A LA PÉ G 0 UD-UHE VILLA R D
UN DRAME DE L’AVIATION
ou
UN MARTYR IGNORÉ
PREMIER ACTE
TORTURE D’AMANT
(La scène représente un champ cl'aviation.)
l’amant jaloux, à sa maîtresse. — Nous voici à l’aérodrome.
l’admiratrice des héros de l’espace, exaltée. Le champ
d’aviation est noir de monde! Une foule enthousiaste vient
assister aux fantastiques exploits des héros de l’espace!
l’amant jaloux. — Ton exaltation me fend le cœur! •
l’admiratrice des héros de l’espace. — Mon exaltation est
toute naturelle devant ces sublimes acrobates de l’air qui volti-
gent la tète en bas et les pieds au ciel !
chœur dès spectateurs avides d’angoisses. — Les héros s’ap-
prêtent à monter dans leurs appareils. Voici <> le Marchand do
frissons », le » Débitant de terreur » et le » Semeur d’effroi ».
Tous trois prennent leur vol en même temps et s’élancent vers
l’azur vierge pour lutter d’adresse et de témérité.
l’admiratrice dés héros de l’espace. — Ils montent vertigineu-
sement vers le ciel bleu. Oh ! comme ils sont beaux! Ah! être
aimé par un de ces héros de l’air, quel beau rêve pour un cœur
de femme !
l’amant jaloux. — Oh ! rage !
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Voilà l’instant
tragique. Notre salive se sèche d’angoisse.
l’admiratrice des héros de l’espace. — Oh ! l’inoubliable
seconde d’épouvante ! La foule s’est tue ! Mais quel est ce bruit
persistant. Quels sont ces coups sourds frappés comme par des
milliers de marteaux invisibles?
le spectateur renseigné. — Ce sont les cent mille cœurs des
spectateurs qui battent à se rompre dans leurs poitrines.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Ah ! ! ! Us sont
retournés! Ils volent la tête en bas!
le spectateur renseigné. — Aujourd’hui les aviateurs peuvent
voler impunément la tête en bas sans craindre la congestion.
Pour ne pas avoir le sang à la tête pendant leur vol renverse,
ils ont muni le fond de leurs appareils d’un bain de pieds.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — D’un bain de
pieds ?
le spectateur renseigné. — Oui, les aviateurs ont les orteils
trempés dans un bain de pieds à la moutarde qui leur évite
d’avoir le sang à la tête.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Les trois héros
redescendent maintenant. Portons-les en triomphe!
CHEZ LE PROVISEUR
—• Son père veut qu’il étudie les langues... pour entrer plus tard dans le commerce de la char-
cuterie. s,* Dessin de H. Dangon.
l’admiratrice des héros de l’espace. —
C’est l’apothéose ! Oh ! comme je t’aime-
rais, cher amant jaloux, si, au lieu d’être
employé dans les contributions indirectes,
tu volais comme eux la tète en bas !
l’amant jaloux, à part. — Oh ! quelle
idée !
DERNIER ACTE
LA TÊTE EN BAS
(La scène représente un atelier
de photographe.) ■
le photographe. — J’attends le client qui
doit venir se faire photographier la tète en
bas dans un aéroplane.
l’amant jaloux, entrant. — Me voici. Tout
est prêt?
le photographe. — Tout. J’ai, selon vos
instructions, attaché à l’aide d’une corde
l’aéroplane au plafond de mon atelier. L’ap-
pareil est dans la position du vol renversé.
Avec mes deux employés, je vais vous
attacher solidement sur le siège la tète en
bas pour vous photographier dans laposition
favorite des héros de l’espace.
raunisrani
UN DRAME DE L’AVIATION
ou
UN MARTYR IGNORÉ
PREMIER ACTE
TORTURE D’AMANT
(La scène représente un champ cl'aviation.)
l’amant jaloux, à sa maîtresse. — Nous voici à l’aérodrome.
l’admiratrice des héros de l’espace, exaltée. Le champ
d’aviation est noir de monde! Une foule enthousiaste vient
assister aux fantastiques exploits des héros de l’espace!
l’amant jaloux. — Ton exaltation me fend le cœur! •
l’admiratrice des héros de l’espace. — Mon exaltation est
toute naturelle devant ces sublimes acrobates de l’air qui volti-
gent la tète en bas et les pieds au ciel !
chœur dès spectateurs avides d’angoisses. — Les héros s’ap-
prêtent à monter dans leurs appareils. Voici <> le Marchand do
frissons », le » Débitant de terreur » et le » Semeur d’effroi ».
Tous trois prennent leur vol en même temps et s’élancent vers
l’azur vierge pour lutter d’adresse et de témérité.
l’admiratrice dés héros de l’espace. — Ils montent vertigineu-
sement vers le ciel bleu. Oh ! comme ils sont beaux! Ah! être
aimé par un de ces héros de l’air, quel beau rêve pour un cœur
de femme !
l’amant jaloux. — Oh ! rage !
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Voilà l’instant
tragique. Notre salive se sèche d’angoisse.
l’admiratrice des héros de l’espace. — Oh ! l’inoubliable
seconde d’épouvante ! La foule s’est tue ! Mais quel est ce bruit
persistant. Quels sont ces coups sourds frappés comme par des
milliers de marteaux invisibles?
le spectateur renseigné. — Ce sont les cent mille cœurs des
spectateurs qui battent à se rompre dans leurs poitrines.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Ah ! ! ! Us sont
retournés! Ils volent la tête en bas!
le spectateur renseigné. — Aujourd’hui les aviateurs peuvent
voler impunément la tête en bas sans craindre la congestion.
Pour ne pas avoir le sang à la tête pendant leur vol renverse,
ils ont muni le fond de leurs appareils d’un bain de pieds.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — D’un bain de
pieds ?
le spectateur renseigné. — Oui, les aviateurs ont les orteils
trempés dans un bain de pieds à la moutarde qui leur évite
d’avoir le sang à la tête.
chœur des spectateurs avides d’angoisses. — Les trois héros
redescendent maintenant. Portons-les en triomphe!
CHEZ LE PROVISEUR
—• Son père veut qu’il étudie les langues... pour entrer plus tard dans le commerce de la char-
cuterie. s,* Dessin de H. Dangon.
l’admiratrice des héros de l’espace. —
C’est l’apothéose ! Oh ! comme je t’aime-
rais, cher amant jaloux, si, au lieu d’être
employé dans les contributions indirectes,
tu volais comme eux la tète en bas !
l’amant jaloux, à part. — Oh ! quelle
idée !
DERNIER ACTE
LA TÊTE EN BAS
(La scène représente un atelier
de photographe.) ■
le photographe. — J’attends le client qui
doit venir se faire photographier la tète en
bas dans un aéroplane.
l’amant jaloux, entrant. — Me voici. Tout
est prêt?
le photographe. — Tout. J’ai, selon vos
instructions, attaché à l’aide d’une corde
l’aéroplane au plafond de mon atelier. L’ap-
pareil est dans la position du vol renversé.
Avec mes deux employés, je vais vous
attacher solidement sur le siège la tète en
bas pour vous photographier dans laposition
favorite des héros de l’espace.
raunisrani