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LE RIRE AU THÉÂTRE

VAUDEVILLE

La Belle aventure est signée : G.-A. de Caillavet, Robert de
Fiers et Etienne Rey. Il fut un moment question que la priorité
de la signature alternât entre les trois auteurs.

Ainsi, pour une comédie d’André Rivoire et de Lucien Ber-
nard, en avait usé la Renaissance. Mais
ce procédé amena des perturbations dans
la maison de pâtes alimentaires Rivoire et
Carret; M. (Jarret prétendant signer de
temps en temps le premier; — ce qui eût
chambardé la raison sociale.

Des communiqués redoutables faisaient
craindre avant la première, que MM. de
Fiers et de Caillavet n’eussent changé
leur manière. 11 n’en est rien, Dieu merci :
c’est toujours la bonne ; celle qui consiste
à doser en proportions égales l’émotion et
la gaîté, à l’usage de toutes les intelli-
gences et de toutes les classes sociales.

C’est même l’originalité et la force de
ces deux riches entrepreneurs de bravos
publics, de s’adresser à toutes les clien-
tèles : cependant, que des spécialistes se
dépensent les uns à combattre la langue
française, les autres à créer de l’ennui ou
à contrecarrer les goûts de la multitude
(pe qui donne des moyennes de vingt re-
présentations), MM. de Fiers et de Cailla-
vet, sans basses complaisances pour la
sentimentali-té bébête de la foule, amusent

Paris et la province et l’étranger par de jolies histoires, qui
s’adressent à la fois au cœur et à l’esprit, sans surmener ni l’un
ni l’autre.

Yvonne Printemps, Prince charmant â la Gaîté.

CAPUCINES

Sous ce titre, les Petits crevés, le
cines offre une opérette historique
tout à fait délicieuse. A peine le
rideau à l’italienne a-t-il écarté ses
trènte-deux plis, que nous pénétrons
dans l'intérieur d’Henri III. Epoque
troublante, mais qui n’est pas si
différente de la nôtre... On sait que
le monarque la menait Joyeuse ; et
ses. attaches avec d’Epernon sont
dans tous les mémoires. Nul n’ignore
la façon dont ces messieurs jouaient
aux dames, au bilboquet et au co-
chonnet, et qu’avec eux les jeux de
mains cessaient d’étre jeux de vi-
lains. Us s’amusaient à se prendre
le menton enchantant la ronde en-
fantine :

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ;

Le premier qui rira aura la tapette...

Et puis, c’étaient des passes a
l’arme blanche avec corps à corps,
et où la vipérine d’Henriquet s’é-
moussait contre l’épée d’Eraste. On
conçoit qu’un tel milieu séduise des Arnaudy.

auteurs et les tente. On comprend
moins que l’on puisse aborder de
front un sujet aussi délicat, pour
en faire une pièce gaie, originale, ne froissant personne.

Tel est pourtant le résultat obtenu par MM. Rip et Bousquet.
Jamais plus d’adresse n’a servi plus d’audace; et puis la musique
spirituelle, joliment blagueuse, abondante en rythmes légers ou
cocasses, de M. Redstone, s’adapte au livret
avec un si rare bonheur!...

Jane Marnac, dans un double rôle d’un her-
maphrodisme suggestif et poétique, nous appa-
raît tantôt en pucelle et tantôt en petit page.
Impossible d’ètre plus intelligemment comé-
dienne et de se servir avec plus de virtuosité
d’un organe généreux. Et quelle ligne! Après
le coup de Jarnac, le cou de Marnac!...

Mlle Renée Rysor chante, danse et nasille avec
une impayable drôlerie et la belle MUe Marcelle
Raynes, d’une hautaine dignité en Marguerite
de Navarre, s’est surpassée. «Plus que Raynes »
semble être sa devise.

THÉÂTRE IMPÉRIAL

M1"0 Lély La lutte continue entre les théâtres à coter;
au Vaudeville, et le public en profite. Ainsi 1’ « Impérial » offre

deux actes de fine comédie d’André Picard : le Saboteur, et
une pochade excellente de Mirande et Géroule : la Caissière.
A vrai dire, le thème de la Caissière est un peu usagé; et s’il
est très flatteur de se rencontrer avec Alphonse Allais ou
George Auriol, il est moins pardonnable de ne pas les avoir lus.
Il s’agit d’une femme-tronc (tout indiquée pour cet emploi) que
l’on prend comme caissière. La cul-de-jatte est fort jolie (c’est
MUe Albany) et l’on souffre à la pensée qu’elle reste si longtemps
les jambes croisées! Heureusement, MUe
Dehnarès, grue des grands bars, verveu.se
et bien disante, montre les siennes de
temps en temps.

THÉÂTRE CLUNY

Le Théâtre Cluny, pour une fois savez-
vous, s’adonne au vaudeville belge avec
les Carabistouilles du fantassin Gaspard
de l’un des auteurs de Mll° Beulemans,
M. Wicheler; et l’on se croirait plus près
de Sainte-Gudule que de Saint-Germain-
des-Prés. — Le mot carabistouille (tel le
mot épatant) entrera dans notre diction-
naire national quand MM. Maeterlink et
Wiener de Croisset (nés Brabançons) pé-
nétreront dans l’Académie française, où
deux fauteuils leur tendent les bras. En
attendant, les farces un peu grosses et de
comique parfois laborieux qu’exécute le
compère Gaspard feront, pendant nombre
de soirs, rire les habitués de Cluny. Aussi
bien, les pioupious belges semblent-ils
tout indiqués pour la parodie et la blague :
la hurlante polychromie de leurs uniformes vert-bouteille et
framboise; leurs shakos que la toile cirée protège; l’allure paci-
fique de ces guerriers bons enfants sont, pour l’observateur, une
intarissable source de joie.

Leur inutilité égale du reste celle de leurs voisins du grand'

mignon théâtre des Capu- duché de Luxembourg. Un

Marnac.

Les Petits crevés aux Capucines.

Luxembourgeois que nous intervie-
wions sur la fonction des militaires
nous disait avec une infinie can-
deur : « Si nous n’avions pas d’ar-
mée, qui c’est-il qui nous ferait de
la musique sur la place le diman-
che?.. »

Les Carabistouilles jouées par
une troupe pleine d’entrain en tète
de laquelle M. Festerat (émule de
l’acteur Jacques) brille d’un vif
éclat, sont accompagnées de Rosa-
lie, l’acte célèbre du grand guigno-
lesque et spirituel Max Maurey, et
d’un vaudeville de MM. Cl. Rolland-
et Marsèle, Wagon d'amour. L’in-
géniosité de l’intrigue et la franche
belle humeur du dialogue ont-elles
seules incité M. Duplay à monter
cette pochade? Et ne serait-ce pas
plutôt le lieu de l’action?... Car le
directeur de Cluny a un décor de
wagon à placer, comme celui de
l’Odéon a sur les bras un intérieur
de vaisseau ; et chaque fois que
l’occase s’en présente, ils les offrent
à la curiosité de leurs clientèles res-
pectives.

Avis aux jeunes auteurs qui vou-
draient entrer en répétitions chez Antoine ou
chez Duplay...

Berthez.

A. Simon.

GAITE LYRIQUE

Un nouveau venu parmi

les auteurs drama-
tiques semble vouloir accaparer déjà toutes les
scènes et faire une solide concurrence aux
habituels trusteurs. Ce jeune homme s’appelle
le Comte de Perrault; il est le frère de l’archi-
tecte bien connu, et appartient à une vieille fa-
mille parisienne. En deux semaines il a pris pos-
session des Folies-Bergère (qui donnent en ma-
tinées son Petit Poucet) et de la Gaîté Lyrique,
où, avec la collaboration de MM. Fourdrain,
Bernède et de Choudens, il nous présente les
plus invraisemblables calembredaines.

Ragotin.

Illustrations de Y. Marevéry.

Mme Delmarès
à l’impérial.
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