jours par une aimable artiste que par un vieux brave ou un
disciple de Diafoirus. Récamier c’est un nom de femme :■ ce
n’est pas un nom de général !

Le duc d’Alençon fit-il jamais interdire à Emilienne de porter
son nom, cependant princier?

Il y avait jadis à la Scala une cabotinette qui se faisait appeler
Léa Taxil et dont le maillot révélait au public tout autre chose
que les mystères de la franc-maçonnerie: jamais Léo ne fit
signifier à Léa qu’elle devait changer de nom. Au contraire! Il
la remercia d’être entrée comme volontaire dans la noble lignée
des Taxil !...

*

+ *

Séduisante lectrice, je vous autorise à porter mou nom au
théâtre et même à la ville... Vous pouvez même le compromettre.
N’étant ni général ni médecin, je ne vous ferai aucun procès.

Mais porterez-vous une robe lumineuse?

C’est le dernier cri.

Des Américaines viennent de lancer la robe phosphorescente
qui, dans une pénombre appropriée, enveloppe le corps fémi-
nin d’une lueur singulièrement suggestive. Celles qui ont adopté
cette mode originale semblent de mystérieuses apparition^ : ellés
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